16 mars 2011

SENEGAL : Moustapha Gaye, coach de l'équipe nationale féminine : Ce qui a coulé les «Lionnes» au Mondial tchèque, ce qui les attend à l’Afrobasket d

Au mois de septembre prochain, les ‘Lionnes’ vont défendre leur titre de championnes d’Afrique chez leurs grandes rivales, les ‘Aigles’ du Mali. Un rendez-vous important, tant les enjeux sont énormes. Le vainqueur planera au-dessus du basket africain les deux prochaines années et sera directement qualifié aux Jeux olympiques, l’’objectif majeur’ du Sénégal.Après un Mondial désastreux, davantage à cause de la querelle post-campagne qui a opposé techniciens et administratifs que des résultats sportifs (16e sur 16) enregistrés, les championnes d’Afrique remettent leur couronne sur la balance. Elles seront conduites par Moustapha Gaye, leur coach lors du sacre à Madagascar et en Coupe du monde, en République tchèque.Dans l’entretien qu’il nous a accordé, lundi dernier, une semaine après sa reconduction, le sélectionneur national trace les contours de sa feuille de route. Puisant son inspiration des récentes turbulences qui ont secoué le monde de la balle orange.

Wal Fadjri : Vous venez d’être reconduit au poste de sélectionneur des ‘Lionnes’, qui vont défendre leur titre de championnes d’Afrique cette année au Mali. Quel est votre projet pour cette échéance ?
Moustapha Gaye : L’Afrobasket à Bamako sera différent de l’Afrobasket à Madagascar. Notre adversaire principal, le Mali, va évoluer à domicile. C’est là que ça sera très difficile. En plus, à l’issue de la compétition, il n’y a qu’une seule équipe qui sera qualifiée pour les Jeux olympiques (2012). Il faudra donc être champion d’Afrique pour aller aux Jeux olympiques qui est notre objectif majeur. Nous commençons la réflexion puisque la nomination a été faite la semaine dernière. La réflexion est donc entamée pour une pré-convocation, puis une convocation qui va aboutir à une préparation que nous n’avons pas encore terminé de ficeler.

Quand est-ce que vous comptez commencer le travail sur le terrain ?

On ne sait pas encore. Je devrais rencontrer le Directeur technique national dans les jours à venir pour en savoir davantage.

Six mois vous sépare de l’Afrobasket. Trouvez-vous le délai suffisant pour une bonne préparation ?

Je pense que oui. Même si on avait fait la nomination au mois de novembre, techniquement, on ne peut pas commencer la préparation. Parce que la base de l’équipe est dehors, les joueuses sont actuellement dans leurs clubs. On ne pourrait qu’établir les contacts pour s’enquérir de la forme des unes et des autres. Mais techniquement, la préparation ne peut pas démarrer avant la fin de la saison. Je pense qu’honnêtement, on est dans les délais. Il faudra maintenant accélérer un peu la mise en place de la feuille de route dans les plus brefs délais.

Quelle est l’essence de cette feuille de route ?

Elle est plutôt philosophique. Il faut réfléchir à la philosophie de jeu, au projet du jeu. Il faudra beaucoup réfléchir par rapport au potentiel dont nous disposons. Il faut réfléchir sur la manière d’asseoir une équipe qui va nous permettre d’aller défendre notre titre. Les séances d’entraînement vont être remplacées par une observation des joueuses locales et des joueuses qui évoluent à l’extérieur. C’est la phase la plus importante à mon avis.

Quelles sont les chances des joueuses locales ?

Il n’y a rien de figer. On prendra les meilleures du moment. Je pense que les locales ont des chances dans certains secteurs, surtout chez les meneuses et aillières. Chez les pivots, c’est assez difficile pour les locales.

‘Les joueuses locales ont des chances en sélection, surtout les meneuses et les ailières’

La place des joueuses locales dans la sélection s’est considérablement réduite ces dernières années, alors que par le passé, l’ossature de la ‘Tanière’ était formée d’éléments du Duc et de la Ja. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Il y a un exode très poussé ces dix dernières années. Les filles partent de plus en plus. Quand elles partent, elles jouent dans des championnats plus relevés par rapport à notre championnat. On est là pour prendre les meilleures et essayer d’en faire la meilleure équipe possible. Chaque fois que les meilleures partent, quand il faut jouer pour l’équipe du Sénégal, il faudra chercher les meilleures.

N’y a-t-il pas une relation de cause à effet entre la baisse du nombre de joueuses locales en sélection et les échecs répétés des ‘Lionnes’ avant la reconquête du titre en 2009, près de dix ans après le dernier sacre ?

En 2007, on avait la meilleure équipe d’Afrique. On a perdu le titre à Dakar face au Mali. On avait la meilleure équipe, le meilleur jeu et l’équipe était plus constituée d’expatriées que de locales. Je pense qu’il faut résonner en termes de Sénégalaises qui défendent les couleurs du pays. C’est cela le plus important. Qu’elle soit faite avec des locales ou avec des expatriés, il faudra qu’on arrive à faire la meilleure mayonnaise possible. Et le Mondial nous a édifié dans le fait qu’avoir les douze meilleures joueuses ne garantit pas la meilleure équipe. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements de ce Mondial et nous allons essayer de corriger un peu.

A Bamako, les ‘Lionnes’ vont défendre leur titre sur le terrain des ‘Aigles’ du Mali, leurs rivales. Ça n’est pas une mince affaire.

L’objectif est de conserver le titre. Je ne conçois pas une équipe du Sénégal pour une simple place sur le podium ou une place honorable. On y va pour gagner. En Afrique, on ne peut pas se permettre de viser autre chose que la première place. Maintenant si on ne l’a pas, on va se contenter de ce que nous avons. Mais on y va pour gagner, sans état d’âme. C’est sûr, les Maliennes vont partir favorites, avec l’avantage de jouer à domicile. C’est maintenant à nous d’essayer de les battre chez elles. Mais cela va être extrêmement difficile, ça nous le savons. C’est là que ça va être plus intéressant. C’est un challenge que nous allons essayer de relever. Il était aisé pour moi aujourd’hui, avec tout ce qui s’est passé après le Mondial, de dire : ‘Non, je préfère me retirer’. Mais c’est la facilité. C’est trop facile. J’aime les challenges, les défis et je pense que cette Can à Bamako est un défi extrêmement important pour moi.

Quelles sont vos armes ?

On est encore dans la phase de réflexion. Cela fait dix ans que je suis dans les équipes nationales. J’ai maintenant une petite expérience des préparations. Il faudra trouver des raccourcis. L’année dernière, la préparation a été longue, c’est vrai. Mais c’était dans l’optique d’avoir le maximum d’ingrédients possibles afin de mieux évaluer nos filles pour Bamako-2011. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons beaucoup d’informations sur les unes et les autres, notamment aux plans du jeu, du caractère et de l’état d’esprit. Les chantiers vont être faits dans ce sens-là.

Pouvez-vous être plus précis ?

En dehors des moyens financiers, qui sont une partie importante, il faut qu’on essaie de mettre davantage de joueuses dans les championnats très relevés. C’est vrai qu’on a des filles en Europe, mais on n’a pas des filles qui jouent en Euroligue. Il faut qu’on essaie d’améliorer nos filles pour qu’elles puissent avoir le maximum de bagages à travers les compétitions relevées comme l’Euroligue. Et ensuite, qu’on travaille davantage notre adresse. Sinon, nous avons des filles très volontaires, intelligentes et très techniques. Mais l’adresse, il faut que l’on continue tous les jours à l’améliorer. Pour moi, ce sont deux choses très importantes qui vont nous permettre peut-être de gagner à Bamako.

‘Le Mondial a montré qu’avoir les douze meilleures joueuses ne garantissait pas la meilleure équipe’

Quelle comparaison faite-vous entre l’équipe du Sénégal championne à Madagascar et celle du dernier Mondial en République tchèque ?

Techniquement parlant, l’équipe qui était au Mondial est plus forte. Mais c’est au niveau de l’état d’esprit que l’équipe qui était à Madagascar, était plus intéressante. Je disais tantôt qu’avoir les douze meilleures joueuses du moment ne signifie pas obligatoirement avoir la meilleure équipe. Le niveau de l’état d’esprit, c’est important pour moi. D’autant plus qu’une compétition de cette nature se gère dans la durée. Il faudra donc avoir au maximum de garanties par rapport à l’état d’esprit. C’est ça qui nous a fait défaut au Mondial.

Qu’est-ce qui a posé ce problème ?

Il y a une mayonnaise qui n’a pas pris. On a intégré beaucoup de filles. Il y avait une rivalité exacerbée et une préparation, c’est vrai, qui a été assez longue. C’est à ce niveau aussi qu’il faudra corriger.

On a joué des tournois en Europe avant d’aller au Mondial, notamment en France et en Espagne. La difficulté de cette préparation, c’est qu’on était confronté à des équipes très fortes, notamment Etats-Unis, France, Espagne, Grèce. C’était vraiment de gros morceaux. Les filles ont donné tout ce qu’elles avaient. Elles ont vraiment haussé le niveau de leur jeu, mais on n’est jamais arrivé à inquiéter nos adversaires au point de les battre. Cela joue au niveau du moral et du mental. Mais le plus important pour ce Mondial, c’était d’avoir le maximum d’informations sur notre équipe pour mieux préparer Bamako-2011.

L’objectif a-t-il été atteint au Mondial ?

Absolument ! On avait dit qu’on allait au Mondial de République tchèque pour préparer Bamako. On n’avait aucun objectif mathématique. C’est vrai qu’on aurait pu gagner contre le Mali (match de classement, Ndlr) pour être avant-dernier, mais cela ne change pas grand-chose. Il faudra essayer de battre le Mali à Bamako dans une compétition majeure.

On a remarqué au Mondial que l’équipe progressait au fil des matches en termes de points marqués…

(Enthousiaste) C’est aussi le cas en termes de points encaissés, de réaction d’ensemble et d’état d’esprit. Nous sommes allés tout doucement, mais nous avons beaucoup progressé durant le Mondial. Quand je disais aux gens que cela nous a beaucoup servi, on a tiré beaucoup d’enseignements, c’était dans ce sens-là. On a pu corriger au fur et à mesure. On a pu avoir une meilleure organisation et une meilleure densité de jeu, surtout en défense. C’était cela l’intérêt d’aller au Mondial. Mais on savait qu’on n’avait pas de grandes chances d’aller au second tour.

Toutefois, la défaite contre le Mali peut-elle être considérée comme celle de trop, le revers qui a déclenché tout le bruit après le Mondial ?

Le bruit qu’il y avait, c’était lié à des problèmes organisationnels. C’était par rapport à la préparation qui était décriée. Les gens ont jugé qu’il y avait des problèmes sur Temple sur Lot (camp de préparation des ‘Lionnes’, Ndlr) - même si je pense qu’il n’y en avait pas. Les gens ont pensé qu’on ne devait pas libérer Mame Diodio. C’est à ce niveau qu’il y a eu beaucoup de discussions, mais ce n’était pas par rapport au niveau du jeu. C’est vrai qu’en un moment donné, au niveau du jeu, les filles étaient fatiguées parce que la préparation était longue et agaçante. Elles ont accusé le coup, surtout pendant les matches décisifs contre la Grèce, la Chine et le Mali. C’est comme ça, c’est un risque à prendre et on l’a pris.

Vous assumez ?

On l’assume entièrement. Je dis qu’on va faire en sorte qu’au sortir de ce Mondial, on ait le maximum d’informations sur notre équipe. C’était facile de venir faire dix ou bien quinze jours de préparation et ensuite aller au Mondial, prendre des raclées et revenir. Mais nous avons opté pour une préparation assez longue pour avoir le maximum d’informations, de garanties par rapport aux filles que nous gérons. Aller à Bamako, cela va être difficile, c’est dans ce sens-là qu’on a fait une fiche de préparation qui a été validée par la fédération et par le ministère. Au bout du compte, on a tous, unanimement, constaté que c’était difficile et agaçant d’être pendant trois mois sur la brèche.

‘La décision de libérer Diodio Diouf n’a pas été portée à l’attention du président. C’est là que le problème s’est posé. Si erreur il y a, c’est de bonne foi’

Au-delà de ces aspects purement techniques, quels sont les autres enseignements du dernier Mondial ?

Au sortir du Mondial, j’ai dit qu’il faut améliorer l’environnement de l’équipe nationale. Pour moi, c’est l’élément essentiel en dehors des aspects techniques. Il faut qu’il y ait, autour de l’entraîneur, un staff technique, administratif et médical qui l’aide à accomplir sa mission. Cela ne sert à rien d’amener des gens qui ne jouent pas leur rôle ou qui n’aident pas au meilleur épanouissement. Un groupe doit être sain, équilibré dans son organisation administrative. C’est à ce niveau vraiment que nous avons à faire beaucoup d’efforts.

Avez-vous le sentiment que ces efforts sont en train d’être faits ?

Sinon, je n’aurais pas accepté de reprendre l’équipe. Jusqu’à présent, j’essaie de mettre tous les atouts de mon côté. Cela va être un élément important pour moi que d’avoir un environnement sain et favorable à une compétition majeure. Heureusement qu’avec le président de la fédération et le directeur technique, nous avons eu une discussion très approfondie, très franche, qui nous a permis d’aplanir tous les nuages, toutes les incompréhensions qui ont existé jusqu’à présent. Je pense que la fédération va nous aider pour une préparation adéquate, donc optimale, et ensuite à avoir un environnement favorable à la conservation de notre titre africain. On va continuer la discussion et dégager les contours de l’équipe qui doit y aller. Si tout le monde tire dans le même sens et si on converge vers un même idéal, nous avons des chances de garder notre titre africain.

Durant la compétition, vous avez mis Didio Diouf à la disposition de son club. Le président vous reproche d’avoir agi en solo, sans l’informer. Avec le recul, comment analysez-vous cette affaire ?

On avait le choix entre libérer la fille pour qu’elle retourne dans son club avant le Mondial ou bien la prendre et la libérer pendant la compétition. Mais en aucun moment, nous avions senti qu’on était en porte-à-faux par rapport à une éthique sportive. Toutes les décisions que nous avions prises en son temps, étaient des décisions concertées entre le staff et l’administration. Mais la décision n’a pas été portée à l’attention du président. Je pense que c’est là que le problème s’est posé. Si erreur il y a, c’est de bonne foi. Quand on a la responsabilité de diriger l’équipe nationale, on ne pose pas des actes contraires à l’éthique. Au contraire, tout ce que nous avons posé, c’est dans l’optique d’avoir une meilleure équipe pour 2011 à Bamako, qui est l’objectif majeur. Maintenant, ils nous ont reproché d’avoir pris la décision en solo - même si ce n’était pas le cas. Il fallait prendre une décision et nous avons pensé que c’était la bonne décision.

Peu de gens auraient parié sur votre reconduction à la tête des ‘Lionnes’. Vous-même, n’avez-vous pas été surpris d’avoir pu garder votre poste ?

Non ! Je dis toujours que l’équipe nationale du Sénégal appartient à tous les Sénégalais. Cette équipe des ‘Lionnes’ ne m’appartient pas. On m’a consulté et demandé en 2007, après l’échec à Dakar, de prendre les rênes de l’équipe. J’ai accepté après avoir discuté avec mes proches. Trois ans plus tard, il y a eu beaucoup de polémiques autour de l’équipe, on a changé de directeur technique. Qu’on me demande de reprendre l’équipe n’est pas une surprise pour moi. Il n’y a rien de mal qui a été fait à notre niveau pour qu’on ne mérite pas de continuer avec cette équipe. Même si je pense que ne pas prendre l’équipe n’est pas une mauvaise chose, je ne me focalise pas sur l’équipe des ‘Lionnes’. Je suis un entraîneur qui travaille dans un club et qui participe au développement du basket. Qu’on me nomme ou qu’on ne me nomme pas, c’est vraiment le cadet de mes soucis. C’est maintenant un honneur pour moi d’être consulté et désigné sélectionneur des ‘Lionnes’ du Sénégal.

‘Il est possible que je dise demain que je ne peux plus continuer. Je n’ai pas les mains liées, je suis libre de prendre mes décisions’

Même après les nombreuses sorties du président de fédération, Baba Tandian, qui semblait ne plus vouloir de vous, vous êtes resté serein ?

C’est vous qui avez lu dans les déclarations du président que pour Tapha, c’était fini. J’étais serein et très lucide. Il n’a jamais été question pour moi de penser à une éviction, non. J’étais dans mon coin et j’attendais vraiment que tout se calme, que les gens fassent leur choix et que l’intérêt du basket soit préservé. C’est ça qui est le plus important. Que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, c’est l’intérêt du basket qui doit être préservé.

Comment réagissez-vous après que le président de la fédé a révélé avoir proposé votre poste à ‘Adidas’, l’ancien sélectionneur des ‘Lions’ ?

Je ne peux pas aborder cette question. Je ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants de la déclaration du président. Il faut lui poser la question. Quand j’ai été consulté, j’ai réfléchi. J’ai discuté avec ma famille et mes amis. J’ai accepté pour l’honneur d’aller défendre les couleurs du Sénégal. Je ne me pose pas cette question. Je ne suis pas revenu sur toutes les spéculations qu’il y a eu avant. Mais le directeur technique qui nomme effectivement, lui, il est venu et il m’a réitéré sa confiance. Il m’a dit qu’il n’a jamais été question de changer quoi que ce soit et je l’ai cru sur parole. J’ai beaucoup parlé avec lui et je pense que la confiance qu’il a en moi, m’oblige à reprendre l’équipe.

Vous avez dit qu’à certains moments, vous vouliez tout laisser tomber et vous consacrer à autre chose. Qu’est-ce qui vous a retenu ?

Ma passion et la foi que j’ai au travail et au défi. Jusqu’à présent, il est possible que je dise demain que je ne peux plus continuer. Je n’ai pas les mains liées, je suis libre de prendre mes décisions. Mais aujourd’hui, ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a eu une discussion très approfondie avec le président et le Dtn pour que tout le monde converge vers un résultat positif. Il faut continuer à travailler dans ce sens-là. Mais il n’a jamais été question de concession sur quoi que ce soit. Je n’ai pas fait de concession. Je continue de travailler avec la même méthode et les mêmes principes que j’avais. Je suis vraiment indépendant d’esprit. On va continuer à travailler avec la même manière, la même passion, la même rigueur et la même abnégation.

Qu’est-ce que vous vous êtes dit, avec le Dtn et le président ?

(Ferme) Ça ne sert à rien de revenir sur certains détails. C’est un discours très constructif qu’on a eu. On est revenu sur chaque élément qui a été posé. Il y a eu des éclaircissements qui ont été portés à l’attention du président et du Dtn. Cela a été une bonne chose qu’on se soit parlé. Il faut maintenant penser au futur.

Vous avez dit que vous pouvez ne plus continuer avec les ‘Lionnes’. Qu’est-ce qui pourrait vous pousser à claquer la porte de la sélection ?

C’est le respect (il se répète). Je le dois à tout le monde, je l’exige en retour. Je ne supporterai jamais qu’on porte atteinte à notre moralité. C’est important pour une personne. Je respecte tout le monde. Que ce soit le président ou le Dtn, chacun a son rôle et l’entraîneur reste l’entraîneur.

Comment les ‘Lionnes’ ont-elles réagi après votre reconduction ?

Il n’y a pas d’échos. On continue d’avoir les contacts avec les filles. Je n’ai pas encore contacté certaines filles, mais il y en a trois ou quatre qui m’ont déjà appelé pour me réitérer leur confiance et me féliciter. Même si je n’ai pas besoin de félicitations. On a besoin de prières pour avoir une meilleure préparation et avoir une meilleure équipe.

Propos recueillis par Donald NDEBEKA & El Hadji Ibrahima FALL