CAN Dames 2009 : Les vraies Reines d’Afrique...
L’opération Reconquête du titre continental a donc été menée à bien par les filles du coach Moustapha Gaye. Hier, en finale du 21ème CAN, elles ont démontré qu’elles étaient les vraies reines du basket féminin africain. Et rectifié une grosse incongruité. En effet, cela faisait 9 ans (depuis leur dernier sacre en 2000 en Tunisie) qu’elles n’avaient plus soulevé ce trophée. Et leur compteur de victoires finales restait bloqué à neuf. C’était long ; trop long même pour le basket féminin sénégalais le plus titré d’Afrique (Cf. le palmarès). Il y a deux ans, on avait cru à une dixième couronne, lorsque le Sénégal avait fait sien la formule du « host to win » (accueillir une compétition pour la remporter). Mais pour la première fois chez les « grandes », le titre lui fila entre les doigts au profit du Mali. Ce même Mali que les « Lionnes » ont assez nettement battu hier (72 - 57) en finale. Un juste retour des choses. La défaite d’il y a deux ans à Dakar était de ces incidents de parcours qui peuvent aider à repartir du bon pied. Ou à se précipiter dans le gouffre. Là, le Sénégal a remis les pendules à l’heure, retrouvant son leadership continental chez les équipes nationales féminines seniors de basket. A cet Afrobasket 2009, il est indéniable que le Groupe B était d’un niveau supérieur pour avoir placé trois équipes en demi-finales (Mali, Côte d’Ivoire et Angola). Mais assurément le Sénégal était de plusieurs tons au-dessus des autres équipes. Seule la Côte d’Ivoire lui a causé quelques soucis, en demi-finale, plus du fait d’un arbitrage bancal d’ailleurs que des « Eléphants Dames » plus volontaires que réellement talentueuses. Cependant, sur la durée, les Ivoiriennes ont perdu pied (75 - 54), à l’image de toutes les équipes qui ont eu le malheur de se retrouver sur le chemin des « Lionnes » en terre malgache. Un sacre d’un collectif de qualité admirablement servi par de bonnes individualités avec notamment Aya Traoré en MVP (meilleure joueuse du tournoi) et trois éléments dans le cinq majeur de l’épreuve (Aya Traoré, bien sûr, Fatou Dieng et Aminata Nar Diop). Le triomphe total, quoi. Il ne faudrait cependant pas que cela soit sans lendemain. Au sortir de l’Afrobasket garçons 2009, en août dernier en Libye, le DTN Ousseynou Ndiaga Diop soutenait que désormais, « le plus important, c’est de faire en sorte que la flamme rallumée ne s’éteigne pas ». Pourtant, les « Lions » du coach Abdou Ndiaye « Adidas » n’avait terminé que ... 7ème après avoir laissé croire, il est vrai, qu’ils pouvaient aller au bout. Les Sénégalais avaient recommencé à croire en leur basket ; mais tout se dérégla en quarts de finale face à la Côte d’Ivoire. Et voici que les « Lionnes » leur donnent une vraie bonne raison d’espérer un renouveau de la discipline collective qui a apporté le plus de satisfaction au Sénégal (cinq titres chez les garçons en plus des sacres en clubs). C’est désormais donc aux techniciens du basket, partout où ils se trouvent, de s’investir davantage afin que ce nouveau chapitre ouvert ne se ferme pas de sitôt. Le Sénégal a brillé par son absence ces dernières années dans les compétitions africaines réservées aux clubs et ses rares sélections de jeunes mises en selle sur le continent ont eu du mal à tenir la route. Il faut que cela cesse. Il ne faudrait surtout pas que le basket tombe dans les travers du ... football avec une vitrine très alléchante et une arrière-boutique en piteux état. C’est le moment de remobiliser la troupe. Afin que les « Lionnes » restent durablement au sommet de la hiérarchie continentale et que le basket sénégalais dans son ensemble retrouve son hégémonie en Afrique. Comme vers la fin des années 1990, lorsque tous les trophées africains ornaient les vitrines sénégalaises.
Par B. Khalifa Ndiaye
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