06 octobre 2006

CAMEROUN : Jean Blaise Nkonga - "Le basket-ball de rue nous permet d'avoir une plate-forme plus large"

Jean Blaise Nkonga, président de la ligue provinciale de basket-ball du Centre.

Pourquoi les playgrounds ?

Les playgrounds répondent à deux préoccupations : la première, c'est d'aller vers les jeunes, travailler avec eux, afin d'établir une relation de proximité. L'autre préoccupation, c'est tout simplement de faire en sorte que la ligue provinciale de basket-ball du Centre se rapproche des basketteurs. Bref, les playgrounds nous permettent d'avoir une plate forme de basket-ball plus large.

Et qu'apporte cette approche dans le basket-ball traditionnel ?

Il faut déjà savoir que les playgrounds, c'est la maîtrise du travail individuel. Il faut par ailleurs comprendre que pour bien jouer au basket-ball, il faut que les jeunes maîtrisent les bases. Dans les playgrounds justement, on privilégie le travail individuel. Ensuite il faut savoir que tous les grands basketteurs ont commencé par les playgrounds. C'est une réalité, il y a très peu de terrains de basket-ball au Cameroun. Pour jouer, les enfants sont obligés de fabriquer eux-mêmes de façon artisanale les anneaux. C'est dans le basket-ball de rue qu'on retrouve la majorité des basketteurs. C'est dire si les playgrounds sont un véritable vivier des joueurs. La preuve, quand nous sommes arrivés à la tête de la ligue provinciale de basket-ball du Centre en 2000, il n'y avait que dix équipes au total. Aujourd'hui, nous sommes à trente.

Pour autant, un membre du bureau national de la Fédération camerounaise de basket-ball prétend que, cette forme de basket n'est homologuée ni par FIBA-Afrique ni par FIBA - Monde

C'est l'opinion de ce membre. Nous sommes dans un état de droit et chacun est libre de son opinion. Nous savons que la FIBA-Afrique ou FIBA-Monde n'organisent pas encore des compétitions de basket-ball de rue. Cela ne signifie pas pour autant que ce basket-ball n'est pas connu et promu. Si vous allez à la Fédération française de basket-ball, il y un espace basket libre. Et là, vous trouverez les playgrounds qui ont l'avantage de toucher le maximum de basketteurs.

Que répondez-vous à ceux qui prétendent que c'est pour des raisons pécuniaires que la ligue provinciale du Centre reste la seule ligue à organiser les playgrounds ?

La ligue provinciale du Centre a malheureusement besoin d'être financée. Si les playgrounds peuvent nous permettre d'être financés ce serait une très bonne chose. Toutefois cela n'a jamais été notre objectif. Et aujourd'hui, je ne peux pas dire que cette opération de playgrounds a eu des retombées financières. C'est une activité qui s'autofinance.