TUNISIE: CSS et CSPC comme prévu
Les demi-finales de la Coupe de Tunisie ont failli nous réserver au moins une surprise puisque la ZS s’est révélée un outsider aux dents bien longues. Finalement, l’expérience a prévalu sur l’ambition et ce sera finalement le CSS et le CS Police Circulation qui joueront la finale.
Tout le monde sait que le CSS est quasiment intouchable cette saison et son parcours sans faute en championnat, comme en coupe, l’a jusqu’ici attesté. En recevant le ST à la recherche d’un prestigieux passé, les coéquipières de Faïza Soudani ne se sont pas posé trop de questions, comme d’habitude. Rigoureuses, disciplinées, égales à elles-mêmes, elles se qualifièrent le plus logiquement du monde à l’apothéose de la saison.
Nous l’avions pronostiqué, mais les choses ne furent pas aussi faciles que prévu et les Stadistes se sont révélées plus accrocheuses que prévu, comme le prouve l’écart 85-76.
Le CSPC au forceps
Sur le papier, CS Police Circulation – Zitouna Sports constituait une rencontre entre une équipe de Nationale A, la première citée, et une autre de Nationale B. Ce n’était que sur le papier, car sur le terrain, nous n’avons pas vu de victime expiatoire. Vous avez dit Nationale B ? Eh bien, la ZS vient encore une fois de démontrer que son passé de légende n’était pas un vain mot.
Samedi, à la Cité des Jeunes d’El Menzah, la ZS a donné plus qu’une excellente réplique au CSPC qui ne s’attendait pas à une opposition aussi forcenée. En effet, dès l’entame du match, sous l’impulsion de Wafa Zaghdoud, la ZS prenait la direction des opérations 7-5, 11-8, 15-8 et ce, en dépit de la défense en boxe and one pratiquée par le CSPC et dirigée sur cette joueuse zitounaise. Changeant de stratégie et revenant à une défense de zone classique, parallèlement à l’intégration de Maherzia Ksouri, le CSPC refit son retard et reprit petit à petit les rênes du match (17-16, 24-18, 29-20, 32-23, 39-29) et la mi-temps de se terminer sur le score de 41-32. Il faut dire que ce réveil ne fut possible que grâce à l’expérience de Zbidi et Ksouri, dominatrices dans les rebonds, mais surtout à la maestria de Karima Jendoubi qui nous gratifia au cours de cette période initiale d’un joli spectacle de tirs à trois points, avec un excellent taux de réussite.
Dans le camp de la ZS, on accusait quelque peu le coup et l’équipe ne fut pas aidée par sa maladresse. Même l’entrée de Mériem Ouertani n’y changera rien et si l’équipe ne sombra pas complètement au cours du second quart-temps, elle le doit particulièrement à l’abattage de Dorra Trifi, Nadia Hammami et, à un degré moindre, Hana Chebbi.
Dans la pénombre
De retour des vestiaires, le match changea complètement de physionomie en raison d’un certain nombre de facteurs. Les principaux sont que, désormais, les actrices de cette demi-finale vont jouer dans la pénombre et auront des difficultés pour bien cerner les limites du terrain ou le cerceau. Il n’y a pas longtemps, sur ces mêmes colonnes, nous avions tenté d’attirer l’attention des responsables de cette cité sur cette aberration. Comment est-il possible de désigner des matches dans une salle où sur 50 projecteurs, seuls 18 sont en marche, quatre seulement sur l’un des côtés. Cela est inadmissible à ce niveau, car n’oublions pas qu’il s’agit d’une demi-finale de la Coupe de Tunisie.
Le second facteur, celui-là sportif, a trait au fait qu’en dépit de son retard, la ZS ne va pas pour autant baisser les bras. Les protégées de Ridha Ajimi, grâce à son trio précité, mais aussi à Ouertani et Jouini (les joueuses de l’ex équipe fédérale) vont s’accrocher et imposer une défense agressive à leur adversaire qui marque le pas. La ZS revint alors au score, 46-46, 48-48, 53-53, 54-54, avant même de reprendre l’avantage 57-54.
A ce moment, le match s’enflamma et nous assistâmes à cinq dernières minutes de feu. Rien ne passe plus, aucun cadeau. Les duels sont désormais d’une grande pugnacité et Maherzia Ksouri, l’un des fers de lance du CSPC, devra quitter ses coéquipières à trois minutes de la fin, suite à une blessure à la cheville. Il y eut plus de peur que de mal et nous avons pensé au pire.
A ce moment précis du match, il n’y a plus de considérations tactiques. D’un côté, nous avions une équipe jeune, déterminée mais dont la fougue lui faisait confondre vitesse et précipitation. De l’autre, nous avions une équipe plus lucide, plus mature qui ne s’affola pas pour remettre les pendules à l’heure 59-59, puis de prendre un léger écart 61-59. Une marge d’avance si minime que les protégées de Mohamed Belhadj, le coach du CSPC, eurent tout le mal du monde à garder et si le match se termina en leur faveur par 64-62, elles le doivent aussi au manque de dextérité de leurs jeunes adversaires, notamment dans les moments cruciaux de la partie. La ZS aurait tout aussi pu remporter cette rencontre et accéder en finale de la coupe. Une épreuve qui, incontestablement, la galvanise au plus haut degré et les 13 coupes qui ornent la vitrine du club — un record absolu qui ne risque pas de tomber de sitôt — ne sont pas étrangères au comportement guerrier de ces jeunes louves zitounaises qui ont fait honneur au prestige de leur club mythique.
Camélia TEBBI
Résultats
CSS-S.Tunisien : 85-76
CSPCirculation-ZS : 64-62
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