02 mars 2010

RCA : Le basket Centrafricain se conjugue aussi au féminin

Les Centrafricains n’ont certainement pas oublié les heures de gloire du basket Centrafricain sous l’impulsion de feu François PEHOUA. Il a su mené tant le basket Féminin que masculin sur les plus hautes marches du continent. Au fil du temps, La filière féminine du basket en Centrafrique a perdu son engouement et son intérêt, laissant la place à la version masculine qui par la suite a conquis 2 titres continentaux (1974 et 1987). La déchéance est d’autant plus flagrante que le nombre d’équipe féminine sur toute l’étendue du territoire est réduit à 6, cela est très dérisoire comparé au championnat sénégalais où il y a 3 divisions et 12 équipes féminines croisent le fer tous les week-ends en division 1. Il n’y a pas eu de rencontre internationale féminine depuis près de 20 ans.Que s’est il passé ? Les réponses à cette question peuvent être multiples et faire l’objet d’éternels débats.Néanmoins, la diaspora Centrafricaine regorge de talents, Esthelle GAOMBALET en fait certainement partie.Cette Franco Centrafricaine résidente dans la région Nantaise (France) qui pratique ce sport depuis sa tendre enfance en est mordu. Peut être un soupçon d’espoir de renaissance du Basket-ball féminin Centrafricain.

Actuellement en maîtrise management des sports, loisirs et tourisme, Esthelle revient sur son parcours, sur sa passion pour ce sport et son diagnostic du Basket-ball féminin en république Centrafricaine.





Peux tu te présenter aux internautes de centrafriquebasketball ?

Esthelle GAOMBALET, j’ai 25 ans. Je suis Franco-Centrafricaine et pratique le Basket-ball depuis 16 ans, j’évolue actuellement au club d’Orvault Sport Basket en nationale 3 dans la région Nantaise.



Depuis quand es tu dans ce club d’Orvault Sport ?

J’évolue dans ce club que depuis cette saison. Je sors d’une parenthèse d’un an et demi, période pendant laquelle j’ai dû voyager à l’étranger pour mes études.

Esthelle GAOMBALET à l'echauffement

Peux-tu en quelques mots nous présenter ton Curriculum vitae de basketteuse ?

Cela va faire 16 ans que je pratique ce sport. J’ai commencé à apprendre le basket à Saint Herblain un club de la banlieue Nantaise. Souhaitant évoluer, Je suis allée en cadette France (Championnat national cadette) à Nantes Rezé Basket. Mes premiers pas en senior je les ai fait dans ce même club où j’ai eu l’occasion de disputer des matchs de nationale 1, cette expérience a été d’ailleurs très enrichissante.

J’ai ensuite joué 4 années en nationale 2 pour le Cercle Saint Paul toujours dans la région Nantaise.

Je suis retournée une saison au Nantes Rezé basket avant d’interrompre ma carrière pour mes études. Depuis cette année j’ai donc repris une licence à Orvault Sport.





Parcours très Nantais, très attachée à cette ville alors ?

C’est vrai, j’y suis née et j’ai toutes mes attaches dans la région.



A quel poste évolues-tu ?

Mon coach me fait jouer en tant que n° 1 ou 2 c’est-à-dire meneuse ou arrière en fonction de la physionomie de l’équipe adverse ou de la configuration du match. Dans le basket moderne nous nous devons d’être polyvalentes.

Esthelle GAOMBALET une meneuse de talent



D’où t’es venu la passion du basket-ball ?

Par pur hasard. Un jour une amie qui pratiquait déjà ce sport m’a invité à un tournoi de jeune et depuis j’ai accroché, j’ai pris une licence dans la foulée pour jouer en club. J’ai eu le coup de foudre.



Tes origines Centrafricaines n’ont-elles pas orienté ton choix ?

Non, c’est une démarche tout à fait personnelle même si je suis issue d’une famille sportive.

Le sport et le foot en particulier a une grande place dans notre famille mais c’est le basket qui a eu raison de moi ! Très jeune d’ailleurs j’ai commencé par jouer au football pour suivre mon grand frère mais, cette amie m’a fait découvrir ce sport que j’adore, j’ai aucun regrets !



Vous venez de livrer et perdre un match contre l’équipe de Poinçonnet, un mot sur votre prestation collective et personnelle ?

C’est vrai que je suis un peu déçue mais, on est tombé sur une équipe très forte et conquérante, sous l’impulsion de leur meneuse de jeu qui avait déjà 20 points à la pause. On a bien défendu mais cela n’était pas suffisant. D’un point de vue personnel, je suis relativement satisfaite de ma prestation même si je n’ai pas beaucoup percuté, j’ai eu de la réussite aux tirs extérieurs (16 points marqués).

Esthelle GAOMBALET aux lancer-francs



Quelle est l’ambition de ton club pour cette saison ?



Le maintien, après, on verra en fonction du classement.



Pourrions-nous voir un jour Esthelle GAOMBALET revêtir la tunique de l’équipe nationale Centrafricaine ?

Cette question m’a déjà été posée récemment à Bangui et je ne me la suis jamais réellement posée. Lorsque je faisais des recherches sur le basket Centrafricain, je tombais uniquement sur les anciennes gloires masculines du basket Centrafricain. J’étais persuadée que le basket féminin n’existait pas en RCA, je suis allé par moi-même constater que ce sport est aussi pratiqué en Centrafrique par les filles même si il reste énormément de travail à faire pour son développement.

Il y a un fort potentiel qui ne demande qu’à être exploité, de là à jouer pour l’équipe Centrafricaine dans l’immédiat, je ne sais pas, en tout cas, je ferai tout mon possible pour aider le basket-ball féminin en RCA à décoller.



A propos, tu as effectué un voyage à Bangui dans le cadre d’un projet associatif, quel diagnostic portes-tu sur la pratique de ce sport dans la capitale Centrafricaine ?

Il existe une très forte demande de formation tant au niveau masculin que féminin malheureusement, il y a un manque d’infrastructures, condition incontournable pour pouvoir évoluer. En plus de cela il faut structurer et organiser. Il existe un potentiel, beaucoup de filles par exemple pratiquent le Hand-ball ou le Football, elles sont donc naturellement athlétiques. La construction de terrain même en plein air peut être une piste pour contribuer à améliorer le basket-ball en Centrafrique.



As- tu un message pour les internautes ?

J’appelle tous les Centrafricains notamment ceux de la diaspora à aider leur pays. Dans le sport bien sûr, mais aussi dans d’autres domaines. J’ai rencontré surplace beaucoup d’ONG Italiennes, Allemandes ou Turcs qui investissent dans des projets liés à la santé, l’éducation, la science et l’environnement ; les Centrafricains peuvent faire de même sans forcément investir de manière colossale. Le peuple Centrafricain est demandeur de compétences et de savoir faire, il est surtout très réceptif et ne demande qu’à apprendre.



www.makeonemove.com association créée par Esthelle GAOMBALET