REUNION : Le verre, à moitié vide ou à moitié plein ?
BCD - Le club phare de la préfecture a participé aux deux finales principales de la saison. Mais il les a perdues. Par quel bout prendre ce résultat ?
C’est l’éternel débat lorsqu’il s’agit de faire les comptes en fin de saison. Surtout lorsqu’il s’agit du BCD, champion masculin et féminin 2009, champion de rien du tout cette année. Il y a donc deux manières de prendre la saison du BCD : la joyeuse, la triste. Thèse, antithèse, synthèse, cela nous rappellera nos sympathiques profs de Français du lycée.
Le meilleur club de l’Île
Chez les seniors, dans le championnat d’élite (Régionale 1), le BCD est le seul club a avoir atteint les finales chez les filles et les garçons. Le résultat, à chaque fois, de deux superbes premières parties de saison avec, pour les deux groupes, une seule défaite lors des phases régulières. Des résultats qui leur ont permis de terminer à chaque fois premiers de leurs championnats, qui les emmèneront (s’ils ont lieu) à la CCCOI. Vainqueurs de championnats de plusieurs mois, c’est sans doute la meilleure preuve de la régularité d’une équipe. Les Bécédiennes et les Bécédiens sont des équipes solides, régulières. Et stables. “Quoiqu’il arrive, nous féliciterons nos entraîneurs pour le travail qu’ils ont fait, et nous les soutiendrons”, répétait Daisy Isambert-Permalama, la présidente. Assez lucide pour remarquer la bonne saison de ses équipes premières, le BCD n’est donc pas dans un désir de tout chambouler. Il faut peut-être rappeler, aussi, que les résultats de l’an passé étaient exceptionnels, notamment chez les garçons, qui n’ont perdu qu’un seul match de championnat de toute la saison. Cette année, les hommes sont rentrés dans le rang, et la défaite des filles ressemble plus à un accident de parcours dans l’histoire générale du club qu’à un redécoupage complet de la hiérarchie. Enfin, faut-il encore rappeler que les joueurs du BCD comptent toujours parmi les meilleurs de l’île ? Bitor, Botterman, Biscou, Fari, Bon, c’est encore ce qui se fait de mieux ici.
Le niveau a baissé
Le problème, c’est qu’avec quasiment les mêmes noyaux durs qu’en 2009, le BCD a clairement moins bien joué. D’abord parce que leurs adversaires ont appris à les prendre comme il le fallait. Que le niveau s’est resserré, que les autres ont progressé, simplement. Surtout parce que le désir de se dépasser s’est peut-être bien un peu évaporé. Cet état d’esprit s’est surtout vérifié chez les filles : jamais accrochées ces dernières années, habituées à gagner sans se défoncer, elles n’ont pas su réagir lorsque les autres se faisaient plus pressantes. “On n’a peut-être pas su gérer ces premières défaites contre le Port”, avouait Michel Gigan. Il est assez flagrant de voir l’esprit de révolte des Vertes proche du néant, de voir Evelyne Fari être la seule à essayer d’encourager les collègues. “On n’a pas su élever notre niveau de jeu”, a réagi Gorges Assassa, en parlant de ses garçons. Des garçons qui ont été, comble de malchance, handicapés cette année par les blessures (Clain, Ethève, Boyer, Bitor). Les recrues, elles, n’ont pas non plus flambé. Saïbo et Boyer ont mis du temps à s’adapter au jeu de leurs nouveaux coéquipiers, Velasco et Ostensen ont été trop irrégulières (notamment lors des manches finales) pour apporter un réel “plus” à leurs équipes. Si le résultat final n’est pas à proprement parler une réelle surprise, il réside aussi dans un rendement plus faible qu’on aurait pu espérer de tels effectifs sur le papier. Sur la feuille de match, le BCD avait sûrement les effectifs les plus forts et les plus complets : voilà en quoi la déception peut-être grande.
La peur de la fin de cycle
L’idée de “fin de cycle” est un poncif qui revient souvent dans les articles sportifs. Une équipe qui gagne, qui se met à perdre, est en “fin de cycle”. Ce n’est pas forcément le cas pour la BCD, car la plupart des joueurs et les dirigeants sont attachés à leur club, peut-être plus qu’ailleurs. Tous ont encore quelques années de basket devant eux. Cependant, des bruits courent, au sein du basket local. Et ces bruits-là envoient notamment Evelyne Fari au Tampon, ou font encore partir un ou deux joueurs du BCD. Les entraîneurs, eux, devraient rester. Georges Assassa est devenu un Bécédien emblématique, au même titre que Harry Sépéroumal. Un Harry qui disait vendredi être encore l’entraîneur des filles l’an prochain. Une décision qui devra être approuvée par son docteur, lui qui a été quelque peu ennuyé par sa santé cette semaine. L’atout de Saint-Denis, c’est d’être le siège de la fac, que tout un tas d’étudiants y gravite, que certains peuvent représenter des recrues potentielles. S’il est sûr que le BCD jouera encore les premiers rôles l’an prochain, il devra savoir se remettre en question rapidement pour récupérer ses biens. Il y est toujours arrivé, alors pourquoi pas en 2011 ?
Loïc Chaux
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