REUNION : Les Portoises tombent un mythe

CSP - BCD : 51-50. En enlevant le titre de championnes de la Réunion au BCD, les Portoises réalisent la grosse surprise de cette saison de basket.

Inutile de dire qu’au buzzer, la joie des Portoises était immense. Championnes de la Réunion, auteures d’un match sérieux au possible, tombeuses du BCD, les raisons ne manquaient pas. Hier soir, c’est un éclair de chaleur qui a zébré le ciel du basket réunionnais. Le tonnerre grondait depuis un moment, avec ces défaites multiples du BCD face à ces mêmes portoises. Mais la victoire finale a entériné cette chute imprévisible en début de saison. Il y aura quelques questions à se poser du côté de Saint-Denis, en prenant comme base le match d’hier. Comment, avec une arme fatale comme Evelyne Fari, le BCD a-t-il pu perdre ce match ? Peut-être justement parce qu’elle a été bien seule à prendre ses responsabilités. Avec ses 14 points, elle a scoré 28% des points de son équipe. Si on ajoute les 9 points d’Eléonore Bon, ce sont quasiment la moitié des points du BCD qui on été marqués par deux joueuses. S’il fallait encore prouver que le BCD est dépendant de son jeu intérieur, c’est fait.

La fougue de la jeunesse

Or, il n’a pas pu fonctionner à plein régime. Si Evelyne Fari, apparemment remise de sa blessure à la main, a été la meilleure joueuse sur le terrain hier soir, ratant peu et combattante au rebond, ses collègues ont beaucoup manqué. “C’est le même problème depuis le début de la saison, tente Michel Gigan, entraîneur en chef par intérim. On n’arrive pas expliquer pourquoi on ne finit pas nos paniers.” Peu de prises de risque extérieures, ou shoots casse-croûte envoyés sur la planche ont suffi à ne pas faire avancer le compteur. Pourtant, le BCD culmine à 50 points, son plus gros total sur les trois manches finales. Grâce, surtout, à ses positions intérieures tout au long du match, ces grandes bien servies au cœur de la raquette qui ont engrangé au maximum. Mais beaucoup de balles perdues ont terni l’appréciation d’ensemble pour les Vertes. Expliquer les défaillances visiteuses, c’est aussi - et surtout - relater le jeu du Port. Complètement à la rue dans les premières minutes en défense, puis petit à petit plus impliqué dans les phases les plus obscures. Il a fallu, d’abord resserrer l’individuelle. Le duel entre Mélissandre Goubier et Laura Velasco restera d’ailleurs comme un grand moment de tendresse à grands coups de coudes. Efficaces en défense, donc, les Portoises ne concrétisaient pourtant pas grand chose en attaque, la faute à une superbe défense intérieure dionysienne. Victor Carlot dira après coup : “Elles ont grandement perturbé nos postes intérieurs. J’ai donc essayé quelque chose : j’ai mis Fazhulaa (Mercher) dessous. Ça nous a aidé, car elle a provoqué des fautes.”

Encore à un point d’écart à la mi-temps, les locales commençaient enfin à se détacher sur deux trois points venus de très loin tirés par Isabelle Sambimanan, et sur une bagarre bien plus intense à la récupération. “La jeunesse, la fougue, elles étaient chez nous”, s’enthousiasmait d’ailleurs Mercher. Le BCD essayait bien, encore, de s’accrocher par ses shoots intérieurs et de bons mouvements de Anne-Laure Biguena, dans les dernière secondes, Eleonore Bon ne mettait qu’un seul de ses deux lancers. Son équipe perdait d’un point un titre qui ne leur a fui qu’une fois en dix ans. “Maintenant, il va falloir qu’elles montrent qu’elles sont capables de le conserver. C’est le plus dur”, taquinait un peu Michel Gigan. Un souci qui, il est vrai, n’est plus sur les épaules bécédiennes.

Loïc Chaux

FINALE DU CHAMPIONNAT

CSP - BCD 51-50

Au gymnase Cotur (Port). Quart-temps : 14-17, 13-11, 14-8, 10-14. Arbitres : Mme Lacaille et M. M’Potha.

BCD : A. Boyer (5), G. Boyer (2), A.-L. Biguena (7), Maoulana, Pothin (6), Ostensen, Velasco (7), F. Biguena, Bon (9), Fari (14). Entraîneur : M. Gigan.

CSP : Zemire (11), Mercher (13), Aucourt, Selemani, Boyer (4), Mamode (2), Sambimanan (15), Hachim (2), Goubier, Romely (2). Entraîneur : V. Carlot.