REUNION : Le voyage comme finalité
Romuald Tami-Tabeth et ses partenaires ont eu du mal à réunir les fonds pour rallier Mayotte, où ils disputent aujourd’hui les finales de zone avec un surcroît de motivation. (Photo Archives - JCF)
BASKET-BALL - Devant les difficultés financières de la mairie, les Tamponnais ont dû se mobiliser pour récolter l’argent et faire le voyage à Mayotte, où les filles et garçons tenteront ce soir de décrocher leur billet pour les finalités N3 face au BC M’tsapéré.
On a coutume de dire que le voyage compte autant que la destination. Qu’il y a autant à apprendre du chemin que de sa destination. Dans le cas du club de la Tamponnaise, l’apprentissage s’est étendu jusqu’à la préparation du voyage. Celui qui leur a permi d’atterir hier à Daoudzi, à Mayotte, pour disputer ce soir la finale de zone océan Indien, qui ouvre les portes des finalités N3. Celui qu’ils ont bien failli ne jamais faire, faute de financement de la mairie, qui connaît de graves soucis financiers. Pour gagner le droit d’affronter le BC M’tsapéré ce soir au gymnase de Labattoir, à Petite-Terre, les deux équipes de la Tamponnaise n’ont pas seulement dû gagner leur billet sur le terrain, face à Saint-Pierre pour les garçons et le BCD pour les filles. Ils ont également dû le financer par leurs propres moyens, allant à la pêche aux bonnes âmes pour boucler un budget de 8500 euros pour chaque équipe en quelques jours.
"Motivation supplémentaire""On s’es réunis lundi soir dernier et Johan (Guillou, trésorier du club, Ndlr) nous a expliqué la situation, relate Evelyne Fari, la capitaine des filles. Il fallait alors trouver une solution rapide pour récolter de l’argent". "On croyait que c’etait mort, livre Johan Guillou. Mais chaque participant à ce voyage s’est bougé pour le financer et y participer". "C’était compliqué mais les gens ont eu la volonté de se mobiliser pour que le voyage se fasse", complète Romuald Tami-Tabeth. Chacun et chacune s’est ainsi mué en VRP de la (bonne) cause et a donné de son temps pour solliciter tous les pas-de-porte qui se présentaient. "On a sollicité les commerçants près de chez nous et nos connaissances, poursuit Evelyne. Moi à Saint-Leu, Carole (Mangalaza), à Saint-Denis... chacun près de chez soi". Mettant en avant que le don était déductible des impôts et que le geste était beau. Avec un accueil toujours compréhensif "car partout on sait que c’est la crise au Tampon". Les commerçants locaux ont été les plus compréhensifs, "donnant quasiment tous quelque chose". La quête est même devenue une sorte de jeu avec une émulation positive. "On faisait un concours entre-nous pour savoir qui ramènerait le plus gros chèque", sourit Evelyne Fari. Les récoltes sont allés de 10 à 1000 euros. Un record à mettre au crédit de Miguel Ramirez, tombé sur la poule aux oeufs d’or. Et qui a permis aux joueurs de ramener quasiment la moitié de leur financement en moins d’une semaine. Les fonds propres du club et le coup de pouce de la ligue ainsi que du président de la Fédération Jean-Pierre Siutat auprès de la Région, qui a consenti à un effort devant le caractère exceptionnel de la situation, ont fait le reste. "On a travaillé en collaboration, apprécie Philippe Lécuyer, l’entraîneur des hommes. C’était une situation diffcile mais on en a tiré une motivation supplémentaire". Même si "les joueurs ont été perturbés dans la préparation du match", estime Tami-Tabeth, les Tamponnais auront certainement un peu plus d’envie à faire valoir aujourd’hui sur le parquet. peut-être celui qui leur permettra de venir à bout, pour les hommes, enfin d’une équipe Mahoraise pour la première fois depuis quatre matches. "On n’y va pas pour faire de la figuration", clame Philippe Lécuyer. Visant les finales N3, pour lesquelles les Tamponnais sont prêt à se remobiliser et à arpenter le pavé pour se l’offrir
Hervé Brelay
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