24 mars 2012

REUNION : Diallo : "Une tension dans l’équipe"

Diallo :
 
 
Avant la demi-finale de ce soir face à la TBB, Souleymane Diallo revient sur l’ambiance au BCD, qui s’est détériorée pour créer aujourd’hui une fracture entre les joueurs.

TBB - BCD - Jeudi, centre-ville de Saint-Denis. A deux jours de la demi-finale retour au Tampon (ce soir, 20h30 à l’espace basket), Souleymane Diallo accepte de revenir sur l’accrochage qui l’a opposé samedi dernier à son coéquipier Ludovic Seigneur. Malgré la victoire, le BCD avait alors révélé à tout le monde ses dissensions, qui datent de décembre dernier. Sébastien Biscou passe par là et participe à la discussion. Avant de laisser l’ancien pro de Nanterre ou Besançon, joueur majeur et désormais capitaine de son équipe, répondre à nos questions. Souleymane Diallo, 25 ans, n’élude rien. Il revient sur l’ambiance au sein de son équipe, une saison, la première en régionale 1, usante pour lui, et l’objectif qui lui reste avec ses partenaires : le titre. Posément et droit dans ses baskets. Souleymane, qu’est ce qu’il s’est passé avec Ludovic Seigneur samedi dernier ? "Je n’ai pas compris. Je pense que l’on est arrivé à un stade où les gens arrivent à encaisser les remarques positives mais pas les négatives. Moi je n’ai pas à me remettre en question sur ce que j’ai dit. C’est mon comportement, je suis comme ça. Cela n’a pas dérangé jusqu’à aujourd’hui. Peut-être que comme on arrive en demi-finale, il y en a qui ont plus de pression. Je ne pense pas avoir manqué de respect à qui que ce soit. On sent que depuis la reprise, l’ambiance n’est pas au beau fixe. C’est vrai que cela fait quelques semaines, voire quelques mois que l’on joue ensemble, que l’on s’entraîne ensemble, sans que tout le monde tire dans le même sens. Quand on a dix ou douze gars à gérer comme cela, le coach doit taper du poing sur la table, ce qui n’a pas vraiment été fait. Georges (Assassa) a essayé, peut-être pas de la bonne manière, et cela n’a pas été fructueux. Cela donne aujourd’hui une tension dans l’équipe.
Comment en êtes-vous arrivés là ?
Je pense qu’il y a eu un éclat après notre déconvenue contre Le Tampon. Mais on a essayé de faire avec. Après il y a eu le match contre les Mahorais (en finale de zone, perdu après prolongation, 88-82, le 11 décembre, NDLR) que l’on a pas perdu sur le terrain mais avant. On a pas su avoir une cohésion de groupe malgré notre supériorité. On a pêché.
Qu’est ce qu’il reste pour vous unir, le titre de champion ?
On peut le faire. On va s’y atteler mais en pensant que pour y arriver, ce ne sera pas comme en début de saison avec une ambiance de copinage. Mais il y a un objectif commun à tout le monde, le club, la ville : arriver au bout. Il va falloir jouer sur le terrain ensemble, même si à l’extérieur ce n’est pas le cas. C’est comme ça, c’est le sport. Il faut faire avec. On est pas forcément obligé d’être copains. L’essentiel c’est d’aller tous vers le même panier.
"Des choses m’ont blessées"
Un titre pourrait t-il tout effacer ?
Je ne suis pas quelqu’un de rancunier, mais je n’oublie pas certaines choses qui m’ont blessées. Il y a des choses qui m’ont touchées, surtout vis-à vis du club. Mais je reste un compétiteur et je ferai tout pour que le BCD gagne cette saison.
Comment définissez-vous votre place dans le club, sachant que désormais vous êtes capitaine ?
Elle a toujours été la même. On m’a demandé en tant qu’ex pro de prouver, d’apporter offensivement et défensivement, ce que je pense avoir fait. Aujourd’hui, je pense que mon statut n’est plus aussi bien accepté qu’au début. Mais malgré la jalousie, je suis basketteur, c’est ma passion et je continuerai à fond jusqu’au bout.
Est-ce que vous comprenez qu’on attend plus de vous que des autres ?
Tout à fait, c’est normal par rapport au niveau où j’ai joué. J’ai toujours essayé de faire ce qu’il faut pour.
Vous envisagez de rester au BCD ?
Je ne sais pas, on verra à la fin de la saison. Pour l’instant je pense juste à finir en beauté ce que l’on a commencé en beauté"
Propos recueillis par Hervé