MALI : Arbitrage : oumou sisssoko fait son trou

C’est une demoiselle qu’on envie ou qu’on déteste au Pavillon des sports du stade Modibo Keïta.

Oumou Sissoko, 1,78 m pour 65 kg est une championne. Sa spécialité ? Les corners, les hors-jeu, les touches, bref tout ce qui peut aider l’arbitre central à diriger une rencontre. Oumou Sissoko est, avec Fatoumata Maïga, les deux arbitres internationales du Mali inscrites cette année sur les tablettes de Fiba-Afrique. Un statut que les deux demoiselles sont allées conquérir à Abidjan, au terme d’un stage organisé par l’instance africaine sous l’égide de Fiba-monde. Il s’agissait pour l’instance continentale du ballon orange, d’impliquer fortement les femmes dans un domaine où elles n’y font pas légion. C’est donc une vingtaine de femmes arbitres, qui ont pris part à ce test de sélection. Résultat : seulement 8 candidates ont décroché le précieux sésame dont nos deux « Niéleni », Oumou Sissoko et son aînée Fatoumata Maïga. Les six autres récipiendaires ont pour nom : Ndèye Aissatou, Mbissine Guèye (Sénégal), Animan Yaba Odette, Zouzou Nadège Anaize (Côte d’Ivoire), Heba El hadidy (égypte) et Meboung Laurie (Cameroun). C’est en 2006, après la formation commune de base, que les responsables du bataillon des sports des Forces armées maliennes, ont flairé l’instinct d’arbitre, chez cette demoiselle soldat recrutée au départ pour renforcer l’équipe de basket-ball. Le colonel Issa Diallo et son staff ont donc orientée Oumou Sissoko vers l’arbitrage, en la désignant pour le stage organisé par la Fédération malienne de basket-ball (FMBB). Arbitre stagiaire en 2007, le sergent du génie militaire, Oumou Sissoko a gravi les échelles pour décrocher son brevet d’arbitre de ligue. Réceptive, disciplinée et très perfectible, cette fille née en 1981 dans la ville garnison de Kati, est consciente de toutes les passions qui entourent cette discipline dans notre pays. « C’est peut être bizarre. Mais les joueurs et les joueuses ont beaucoup de respect pour moi sur le plancher. Il n’y a point de secret, il faut respecter les autres pour qu’en retour on te rende la même chose. Je me sens bien dans ce monde », affirme Oumou Sissoko. Deux ans que ce sous officier du Génie militaire, a attendu pour décrocher son grade d’arbitre internationale. À son actif plusieurs conférences de basket-ball et plus d’une cinquantaine de compétitions nationales. Mais jamais de compétitions internationales jusqu’à présent, contrairement à Fatoumata Maïga qui vient d’effectuer un premier essai concluant comme arbitre internationale, lors du Championnat d’Afrique féminin des moins 17 ans disputé en juillet dernier au Caire. « C’est une étape qu’il va falloir franchir un jour. Mon but n’est pas de précipiter les choses, c’est de chercher à aller le plus loin possible lorsque l’occasion se présentera à moi », poursuit notre interlocutrice qui a officié cette année plusieurs rencontres du championnat national, Top 12 et Carré d’as. Aujourd’hui, le sergent du génie n’a qu’un rêve : faire son baptême du feu sur l’échiquier international, une étape que l’arbitre internationale a déjà commencé à préparer aussi bien sur le plan psychologique que physique. Dans son planning d’entraînement, du physique de la diététique, mais aussi une préparation mentale. Oumou Sissoko fait donc un peu de sophrologie, elle imagine ses matches, elle essaie de dédramatiser, de se dire qu’après tout « ce n’est qu’un jeu ».