19 octobre 2009

TUNISIE : L’EOGK en Nationale B

Des racines et des idées pour rebondir
Les galères du passé finies, l’EOGK entend reprendre le bon chemin pour retrouver sa vraie place

Qui de nous, amateurs de basket et de sport, ne sent pas un malaise quand il voit l’EOGK, une des grandes écoles de basket, loger pour la 3e année de suite en Nationale B? Délaissée par ses enfants, emportée par l’oubli de tous (y compris nous!) et obligée de quitter l’élite, l’EOGK s’est trouvée dans une impasse très lourde de conséquences: une équipe appauvrie de ses meilleurs joueurs, un budget de plus en plus petit, des résultats peu probants qui l’ont poussée dos au mur. L’hémorragie de l’équipe goulettoise, il faut l’avouer, a commencé avec des choix sportifs «catastrophiques» qui ont fait déraper le club de sa vocation de formateur qui mise sur son cru de qualité pour jouer les premiers rôles. Mais depuis un certain titre de champion en 1995, l’EOGK s’est éloignée du peloton de tête, et même quand les moyens furent disponibles, la manière de gérer le présent et l’avenir, ainsi que la subjectivité et l’irrationalité entourant le cinq goulettois, n’ont rien donné. Au contraire, l’équipe s’est engouffrée. Aujourd’hui? Nous pensons que les projecteurs doivent être braqués sur cette EOGK qui essaye de redorer son blason et d’enterrer cette déferlante de crises et de suspicions. Après tout, ce qui s’est passé en été (flou total sur l’équipe dirigeante et trop de temps perdu pour reprendre les entraînements), le navire a pris son chemin dans un climat assez serein. A La Goulette, on songe au retour parmi l’élite, mais ce qui prime d’abord, c’est de rebâtir l’équipe et de reprendre tout à zéro avec des choix étudiés, des joueurs du club et avec l’intention de redevenir l’équipe qui a tant donné au basket tunisien. Peut-être qu’on est un peu partial en écrivant à propos de l’EOGK, mais qu’on nous pardonne, on a toujours un faible pour ces clubs prestigieux!

Un projet…

Connue pour la qualité de ses entraîneurs, La Goulette mise désormais sur un staff assez rodé qui gère l’aspect technique et sportif. Brahim Trabelsi est le directeur sportif qui a un regard sur les choix techniques (il insiste pour dire qu’il assure son travail sans la moindre rémunération), Montassar Cherif est le directeur technique des jeunes, alors que Mokhtar Jartouh a été désigné entraîneur du cinq goulettois.
«L’état dans lequel s’est retrouvée l’EOGK est le fruit d’un délaissement général et d’un cumul d’erreurs. Je pense que les choses sont aujourd’hui meilleures qu’il y a deux ans. Le problème, c’est qu’à un certain moment, les structures techniques ont été défaillantes. On confiait les équipes de jeunes à des entraîneurs en début de carrière et qui manquaient d’encadrement. Je parlerai surtout de l’infrastructure des jeunes catégories avec un terrain sans cerceau et sans planchette. Pas de vestiaires dignes d’un club prestigieux, pas de discipline des joueurs, jeunes et seniors, et pas de direction sérieuse, comment voulez-vous alors que les résultats et la bonne qualité de joueurs soient là ?! Aujourd’hui, nous essayons d’y aller doucement, mais sûrement. J’essaye d’apporter mon expérience et mon vécu à tout le monde. Nous misons sur nos joueurs talentueux et vivaces.
L’équipe, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 20 ans, compte des internationaux. En plus, l’EOGK a retrouvé une qualité, tant perdue, à savoir le respect des joueurs et du public envers les dirigeants et donc les couleurs au club. Nous comptons revenir cette année en Nationale A, mais pas n’importe comment, c’est un projet qui s’étale sur des années pour que l’EOGK mise sur une équipe forte et compétitive», nous a déclaré Brahim Trabelsi.

Pas de joueurs libérés

Passons au volet administratif et financier. Le budget de la section basket s’est élevé, l’année dernière, à 50.000 dinars dont la moitié a été assurée par des fonds propres. Montant très bas et même intrigant ! La section est dirigée pour la 2e année par M. Zyed Mouhli, jeune cadre goulettois et doté d’un riche background sportif et intellectuel. A La Goulette, il y a certains qui n’acceptent pas encore qu’un cadre jeune et ambitieux dirige les affaires de la section.
Disons que la stratégie adoptée pour faire accéder l’équipe à son vrai rang est comme suit, selon M. Mouhli : «Cette année sera celle du décollage avec des idées de travail qui devront changer. Pas question de faire l’ascenseur, il faut revenir sur des bases solides. Le premier souci reste les finances. Avec des besoins de plus en plus importants, 1.200 dinars de primes par match contre 100 dinars de billetterie, on a dû compter sur le précieux apport financier de quelques personnes fidèles à l’EOGK. Je lance un appel à tous ceux qui aiment l’équipe et qui peuvent l’aider financièrement pour lui prêter main-forte». Les traditions de basket enracinées aideront sûrement l’EOGK à ressurgir. Côté effectif, on compte six espoirs et un cadet parmi le cinq goulettois. Cela dit, assisterons-nous à une autre fuite de talents vers d’autres clubs ? Le président de section répond catégoriquement : «Plus question de libérer nos joueurs qui devront faire preuve d’abnégation et de discipline. Je suis optimiste quand je vois que le public goulettois, aussi fidèle, retrouve le goût de suivre ses préférés. Il y a une amélioration que tout le monde admet mais nous ne sommes pas encore arrivés. La stratégie continue pour reconstruire l’équipe. Je voudrais, en guise de conclusion, remercier le maire de La Goulette et le président de la FTBB pour leur valeureux soutien au profit de l’EOGK».
Ainsi, l’EOGK compte sur un staff technique maison avec (pour compléter la liste) Hammouda Soufi pour les cadets, Nizar Mouhli pour les minimes et Mohamed Chaïeb et Anis Ben Othmane pour les écoles A et B. Taher El Hafi, Mohamed Maâloul, Mehdi Belkhodja et Kaïs Ben Khélifa (kiné) sont également là pour assurer un apport logistique. On devra attendre pour voir la fin de la saison et mesurer à quel point l’EOGK a pu revenir sur la bonne voie !

R. EL HERGUEM