11 mars 2011

REUNION : Johnny cash


BCSP-BCD - Johnny Labbe est prêt à croquer à pleines dents une demi-finale enfin à la portée de son équipe de copains. L’intérieur touche enfin la lumière.

Il a trente-deux ans, Johnny Labbe. Il fait partie de ces joueurs qu’on a l’impression d’avoir toujours vus sur les parquets mais, à la manière de Charles Barkley pour la NBA, il n’a jamais été champion de la Réunion.On n’a pas dû souvent le comparer à Sir Charles, alors arrêtons tout de suite le parallèle : Vincent Manicon ne ressemble pas à Hakeem Holajuwon, ni Stan Irigaray à Clyde Drexler. Et comme les Rockets n’ont pas été champions avec ces trois glorieux anciens, ce serait porter la poisse aux Saint-Paulois. Car cette année, ils peuvent aller au bout, et cela passe par la demi-finale contre le BCD, ce soir. Comme l’an passé. “On est au même stade que l’an dernier, contre la même équipe, mais cette fois, on est plus matures” assure un Labbe qui pointe du doigt la finale de zone à Mayotte, comme moment de soudure du groupe : “Tous les gars diront comme moi, je pense, la complicité s’est renforcée à Mayotte, nous avons vécu ensemble pendant plusieurs jours, et cela s’est vu ensuite sur le terrain. On accepte les remarques des autres plus facilement.” Johnny Labbe prend d’autant plus de plaisir ces deux dernières années qu’il a connu les bas-fonds du championnat régional.

“Un mec en or”

A Saint-Paul depuis qu’il est joueurs cadet, il a fait un détour par Saint-Leu - “pour raisons professionnelles” - avant de revenir à Saint-Paul l’an passé, en même temps que coach Damon. Ce dernier parle d’un “grand monsieur” quand il évoque Johnny : “C’est vraiment quelqu’un qui mérite qu’on parle de lui. On parle beaucoup de nos recrues de cette année, mais c’est oublier que la plupart des joueurs ont été formés ici. Le fait qu’on ait de bons résultats permet de mettre en valeur des garçons comme Johnny, Vincent (Manicon) ou Pierre (Lezin), qui ont toujours été de très bons joueurs.” Cette évolution, Johnny l’a vue : “Saint-Paul, ça a galéré depuis plus de dix ans, mais il est clair qu’on peut parler d’une vraie évolution sur ces deux dernières années. Maintenant qu’on est dans le bon sens, on attend toujours plus de subventions…” Le Saint-Paulois pur jus ne perd pas le Nord. Mais en attendant, il prend surtout du plaisir : “Mais je ne m’étais jamais découragé ! Au niveau des résultats, cette année est sans doute la meilleure pour moi. Au niveau individuel, aussi. On prend toujours plus de plaisir quand on gagne.” Et sûrement un petit peu aussi quand on est dans la lumière. Grégory Damon dit : “Il me disait récemment que c’était quand même dingue d’arriver à trente-deux balais pour trouver son nom dans le journal. Mais il le mérite. Il a des valeurs humaines exceptionnelles, c’est un mec en or. Et cela fait trois semaines qu’il arrive une heure à l’avance aux entraînements…” Pour ne pas finir roi nu, comme Sir Charles

Loïc Chaux

Play-offs Ce soir (20h30) BC Saint-Paul - BC Dionysien Saint-Paul IV

Demain Aiglons d’Orient - Tamponnaise BB Champ-Fleuri


Des groupes quasi complets
ÉQUIPES - A Saint-Paul, les deux joueurs mutés qui fouleront le terrain seront Guillaume Salaün et Stan Irigaray, au détriment de Guillaume Doucy. Olivier Crespin, à cause de douleurs musculaires, sera préservé pour la prochaine manche, à laquelle Vincent Manicon ne participera pas. De l’autre côté, au BCD, à part Ludovic Bitor qui ne reviendra sûrement plus cette saison, tout le monde est bien portant. Georges Assassa, qui se voit comme “l’outsider” de cette demi-finale a “recentré le travail sur le jeu”, pour espérer “limiter les mauvaises actions” et notamment ces lancers francs qui lui ont coûté si cher lors du dernier match contre Saint-Paul. Assassa espérait aussi un véritable tableau d’affichage pour un match qui s’annonce serré, ainsi qu’une pendule marquant les 24 secondes. Il risque d’être déçu, il n’y en aura pas ce soir. Au grand dam, aussi, des Saint-Paulois.