MAROC : Radiation à vie de Khalid Sirhane

Le président d’Amal Essaouira, Khalid Sirhane, a hérité d’une lourde sanction, il est radié à vie par le bureau fédéral de la FRMBB conformément aux articles 8, 15, 16, 17 et 18 du règlement général régissant la FRMBB, annonce le bureau fédéral via un communiqué parvenu à notre rédaction. Une décision que l’intéressé juge illégale du fait que les personnes l’ayant prise n’ont aucune légitimité, nous a-t-il indiqué.

Le bras de fer entre le bureau fédéral et la Commission du suivie porte atteinte à l’image du basketball.

Cette décision devra empoisonner davantage les relations entre le bureau fédéral et la commission du suivi et de coordination des clubs qui demandent la tenue de l’assemblée générale extraordinaire. Au moment de prendre sa décision, le bureau fédéral n’est pas allé de main morte en décidant la suspension à vie du responsable de l’ASE. Cette suspension vient creuser le fossé entre le bureau fédéral et les clubs qui ont constitué cette commission du suivi.
Le bureau fédéral dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction a justifié cette décision par le fait que Sirhane a constitué une commission illégale qui demande une assemblée générale hors des lois et dispositions régissant cet acte. Le bureau a également accusé le président d’ASE de tenir des propos vulgaires envers les membres du bureau fédéral et de les taxer des ignorants des lois régissant la discipline. Ce n’est pas tout. Le bureau fédéral incrimine à Sirhane de ses propos où il accuse le bureau fédéral d’avoir versé 800 000 DH des fonds de la FRMBB de manière illégale et arbitraire à l’ASS. Il est également accusé de délivrer de fausses informations à la presse en avançant que 64 clubs sur 86 ont demandé une assemblée générale extraordinaire, ainsi que l’incitation des clubs à boycotter le championnat et la Coupe du Trône.

Silence du ministère de la Jeunesse et des Sports

«La sanction n’est pas en rapport avec ce que j’ai dit, parce que je maintiens ce qu’on me reproche, sauf la tenue des propos vulgaires, mais davantage avec ce que je représente», a-t-il réagi. Et d’ajouter que les personnes qui ont pris cette décision sont illégitimes donc leur décision n’a aucune valeur. Le bureau fédéral n’a même pas pris la peine de me convoquer pour que je passe devant la commission de discipline. Il s’est réuni, sans la personne intéressée, et a prononcé un verdict, a-t-il précisé.
Et d’ajouter : «Si le bureau fédéral juge la commission illégale, pourquoi a-t-il pris la peine de débattre avec elle sur le plateau d’une chaîne maghrébine et sur les ondes de plusieurs radios nationales ?». A chaque fois, le trésorier de la FRMBB est présent. Sirhane a, ensuite, défendu la légalité de la commission du suivi qui a une mission déterminée dans le temps, à savoir la tenue d’une assemblée générale extraordinaire.
Et en toute logique, le bureau fédéral devra suspendre l’ensemble des personnes qui constituent cette commission et non pas une personne de la commission. «J’ai toujours dit que je ne suis pas intéressé par le poste de président, mais qu’il faut élire un bureau légitime». A la question de savoir s’il allait faire appel, Sirhane a répondu qu’il ne fera pas appel parce que le bureau n’a aucune légitimité donc la sanction n’a aucune valeur.
Et d’ajouter que la commission va se réunir dimanche prochain pour étudier les actions à entreprendre face ces manœuvres. On s’interroge sur les raisons du silence du ministère de la Jeunesse et des Sports qui a été saisi de ce dossier. Qu’attend-il pour réunir les deux parties qui s’affrontent pour tenter d’arriver à un consensus ?
Pourquoi préfère-t-il faire l’autruche plutôt que de prendre l’affaire au sérieux ? Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’une assemblée générale soit organisée en juillet prochain, mais d’ici là, c’est l’image de basketball qui a pris un nouveau coup. Les séquelles de la fameuse finale du championnat 2010-2011 ASS-WAC ne sont pas cicatrisées.

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Guerre de tranchées

Une motion de défaillance visant la tenue d’une assemblée générale extraordinaire et l’élection d’un nouveau a été déposée le 8 mars au siège de la FRMBB, par un avocat par le biais d’un huissier de justice suite au retrait de Mohamed Dinia, président de la FRMBB. Mais la Commission fédérale juridique et de discipline (CFJD) a jugé la non-recevabilité de cette motion de défiance, puisqu’elle ne répond pas au critère des deux tiers imposé par l’article 33 des Statuts de la FRMBB. Depuis, c’est la bataille de tranchée entre les deux camps. Mais en fin de compte, c’est le basketball national qui en pâtit. Comme souvent dans pareille situation, c’est l’égo qui l’emporte face à l’intérêt général.

Publié le : 9 Mai 2012 - Abderrahman Ichi, LE MATIN