09 janvier 2012

TUNISIE : Mêmes dossiers, d’autres approches...

Après des élections controversés, Ali Benzarti et son bureau auront intérêt à foncer vers les dossiers urgents.


On n’en finit pas encore de parler des élections de la Ftbb qui ont vu une victoire «écrasante» et même «terrifiante» de la liste de Ali Benzarti. Avec un taux qui avoisine les 95% des voix de clubs, le président sortant a fait cavalier seul! Oui, cavalier seul, en dépit de la présence de la liste de Imed Jabri qu’on a forcée, d’après elle, à entrer en course malgré son retrait.
On ne prend le parti de personne. Mais avouons qu’on n’arrête pas de parler de cette affaire dans les milieux du basket tunisien. L’idéal aurait été de voir deux listes batailler à armes égales, et l’idéal aurait été, aussi, de voir, des scores démocratiques et pas ces 95% qui nous rappellent une époque révolue.

Mauvais souvenirs
Ali Benzarti et Imed Jabri avaient chacun un projet pour relancer le basket tunisien dans les 5 années à venir. Deux programmes qui divergeaient sur certains points, et qui convergeaient sur d’autres. A chacun aussi sa stratégie pour conquérir la confiance des électeurs.
Malheureusement, les choses ont dérapé à partir de l’assemblée extraordinaire jugée «illégale» par Imed Jabri et ses amis pour vices de forme criards (représentants de clubs illégitimes, vote fantoche, absence de la tutelle). En abandonnant la course d’après ce qu’ils ont déclaré, ils voulaient dénoncer les pratiques utilisées. Mais, finalement, ils étaient présents malgré eux sur les bulletins de vote. «Nous avions saisi le Cnot et la Commission indépendante des élections pour confirmer notre retrait. Ce qui est bizarre, c’est qu’on ne nous a même pas informés que le retrait a été rejeté. Maintenant, et avec du recul, nous n’avons aucun regret. Nous voulions des élections libres où il y a équilibre de chance. Ce n’était pas le cas. Avec la conscience tranquille, nous avons pris la bonne décision pour transmettre un message fort.
Il y a beaucoup de choses à changer dans le sport qui n’a pas encore fait sa révolution. Dommage pour le basket que ça s’est passé de la sorte. Encore une fois, nous étions lésés par le Cnot qui a tout fait pour faire croire aux gens que nous étions en course», a dit Imed Jabri, président de la seconde liste. Dossier clos.

Pistes à explorer
Ce qui s’est passé le jour des élections va-t-il avoir des conséquences sur l’avenir du basket? On ne le sait pas encore. Mais une chose est sûre, on va encore en parler. Maintenant qu’ils sont au «pouvoir», Ali Benzarti et ses amis ont une responsabilité lourde sur les épaules. Garder les très bons résultats de la sélection messieurs qui prépare les JO de Londres et renforcer l’équipe des moins de 19 ans, relancer le basket féminin, établir des ponts avec les clubs, prendre en main le dossier des arbitres, s’ouvrir davantage sur les instances internationales de basket et nous offrir le droit d’organiser l’Afobasket 2015, voilà des chantiers qui attendent le nouveau bureau fédéral et la DTN. Certainement qu’on se flatte des exploits de nos messieurs basketteurs (et ça, c’est à mettre à l’actif de Ali Benzarti et son bureau précédent), mais avouons également qu’il y a beaucoup à faire pour rattraper le retard au niveau du basket féminin qui agonise. Le championnat des jeunes, les conditions dans lesquelles ils s’entraînent aux clubs et beaucoup d’autres dossiers restent en instance. Le nouveau bureau fédéral, qui contient des compétences et des connaisseurs qui respirent basket-ball, doit s’ouvrir sur les anciens joueurs et joueuses, sur les entraîneurs de métier pour avoir une idée plus large des choses. Les solutions, il doit les trouver, mais pas lui seul. C’est ce qu’on devra comprendre une fois pour toutes.