06 janvier 2010

SENEGAL : OUSSEYNOU NDIAGA DIOP DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : « Toutes les régions doivent être dotées d’une salle »

Le directeur technique national passe en revue les problèmes du basket sénégalais. Du démarrage tardif des compétitions au niveau local, aux préparations des équipes nationales en direction des prochaines échéances internationales, Ousseynou Ndiaga Diop a l’espoir que notre basket a de beaux jours devant lui.

Championnat national

« Ce qu’il y a à déplorer, c’est qu’on ait tardé à reprendre le championnat. Parce que nous nous étions fixés pour un démarrage en début novembre, de manière à pouvoir exploiter suffisamment la saison. Nous avions tenu compte des griefs présentés çà et là l’année dernière, particulièrement en termes d’organisation et de gestion de la compétition. Mais ce qu’il faut saluer, et c’est très important malgré les difficultés que traverse la fédération au plan des moyens, c’est qu’on soit arrivé à au moins démarrer la saison sur l’ensemble du territoire, particulièrement au niveau de la première division masculine et féminine. Aujourd’hui, nous sommes à la troisième journée (ndlr : dimanche), c’est dire que le calendrier est en train d’être respecté par rapport à nos objectifs de fin de saison pour le mois de juin prochain.

Nous avons pensé à un moment modifier la formule pour jouer plus et relever un peu l’enjeu, ce qui aurait été une chose importante pour la compétitivité de nos équipes. Par contre, compte tenu du délai de démarrage, nous avons jugé utile de maintenir la formule qui était l’année dernière et en suivant le vœu de la direction technique qui avait demandé que celle-ci soit expérimentée sur deux ans. Donc, nous sommes en train de suivre l’an II de cette formule et peut-être vers la fin de la saison, nous aurons le temps de l’évaluer et de nous projeter sur une autre saison où des objectifs de compétitivité, de formation, de développement du joueur pourraient être atteints.

Préparation des équipes nationales

« Si on s’en tient à ce qui s’est passé l’année dernière, on peut penser, admettre, qu’il y a des pas de géants. L’année dernière, les plans de préparation ont été conduits selon le désir des entraîneurs et par conséquent, tous les plannings ont été respectés avec bien sûr un accompagnement considérable du ministère des Sports. Cette tendance ne doit pas être modifiée, d’autant que les plans, nous les discutons au préalable avec le département de tutelle. Je pense que cette dynamique de collaboration en amont, entre le ministère des Sports et la Fédération de basket, a été une bonne stratégie dans la gestion des plans de préparation.

Vous savez, une préparation tient compte de certains paramètres. Ce sont tous les éléments qu’il faut prendre en compte. Il faut nécessairement une préparation locale qui consisterait d’abord à un perfectionnement des joueurs et joueuses au niveau de notre championnat national. Il va falloir procéder à un regroupement qui permettrait de rassembler ce qu’on compte de mieux, sur l’étendue de la planète. Nous avons des joueurs et joueuses un peu partout. Il serait bon qu’on puisse les regrouper tous à Dakar et d’envisager des possibilités d’aller jouer ailleurs. Parce que la préparation en Europe est importante surtout lorsqu’on a des moyens de participer à des tournois très relevés. Ces stages sont bénéfiques pour les « lionnes » face à des équipes nationales que nous pourrions rencontrer au championnat du monde. »

Objectif : Mondial féminin 2011

« Depuis qu’on est rentré de Madagascar, nous travaillons là-dessus et au moment opportun, on dévoilera le plan. Il y a des choses à régler avant de révéler le carnet de route de cette préparation vers le Mondial féminin.

Aujourd’hui, le directeur technique national continue à faire confiance à son staff. Les objectifs qui avaient été assignés ont été pratiquement atteints. Il s’agit maintenant de corriger là où des difficultés sont survenues et d’aller de l’avant par rapport à l’objectif 2011.

Le problème des garçons n’est pas lié à la préparation. Nos « Lions » avaient été éliminés, avant d’être repêchés. Il est évident que cette situation a entraîné une préparation à la va-vite. Il fallait donc rapidement concocter des plans. Et par rapport à cela, la réalité est là, nous n’avons pas été au bout de nos efforts, au bout de nos objectifs. Maintenant, il suffit tout simplement de tirer les leçons. Surtout qu’il y a eu du positif dans cette équipe masculine. »

Infrastructures pour le basket

« Le basket a toujours ce problème d’infrastructures. En dehors de Dakar et Thiès, on joue en plein air. Le souci de l’ensemble des entraîneurs sénégalais, de la fédération de basket, c’est qu’on cesse de jouer en plein air dans les grandes villes de basket. Le basket est d’abord un sport de salle. On l’a inventé ainsi. On ne peut pas avoir le rayonnement aujourd’hui que tout le monde constate au niveau du basket-ball masculin comme féminin et continuer à travailler dans ces conditions. Il faut des salles, à Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor, Louga, etc., là où se joue un basket d’élite. Maintenant, il y a des promesses de l’Etat, à vouloir mettre un autre stadium que Marius, je dis que c’est tant mieux. »

Réception au Palais

« C’est un honneur que d’être reçu par le président de la République et cet honneur n’a pas de prix. Ce sont des gens qui veulent tout simplement créer des problèmes. Pourquoi ? Jamais la fédération, jamais les entraîneurs, jamais la direction technique, n’a posé de problème à ce niveau. Au contraire, nous avons apprécié positivement le geste du Président.

Je répète encore ma conviction, lorsque le chef de l’Etat a besoin de recevoir ses « Lionnes », de recevoir les Sénégalais, je dis qu’il n’y a pas de prix. »

Recueillis par Cheikh COLY