REUNION : Saint-Pierre à l’arraché

 

      

Malgré un solide Manicon, les Saint-Paulois se sont montrés beaucoup trop nerveux hier pour coiffer Saint-Pierre sur le poteau.

                                                                    

Au terme d’une finale riche en suspense et en émotion, les Saint-Pierrois dominent les Saint-Paulois (72-70). Et terminent ainsi la saison en beauté.

“On dit que c’est un lot de consolation mais c’est bien plus que ça en fait. Les deux équipes se sont battues jusqu’au bout pour l’avoir. ? Pour quelques minutes encore, Daniel Doro est au sec. Ses joueurs ne vont pas tarder à lui réserver la traditionnelle douche du vainqueur. Mais l’entraîneur saint-pierrois a déjà les yeux embués d’émotion. “Tout le monde voulait finir la saison avec quelque chose. ? Le BCD a raflé les deux premiers trophées mis en jeu. Saint-Pierre s’est offert le dernier hier, dans son antre de Mandela. Au prix d’une superbe finale (72-70). Riche en émotion, en rebondissements et en suspense. A l’opposée des soporifiques demi-finales de la veille.

“On a mérité notre victoire car on a dominé tout le match. ? Dans l’euphorie, coach Doro manque un peu de mesure. Mais il ne fait pas fausse route pour autant. Non, les Sudistes n’ont pas eu la mainmise sur les 40 minutes de la partie, sinon ils ne se seraient pas imposés de deux petits points seulement et n’auraient pas concédé le dernier quart-temps sur le score de 16-23. Mais oui, les partenaires de Minatchy n’ont cessé de faire la course en tête. C’est bien simple, les Saint-Paulois n’on tenu le score qu’une minute, lorsque Stan Irigaray a marqué les trois premiers points après quarante secondes de jeu.
Les Saint-Paulois fulminent
En ce dimanche après-midi, les joueurs de l’Ouest manquent en effet d’inspiration en début de partie. Perturbés par la bonne défense collective de leurs adversaires, ils perdent de six points à l’issue du premier quart-temps (19-13). Plutôt logique. Dans le second acte, leur bonne passe aux lancers francs (six de rang) est annulée par l’insolente réussite à trois points des partenaires de Mardaye. En l’espace de deux minutes, ils encaissent un 9-0 (33-19, 15e).
La mi-temps est alors la bienvenue. De retour sur le parquet, les hommes de Dhaussy se montrent autrement plus agressifs et volontaires. Ils reviennent ainsi à quatre longueurs à la 26e (45-41). Manicon ne paye certes pas de mine mais il régale dans la peinture. A leur tour, les Saint-Pierrois ne trouvent plus la solution offensivement. Le vent a tourné. Pour la première fois depuis belle lurette, les Saint-Paulois reviennent à égalité (45-45, 27e). Le début de la fin pour le SPBB ? Que nenni. Coupables d’un - logique - relâchement, les visiteurs perdent deux ballons bêtement. Punition immédiate (50-45). C’est alors qu’intervient le premier tournant de la rencontre.
A trois secondes de la fin du troisième acte, Irigaray perd le ballon. Injustement selon lui. Mais pas selon les arbitres. Sur le parquet, la contre-attaque saint-pierroise débouche sur une faute sur Loyalle. Sur leur banc de touche, Crespin and co sont fous de rage. Les arbitres leur infligent alors une technique. Deux et deux qui font quatre. Aux lancers francs, Loyalle ne tremble pas (56-47). Saint-Pierre respire à nouveau.
Saint-Pierre tremble
Le début de la fin pour Saint-Paul ? Que nenni. Alors qu’ils ont le match en main et qu’ils se dirigent tranquillement vers la victoire (64-56, 35e), les Sudistes deviennent subitement fébriles. “La peur de gagner ?, déclarera plus tard Daniel Doro. Le pressing tout terrain de leurs adversaires fait mouche. Le jeune Poivet plante deux banderilles pour un total de cinq points. A une minute de la fin, l’écart n’est plus que de deux unités (70-68). Le suspense est à son comble. L’ambiance devient électrique. Dans les tribunes, le corps arbitral en prend pour son grade. Sur le terrain, Irigaray répond à Minatchy (72-70, 39’30 ?). Sainte-Pierre a la possession mais alors qu’il attaque le panier, Loyalle fait une passe... à un Saint-Paulois. Incroyable !
Menés depuis le début de la rencontre, les joueurs de l’Ouest ont la balle de match entre leurs mains. Irigaray orchestre le mouvement. Mais celui-ci n’est pas aussi fluide que les précédents. La peur de gagner sans doute. Le ballon atterrit dans les mains de Poivet. Le minot de l’équipe. Sous la pression, celui-ci prend ses responsabilités mais rate le cercle. Il reste cinq secondes. Faute sur Loyalle.
Le Saint-Pierrois rate son premier lancer. Puis le second. Saint-Paul est encore en vie...mais le rebond est capté par Panchbaya. C’est terminé. 72-70 pour les Sudistes, qui peuvent exulter. Les vainqueurs du Trophée Coupe de France il y a deux ans viennent quant à eux de laisser filer un nouveau sacre. Un premier titre si l’on estime que le précédent n’est qu’une étape au sein d’une compétition nationale. “Encore une fois, on a eu du mal à gérer nos émotions avec le corps arbitral ?, reconnaît fort justement Irigaray, qui tente de contenir sa frustration. C’est dommage. Je crois que les deux équipes méritaient de l’emporter. ? Le match a tourné en faveur de la plus régulière. De la moins nerveuse aussi.