MALI : Affaire USFAS-Ligue: Les militaires resteront-ils à la touche ?
La décision prise par le comité technique de disqualifier l'équipe de l'USFAS pour le championnat du District, fait actuellement beaucoup de vagues au niveau de la ligue de Bamako.
Les membres du comité technique présidé par Ousmane Dicko, secrétaire général de la Ligue, se sont inspiré de l'article 89 des règlements généraux de la Fédération malienne de basket-ball (FMBB), pour prendre cette décision. Cet article stipule, en effet, : "qu'une équipe ayant perdu deux rencontres par forfait est déclarée forfait général pour la compétition concernée..." Et l'USFAS déclarée forfait devant le Stade malien le 31 janvier et l'AS Banconi le 3 février a ainsi été éliminée du championnat national et doit également payer une amende de 50.000 F. cfa.
Scandaleux, s'indignent les responsables de l'équipe militaire. Ces derniers invoquent l'article 84 du même règlement qui stipule qu'en cas d'appel, aucune rencontre concernant les équipes en cause, ne peut être programmée, jusqu'au règlement du litige. Il se trouve que dans le cas de l'USFAS, le comité technique a fait fi de l'appel interjeté par le club pour le programmer. Pour le colonel Issa Diallo Officier supérieur des sports au sein des forces armées, tout laisse penser à une cavale contre la formation militaire qui est dans l'oeil du cyclone depuis l'incorporation de certains sportifs au sein des forces armées et de sécurité. "Sinon comment comprendre le refus de la ligue de fournir la licence à nos sportifs conformément à l'article 11 du règlement et cela, après que le bureau fédéral eut donné une suite favorable à notre appel", interroge-t-il. L'article 11 du règlement est formel dans son aliéna E : "La licence A est délivrée aux joueurs recrutés dans les corps suivants : l'armée, la gendarmerie, la police, la garde nationale, la douane, les eaux et forêts et la protection civile. Et cette licence confère à ceux-ci un statut de joueurs primaires".
Du côté usfasien, on estime que tout le problème actuel s'explique par le fait que certaines équipes dont le Djoliba n'acceptent pas d'appliquer cet article à leurs anciens joueurs incorporés dans l'armée. "Le Djoliba a investi des sommes colossales pour ces joueuses. Si celles-ci sont prises par l'USFAS, il faut qu'on applique les articles conformes aux mutations ordinaires. Dans ce cas, l'USFAS va nous rembourser tout ce qu'on a investi dans ces joueuses. Le cas échéant nous ferons tout pour empêcher nos joueuses de participer à la compétition", rétorque le responsable des supporters du Djoliba, Madou Diarra.
La position de la Ligue est d'autant plus inconfortable que la commission fédérale des statuts et règlements et qualification, statuant au cours de sa réunion du 29 janvier 2007, a reconnu que l'appel du secrétariat général de l'USFAS, en date du 25 janvier, est recevable dans la forme. La commission a ainsi décidé, au regard des certificats de présence au corps joints à toutes les demandes de licences concernées, de la qualification de tous les intéressés au profit de l'USFAS conformément à l'article précité. Il s'agit entre autres de Maï Mamadi Coulibaly, Mamou Simpara, (anciennes sociétaires de l'AS Commune I), Machata Soumaoro, Goundo Traoré, Racky Sy (AS Commune III), Hawa Coulibaly (Stade malien), Mariam Coulibaly (AS Police) et les anciennes joueuses du Djoliba Fatoumata Sanfo, Aminata Sininta, Djénébou Damba ainsi que l'ancien joueur du Sonni de Gao, Mohamed Moussaida.
Les responsables sportifs de l'armée estiment qu'on est en train de faire une fausse querelle à leur équipe, dans la mesure où le recrutement d'un jeune malien est volontaire au sein des forces armées et de sécurité. Les intéressés, selon le service de sport de l'armée, ont formulé une demande d'engagement volontaire au sein des différents corps et ont ensuite été déclarés aptes par les structures compétentes en matière de recrutement. Une fois incorporés, il est loisible à l'armée, la gendarmerie ou la garde nationale de les employer suivant les besoins.
Mais le secrétaire général de la Ligue de Bamako, Ousmane Dicko est d'un avis contraire, il pense plutôt que l'USFAS est en train d'interpréter les textes à sa façon. C'est la commission technique qui a constaté le forfait de l'USFAS sur le terrain, mais il appartient à la ligue de trancher, dira-t-il. "Donc l'avis des autres membres du bureau et notamment celui du président est prépondérant", ajoutera notre interlocuteur.
Hier, la ligue devait se réunir autour de cette affaire qui défraie la chronique depuis quelques jours. Affaire à suivre...
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M. N. TRAORÉ
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