REUNION : Tempête dans un verre d’eau

Le basket régional a les yeux tournés vers Saint-Pierre, où se déroulera dimanche la finale du Trophée Coupe de France entre le Tampon et le BCD. Pourtant, en plein milieu de la semaine, les regards se sont braqués vers les arbitres. Mercredi soir, en effet, la Commission de discipline de la Ligue avait réuni les arbitres Eric Delorme et Laurent Mangin, ainsi que Vincent Hoareau, président-joueur du Saint-Joseph BC. La cause ? Un match entre le BCD et le SJBC (gagné 109-73 par le premier le 3 octobre) qui s’était terminé par un mini ralé-poussé entre arbitres et membres du club visiteur. Une banale histoire de faute non sifflée, qui a amené Vincent Hoareau à avoir des paroles d’énervement envers un arbitre. Il explique : “On s’est frités avec les arbitres, c’est parti en insultes. C’est moi qui ai commencé, je suis à l’origine du truc, c’est normal que je sois sanctionné. La phrase est sortie, je m’en veux.” Le mea culpa est clair, Saint-Joseph veut calmer le jeu. Le problème, c’est que Laurent Mangin a répliqué aux insultes. La réclamation portée contre lui lui a déjà coûté deux semaines de suspension après être passé devant la commission d’arbitrage. Mercredi, c’était au tour de la commission de discipline de frapper. Les résultats seront connus aujourd’hui, dans la matinée. Reste que pour Mangin, cela commence à faire beaucoup : “Je la vis mal, cette histoire. J’ai fait une erreur, je suis le premier à le reconnaître.”

Une croix sur la finale

Dans un championnat où les arbitres sont bien trop peu, et la cause de bien des défaites selon quelques dirigeants, cette histoire vient ennuyer des arbitres qui n’avaient pas besoin de ça : “Ce n’est pas facile d’arbitrer ici, nous ne sommes pas assez. Les gens pensent qu’on peut tout voir ! On n’est que du basket amateur, quand même, et on doit supporter la pression des joueurs, des entraîneurs, des officiels, et en plus du public. C’est très dur.” Lionel Mangin est l’arbitre qui a officié seul le week-end dernier sur le match entre le BCD et le Tampon. Il avait déjà une élongation au mollet, il y est quand même allé. Il devait arbitrer sur la finale de dimanche : “Ma blessure s’est aggravée, je ne pourrai pas y aller, j’ai refusé.” À demi-mot, il avoue aussi que les relents de cette rixe qui date d’un mois lui ont enlevé des bouts de moral, et ont aussi penché dans la balance quand il s’est agi de donner son accord pour la finale. Il faut comprendre les clubs : avec les millions d’euros qui sont en jeu, les retransmissions télévisées et les places en coupe d’Europe promises aux meilleurs, il y a bien de quoi mettre en doute l’intégrité des arbitres. Et leur mettre une pression du diable

Loïc Chaux