20 août 2013

27ème Afrobasket masculin ABIDJAN : L’édition des reconquêtes

Abidjan (Côte d’Ivoire) - Comme à chaque compétition sportive, on espère que la 27ème édition de l’Afrobasket masculin qui s’ouvre aujourd’hui à Abidjan sera des plus relevées, au vu du niveau des 16 équipes participantes et compte tenu du nivellement par le haut qu’a connu le basket africain ces dernières années. Longtemps sous la domination angolaise (6 titres d’affilée), le basket masculin africain commence à changer de visage. En cassant le monopole angolais sur le titre continental, la Tunisie a ouvert une nouvelle ère et il faudra compter avec de nouveaux ténors. Avec cette compétition, les compteurs seront mis à zéro et un nouveau départ est possible pour le basket africain. L’Angola a laissé passer une faille qu’il sera difficile de fermer avec ces nouveaux prétendants qui veulent tous avoir droit au chapitre. Ce qui donne à ce 27ème Afrobasket un goût de reconquête pour tous les pays participants. 

LES FAVORIS
Tunisie : des arguments pour rester au sommet
Personne n’avait imaginé que la chute du Goliath angolais viendrait du David tunisien. Même si la Tunisie était un habitué de l’Afrobasket, elle faisait rarement partie des équipes du haut de tableau du classement final. Avec la même ossature et le même entraîneur depuis 2004, la Tunisie a su mûrir son plan pour mettre fin au long règne de l’Angola. En août 2011 à Antananarivo, la chute en plein vol de l’Angola est venue contre toute attente des Aigles de Carthage.  Forcément, une telle équipe est considérée comme le premier favori de l’Afrobasket abidjanais. Le groupe de l’entraîneur Adel Tlatli, fort de son titre de champion sortant, abordera la compétition avec sérénité, mais aussi avec méfiance. Avec 9 des joueurs qui ont remporté l’édition de 2011, la Tunisie peut aussi s’appuyer sur un plan de préparation de deux mois ponctué par 17 matches, une troisième place aux Jeux méditerranéens en juin 2013 et sur la présence du Mvp du précédent Afrobasket Salah Mejri, révélation de la saison du championnat espagnol avec le Real Madrid.
Angola : attention à la bête blessée !
Attention au sursaut d’un fauve blessé ! La savane africaine regorge de ces histoires où le chasseur croyait que l’animal atteint, et à terre, ne se lèverait plus. Puis sur un sursaut, il prend sa revanche sur le prédateur qui voulait sa mort. Depuis, la sagesse africaine recommande de faire attention aux bêtes blessées. Les équipes africaines sont donc averties. Ce n’est pas parce que l’Angola est descendue de son piédestal qu’il faut l’enterrer. Elle reste une nation de basket, sinon la meilleure nation africaine pour avoir dominé l’Afrique du basket de 1999 à 2011. 12 ans de règne sans discontinuité… S’appuyant sur une longue tradition de basket, l’Angola a bâti sa suprématie sur une bonne organisation. D’abord, à l’interne, avec deux grands clubs, Primeiro de Agosto et Pétro Athletico qui fournissent l’essentiel des joueurs de l’équipe nationale et qui dominent les compétitions de clubs en Afrique. Avec une telle avance combinée aux importants moyens mis par l’Etat, les « Palancas negras » (Panthères noires) ont donné au basket africain des grands joueurs comme Jean-Jacques Conceição, Joaquim Gomes, ou encore Olímpio Cipriano et un jeu collectif qui est agréable à voir. A Abidjan pour reconquérir « son » bien, l’Angola peut faire mal.
Côte d’Ivoire : l’avantage de l’organisateur
Host to win. Cette maxime anglaise qui veut dire en français « organiser pour gagner » peut bien s’appliquer à la Côte d’Ivoire qui a pour ambition de remporter son Afrobasket.  Les Ivoiriens ont ainsi mis les petits plats dans les grands pour cette organisation, en battant le rappel des troupes du bataillon de joueurs expatriés. En mettant aussi les moyens dans l’organisation (plus de 4 milliards de FCfa) et pour son équipe (plus d’1 milliard de FCfa), la Côte d’Ivoire a à cœur de remporter un trophée sportif pour marquer son retour sur la scène internationale. D’abord chargée d’organiser cette compétition en 2011, elle en avait été dépossédée pour cause de troubles politiques. Avec une équipe composée essentiellement de joueurs expatriés, les « Eléphants » du basket ont été mis dans les meilleures conditions pour préparer cette compétition. Après une première phase au pays, ils se sont envolés en Espagne pour compléter leur préparation. La sélection ivoirienne sur laquelle repose tout l’espoir d’un pays ne manque pas d’atouts pour créer la surprise dans ce tournoi. Avec un groupe homogène depuis quelques années et amené par le meneur de Roanne (Pro A française), Pape Philipe Amagou, la Côte d’Ivoire aura tout un pays derrière elle. Un avantage non négligeable.
Sénégal et Nigéria : comme d’habitude
A chaque Afrobasket, ils sont cités parmi les favoris. Grands pays de basket, le Sénégal et le Nigeria ont un fort potentiel qu’ils n’arrivent toujours pas à exploiter pour remonter sur le toit du basket africain. Depuis son dernier titre de 1997 gagné à Dakar contre … le Nigeria, le Sénégal est à la recherche d’un nouveau sacre. Proches du titre en 2005 avec une place de finaliste contre l’Angola, les « Lions » ont enchaîné des contreperformances depuis. Cette campagne, comme les précédentes, est considérée comme celle de la reconquête.
   Avec plusieurs joueurs en Nba et dans d’autres championnats huppés, le Nigeria n’arrivait toujours pas à les rassembler en même temps pour un Afrobasket. Quelque chose qu’il partage avec le Sénégal. Pour cette année, la fédération nigériane de basket a réussi à mobiliser plusieurs de ses « joueurs notables » pour un stage préparatoire aux Etats-Unis. Un groupe qui sera complété par des joueurs locaux. Ce qui en fait un potentiel favori au titre.
Cameroun et République centrafricaine : les outsiders
Le Cameroun a envie de gagner sa place dans le gotha africain du basket. C’est pourquoi il a fait appel à tous ses joueurs dont un certain Luc Mbah A Moute. Le pensionnaire de la franchise Nba des Kings de  Sacramento est l’un des Africains les plus en vue du championnat américain de basket. Luc Mbah A Moute a rejoint un groupe déjà soudé et qui a une grande expérience de l’Afrobasket.
 La République centrafricaine, elle, aussi veut revenir dans le jeu après une longue période de disette de trophées. Son fer de lance, l’ailier Romain Sato, nouvellement champion de Turquie avec Fenerbahce, aura la lourde charge de faire gagner son pays.