15 novembre 2007

TUNISIE : Comment « démissionner » un directeur technique : mode d'emploi

Préalablement et effectivement démis de son poste de DTN par décision de Ali Benzarti le président de la FTBB, Nasser Ghrib ne quitta jamais son bureau et fut repêché pour assurer des fonctions administratives. Ce qu'il fit en continuant à bosser pour organiser les différents tournois célébrant le 20ème anniversaire du changement. Á l'issue des dites festivités,

" le responsable administratif " de la FTBB présentait à son supérieur hiérarchique une demande de congé pour goûter à un repos bien mérité. Apparemment il y eut confusion au sein de la fédération entre congé et démission puisque Ali Benzarti convoquait le lundi Nasser Ghrib pour lui signifier que" sa démission a été acceptée et que le bureau fédéral a mis fin à sa mission ". Notez bien que les membres fédéraux n'étaient aucunement au courant de cette affaire !

L'ex-DTN lui répondit qu'il a été nommé par le ministère et que la décision de son remerciement devait émaner de cette même autorité de tutelle. Le président de la FTBB passa outre et nomma Nidhal Ben Abdlekrim et Kacem Ourchfani, les deux seuls rescapés en compagnie de Adel Tlatli de l'ancien staff technique, pour assurer l'intérim jusqu'à la désignation d'un nouveau directeur technique.

Cette période transitoire est à ce jour indéfinie puisque Mounir Ben Slimane, supposé être le successeur de Nasser Ghrib n'a pas donné d'accord définitif au premier responsable de la FTBB.

Une fonction marginalisée

Donc, les deux jeunes entraîneurs qui ont pris les commandes de la direction technique sont totalement novices et n'ont aucune expérience dans le domaine. Ils ont en commun d'avoir entraîné des jeunes et fait un passage d'une saison alternativement à la tête de l'équipe fanion des féminines du ST.

La direction technique est-elle à ce point sans intérêt pour qu'elle soit confiée hâtivement et aléatoirement sans consultation des membres du bureau fédéral ?

Les deux intérimaires ne craignent-ils pas de subir le même sort que leurs collègues, Kaouther Achour et Habib Bayoudhi, désignés pour accompagner la sélection féminine au championnat d'Afrique des Nations en remplacement provisoire de Riadh Ben Abdallah puis limogés et tenus pour responsable de la débâcle au Sénégal ?

Des interrogations qui méritent réflexion si on considère que la direction technique n'est pas une fonction à prendre à la légère ou à négliger.

Mais jusqu'à présent les évènements au sein de la fédération de basket ont prouvé que ce poste ne revêt aucune importance et que celui qui l'occupe n'a pas de droit de regard sur les sélections ni sur le suivi et l'évaluation du travail accompli.

Pourquoi nommer, dans ce cas un technicien pour cette mission ?

Ne vaut-il pas mieux y désigner un bon administrateur capable d'entretenir les correspondances, de signer le courrier et de manipuler un ordinateur.

La place des DTN est sur les terrains à faire profiter les autres de leur expérience, à programmer pour les entraîneurs, à superviser leur travail pour s'assurer de son efficience et de son apport pour l'amélioration de la performance. S'ils sont confinés dans des bureaux, condamnés à manipuler de la paperasse et relégués aux oubliettes, ils n'ont certainement plus leur raison d'être.

Ada ÄRAB ACHAB