19 novembre 2012

REUNION : Les Dionysiens grands vainqueurs


Les Dionysiens grands vainqueurs Porté en triomphe par Julien Clain et Kay Botterman, Sulley Diallo a permi au BCD de conserver son trophée.
 
COUPE DE FRANCE - La Montagne, irréprochable d’abnégation, a fini par céder face au BCD dans une ambiance surchauffée, hier, à Flacourt en finale de la Coupe de France (68-62).
C’est une belle histoire qui aurait pu, qui aurait dû se finir mal. Comme c’est le cas, en général. Celle du CO Montagne, un club de Régionale 2 qui s’est hissé en finale du trophée régional de coupe de France après avoir sorti deux clubs de l’élite. Qui voyait s’opposer à lui en finale le tenant du titre, titan du basket réunionnais avec 15 fois son budget. L’histoire du petit poucet qui fait des merveilles et arrive à se jouer de l’ogre par malice et dans la magie générée par la coupe, qui a coutume de s’évaporer en finale.
Un scénario connu, écrit et maintes fois décrit en long et en large. Qui hier trouvait comme support le haut et le bas de Saint-Denis. Et qui a fait faire le même chemin aux émotions des deux camps de supporteurs, qui s’étaient bruyamment donnés rendez-vous de chaque côté du gymnase de Flacourt pour une belle après-midi de basket. Une grande partie de bravoure où la magie a encore opéré. Mais où l’implacable logique l’a emportée. Le BCD a gagné, conservé son trophée et partira défier le mois prochain les Vautours de Labattoir, à Mayotte, pour la revanche de l’an passé et un ticket pour la coupe de France.
Mais que la Montagne a été belle. Comment pouvaient-ils s’imaginer, en voyant le trophée, qu’ils pourraient y arriver ? "Hier (samedi) je disais que même si on gagnait d’un point, je prenais, confiait un George Assassa soulagé au coup de sifflet final. On avait tous les scénarios en tête et La Montagne a offert une belle opposition". Repoussant l’épilogue jusqu’à une minute du terme, alors que s’affichait un score inimaginable des deux côtés à deux minutes du terme : 60-60. Faisant sentir le vent du boulet aux Bécédiens. Celui qui semblait accroché aux jambes de ses joueurs lors des premières minutes. "On se sentait supérieur, étant largement favoris sur le papier avec le meilleur joueur de l’île et des joueurs athlétiques, confiera Sébastien Biscou. Mais on ne s’est pas affolés".
et diallo se réveilla
Le BCD, les yeux encore cernés, voyait pourtant le compteur défilé et les bras leur en tomber lors du premier acte. L’apathie n’allait duré que 10 minutes. Le temps de se sortir la tête de l’édredon et trouver les bonnes rotations, ils se réveillaient tout de même avec en face des Montagnards aux étoiles dans les yeux. Basculant avec 15 points d’avance (27-12) dans le deuxième acte. Se battant comme des chiffonniers sur chaque ballon. Marchant sur l’eau et sur leurs adversaires pas encore dans le match. "On l’a payé physiquement", soufflait Kay Botterman, l’ailier du COM pétri de crampes après trois quarts-temps. "La différence s’est faite là-dessus", abondait son compère artilleur et coach John Thibout, marqué par 40 minutes d’efforts intenses et de marquage (très) musclé. "Il nous manquait une rotation à l’intérieur", regrettait-il, tout sourire quand même à l’issue de "cette belle aventure".
Un Sulley Diallo, par exemple. Monstrueux, encore une fois à l’occasion d’une finale, hier. Qui a porté son équipe à bout de bras pour la remettre dans le match puis sur la voie de la victoire. "Merci à lui", saluait son coach. Un Sulley qui admettait "ne pas avoir été dedans pendant une mi-temps. Il fallait que l’on se réveille" Bruyamment, comme lorsqu’il allait scotcher contre la planche son ancien coéquipier et toujours ami Kay Botterman qui partait au dunk en début de deuxième acte pour sonner la révolte.
11 points et 5 minutes plus tard de leur ancien pro (31 au total), le BCD était entré dans la partie. D’où disparaissaient les Montagnards, 2 points en 5 minutes, 4 en 8, tous par Hakim Derras, pivot malade sans son rendement habituel mais avec cette "envie. On a réussi à leur mettre le doute". En rentrant aux vestiaires malgré tout avec 4 points d’avance (36-32). Et en en ressortant le couteau entre les dents pour une partie qui basculait dans la lutte finale. Approximative, souvent, niveau basket, mais tellement enthousiasmante.
"belle image du basket"
Où les deux équipes se rendaient coup pour coup avant de se rasseoir pour prendre un peu l’air avant le dernier acte à 50-50 ! La proportion de chance de victoire pour chacun. Avec le poids du physique en plus et celui de l’expérience en moins pour les Montagnards. Au courage, ils comblaient un écart de 5 points donné au BCD par Hassani pour recoller à 60-60 sur deux lancers de Thibout à 2 minutes du terme. "Une réaction d’orgueil", dira ce dernier. Le chant du cygne, qui sortait des gorges de leurs supporteurs. Avant de céder et de voir le trophée s’envoler, sans que le rêve ne soit brisé.
Saluant longuement leurs adversaires, puis leurs supporteurs. Emus.
Et émouvants de les voir mettre fin "à cette belle aventure" que décrit Hakim Derras. Celle d’une "très belle équipe ?, dixit Diallo, qui a mis "du cœur ?, souligne Kay Botterman. Et qui pouvait célébrer tout les deux leur(s) victoire(s) après avoir donné une "belle image du basket" souriait John Thibout
Hervé Brelay