MALI : SIGUI DE KAYES, LE DEBUT DE LA FIN ?
S’il y a une équipe de l’intérieur qui a rivalisé avec l’élite nationale pendant de longues années, c’était bien le Sigui de Kayes. Pendant plusieurs saisons, le Sigui est resté la meilleure équipe régionale et figurait régulièrement dans le Top 5 lors des Play off. Mais qu’elles semblent désormais loin ces années de gloire de l’équipe de la capitale des Rails. Depuis quelques années le Sigui chute inexorablement et personne ne sait quand les Kayesiens verront le bout du tunnel. Parfaite illustration de cette triste réalité, les deux sélections du Sigui sont complètement passées au travers de la 6è édition de la Conférence des rails qui s’est déroulée du 28 février au 2 mars dernier à Kayes.
Plus grave, les responsables kayesiens n’ont pu mobiliser que 5 joueuses pour l’équipe féminine (les garçons étaient au nombre de 7). Qu’est ce qui explique la chute du Sigui ? Y’a-t-il une crise au sein de cette équipe ? Voici autant de questions que se posent les supporters et responsables kayesiens.
Pour les responsables du Sigui que nous avons pu rencontrer pendant la Conférence des rails, il y a deux explications à la dégringolade de l’équipe. L’ancien coach du Sigui, Moussa Niang pointe d’abord du doigt la mauvaise organisation au sein de l’équipe. «C’est la mauvaise organisation qui explique les contre-performances du Sigui, critique-t-il. Il y a aussi le fait qu’actuellement, on assiste à la création de plusieurs centres de formation. Pour ces centres le seul concurrent ou plutôt le seul adversaire, c’est le Sigui. Ils (les centres, ndlr) préfèrent que leurs joueurs évoluent dans toutes les équipes sauf le Sigui dont le centre de formation ne produit plus de joueurs». Le technicien déplore également l’absence de sites d’entraînement dignes de ce nom et le manque cruel de matériels et de considération de la part des autorités et des instances sportives. «Le terrain d’entraînement est dans un piteux état et les autorités le savent. C’est impossible de pratiquer le basket-ball sur ce site rempli depuis plusieurs années de cailloux. En plus, les jeunes n’ont pas d’équipements», explique Moussa Niang. Mais malgré ce tableau sombre, le technicien pense que l’équipe féminine peut revenir au devant de la scène. «Les filles, dit-il, ont toujours envie de jouer, elles ont juste besoin de soutien et d’accompagnement pour redevenir compétitives», conclura Moussa Niang.
L’entraîneur des cadets, Broulaye Diabaté ne partage pas totalement l’avis de l’ancien technicien du Sigui. « À dire vrai, nous sommes tous surpris de la mauvaise prestation de l’équipe, martèlera notre interlocuteur. Avant la compétition, on savait qu’on aura des difficultés à aller loin possible dans les compétitions, mais de là à penser que Kayes n’est plus capable de constituer une équipe complète, il y a un pas que personne n’aurait franchi. C’est presque une honte pour la région ».
« Notre objectif dans cette compétition était de progresser et continuer d’apprendre à côté des grandes équipes. Mais après une telle prestation (aucune victoire en quatre sorties, ndlr), les filles ont compris qu’il n’y avait plus d’espoir » ajoutera un Broulaye Diabaté visiblement très déçu de la piètre prestation du Sigui à cette 6è édition de la Conférence des rails.
D. COULIBALY
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