TUNISIE : «L’adresse et les contres, nos atouts à Londres...»
De retour en sélection après un intermède au Koweït, Adel Tlatli parle de sa sélection au début du long chemin qui va la mener aux JO. Il confirme les nouveautés et les découvertes en ce qui concerne les joueurs, mais il évoque aussi les idées de jeu et, derrière, les hommes qui peuvent les appliquer. Interview.
Vous êtes en Turquie pour un second stage. Parlez-nous d’abord du premier rassemblement effectué à Tunis. A-t-il atteint ses objectifs?
A première vue, on peut dire que c’est un stage satisfaisant, même si le niveau des joueurs présents n’était pas similaire. Il y avait des éléments frais, d’autres fatigués. Il y a des joueurs qui stagnent, d’autres qui assurent comme Mourad El Mabrouk et Mehdi Hafsi. Je parlerai aussi de Radhouène Selimène, auteur d’une saison moyenne, mais qui a le métier pour se reprendre et retrouver le top de la forme. Ce stage m’a permis d’avoir une idée significative.
Vous êtes partis en Turquie pour 10 jours de travail et de matches amicaux. Quel a été l’intérêt de ce stage?
Nous essayerons d’élever la cadence et de faire le maximum pour améliorer la complémentarité entre les nouveaux et les anciens. Ça va être une préparation intégrée : beaucoup de travail physique, beaucoup d’options tactiques, mais en même temps assez de décontraction. J’aimerais que ce stage se déroule dans la joie pour évacuer le stress.
«Pas de figuration»
De quel stress parlez-vous ? Est-ce qu’on a une obligation de résultats à Londres ?
Nous avons une pression sur les épaules, même si ce n’est pas clair et affiché. C’est que les joueurs ont peur de ne pas être à la hauteur aux JO. C’est-à-dire qu’ils ne veulent pas faire de la figuration ou essuyer des cartons. C’est pourquoi nous essayons de nous préparer dans la joie avec des sorties en montagne par exemple. C’est un stress dur à gérer.
L’absence prolongée de Kechrid, de H’didane et de Dhifallah, qui jouent encore en championnat marocain, ne vous fait-elle pas de soucis ?
Et comment! Ils sont encore au Maroc et ne seront disponibles qu’à partir du tournoi Stankovic. Autrement dit, ils ratent une phase sérieuse de préparation et pratiquement huit matches amicaux. Je ne vous cache pas que ça pose quelques soucis tactiques, d’autant que les options tactiques se basent, en partie, sur les joueurs. Il faudra que Laghnej et Kenioua fassent plus et mieux dans le rôle d’organisateur. On va être obligés de changer quelques options de jeu de façon à compter moins sur ces joueurs.
Parlons plans et options de jeu. Quelles sont vos idées là-dessus, étant donné la qualité de vos adversaires aux JO ?
Ce qui est sûr, c’est que ça va être complètement différent de ce que nous avons vu en championnat d’Afrique. Nous jouons contre des sélections blindées intraitables dans la raquette et qui jouent avec des défenses renforcées. Nous serons plus dangereux en jouant la transition et en vitesse. Nous devons alors améliorer l’adresse dans les tirs, car c’est le seul moyen de marquer des points. Nous n’aurons pas beaucoup de possibilités sous le panneau.
Et Salah Mejri? Il ne peut pas faire la différence dans le jeu intérieur?
C’est un joueur-clé en sélection qui a beaucoup progressé. Ce sera trop lui demander de faire la différence à ce niveau à lui seul. Il doit apprendre à mieux gérer le nombre de fautes individuelles et à éviter de vouloir tout faire. On comptera sur lui dans ces JO. Mais il doit avoir le soutien de ses équipiers.
«Pas de joueurs protégés»
Votre liste définitive des 12 peut-elle réserver quelques surprises?
Une chose est sûre : les meilleurs et les plus motivés seront là. Il n’y aura pas de joueurs protégés ou surévalués. Des cadres, il y eu aura pour préserver la qualité du jeu, mais des nouveautés, il y en aura aussi. Les M’rad, Ben Ammar et Laâbiri, entre autres, débarquent avec des chances inouïes de décrocher des billets pour Londres. Ce n’est pas une affaire classée, mais l’équipe de Tunisie prendrait un bon coup de neuf aux JO.
Brâa et Béchir H’didane ne sont pas retenus dans la liste élargie. Ont-ils encore une chance?
Je ne pense pas. Braâ et Béchir H’didane ne rentrent pas dans nos calculs.
Vous êtes à votre 8e année en sélection. On vous connaît comme entraîneur conservateur et très autoritaire avec les joueurs. C’est toujours la même recette ?
Je n’ai pas changé de méthodologie de travail. L’essentiel est que le message passe, et que les joueurs soient motivés. Ce qui est frappant, c’est qu’il y a énormément de confiance entre les joueurs et moi. Ils acceptent ma manière de travailler même si j’exagère parfois. Nous travaillons sérieusement, l’image de marque de la sélection est en jeu. Nous irons à Londres avec la concentration maximale. Il faudra faire attention aux moindres détails sur un match. Nous n’avons pas les moyens de gagner contre ces gros calibres, mais nous avons les moyens d’évoluer correctement et avec les honneurs.
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