06 juillet 2006

CAMEROUN : Le petit panier d’un volontaire de la paix

L’entraîneur provincial Ouest de basket-ball, Paul Momo a reçu samedi 1er juillet 2006 des mains d’un volontaire du Corps de la Paix américaine un don de maillots et de ballons de basket-ball pour le compte de l’école de basket “ Momo basket ” créée depuis 1980. Charles Norton, le donateur est un volontaire du “Peace corps américain” spécialisé en agroforesterie et officie à Bangoua. Lui-même féru du basket, a précisé que c’est au vu des conditions dans lesquelles les jeunes jouaient au basket ici, et répondant à une doléance de l’entraîneur Momo, qu’il a transmis la demande à la Valley School of Ligonier en Pennsylvanie (Usa.) C’est cette institution qui a répondu par une première offre modique, mais qui a toute sa signification, d’un lot de 22 maillots et 12 ballons. Le souci du donateur est d’encourager le basket que l’entraîneur provincial dit être sans soutien dans la province de l’Ouest. “ On joue beaucoup au football ici, mais le basket-ball compte aussi ”, dit-il.

Discipline abandonnée
Le basket-ball dans la réalité est mort à l’Ouest, où il n’existe pratiquement plus de compétition dans la discipline. Tout le travail de l’entraîneur provincial se résume désormais à…pas de travail du tout, si ce n’est sa présence chaque samedi matin au complexe multisports de la commune urbaine où il a rendez-vous avec quelques jeunes. C’est d’ailleurs ici qu’il a reçu ce don qui tombe comme une manne du ciel, et en était “ flatté ”. Et pour cause, la discipline tire le diable par la queue. Sans argent, sans aide de la municipalité, sans encadrement technique, sans matériel, “ il ne me reste plus que ma seule volonté ”, médite-t-il. Même l’école de basket qu’il a mise sur pied pour dénicher de jeunes talents n’a jamais vraiment décollé, ployant sous le poids des mêmes difficultés que la discipline en général.
Il explique le manque d’intérêt général de la population et des mécènes à cette discipline par ce qu’il appelle “ la mentalité locale ”, plus orientée vers les travaux champêtres, le commerce ou les cours de répétitions pendant les vacances. Plus personne, comme le dit Momo, ne veut plus mettre son argent dans une équipe de basket, sans savoir ce qu’elle lui rapporte en termes de rentrées financières. La conséquence aujourd’hui, c’est que les équipes qui ont animé le basket dans la province les années précédentes ont disparu une à une, abandonnant le complexe aux vandales qui en font ce qu’ils veulent, sous la barbe d’un directeur des stades, effacé.
Nonobstant toutes ces difficultés, l’entraîneur provincial entend s’accrocher, et continue de lancer des Sos à toutes les bonnes volontés qui peuvent apporter du soutien à cette discipline sportive. Dans ces conditions, le geste du jeune volontaire de la paix pourrait paraître négligeable, mais vaut pour Paul Momo plus qu’un panier à trois points.

Par Roland TSAPI