17 décembre 2011

REUNION : Les Vautours crucifient le BCD

FINALE DE ZONE - Au terme d’un match intense, les Mahorais ont privé le BCD d’une place pour les 32e de finale de Coupe de France.


Il aura suffit de cinq minutes pour que tout s’écroule. Le temps d’une prolongation. Le début de la fin pour le BCD. D’une aventure qui aurait pu les voir accueillir en début d’année un club métropolitain, en 32e de finale de coupe de France. Celui-ci visitera bien l’Océan Indien. Mais au lieu de se poser à Gillot, il mettra le cap à l’Est. A Mayotte et Petite-Terre plus précisément, dans la ville de Labattoir, où les joueurs du Vautour s’envoleront ce matin la coupe dans les bagages et la qualification en bandouillère. Un sésame qu’ils sont aller chercher “au coeur”, estime Philippe Latarse, leur entraîneur. Celui qui leur a permis de ne pas céder après un premier quart temps étouffant, largement dominé par le BCD avec un Souleymane Diallo de feu. L’ex pro, qui rentrait sur le buzzer un improbable tir à trois points de 10 mètres en déséquilibre pour donner 6 points d’avance à son équipe (27-21). L’écart montait même jusqu’à 9 points (35-36, 13’) avant que la machine s’enraye. Et que les Vautours sortent le bec de l’eau. Rapides, durs en défense, présents sur les extérieurs, le BCD livrait jusqu’alors le match parfait, se permettant le luxe d’imprimer un rythme mahorais au match. “C’était eux qui jouaient notre jeu”, analyse Faïs Subra, capitaine et meneur des Vautours. Qui ont ensuite “proposé autre chose”, livre le Grand Comorien “Toni” Hassani, auteur d’un grand match. Plus d’agressivité et de rigueur en défense, notamment. “On n’a pas su garder le contrôle du match”, regrette Georges Assassa, entraîneur du BCD. Le rythme imprimé, dans un basket brouillon mais plein d’envie, ne pouvait alors qu’être favorable aux Mahorais, qui commençaient à trouver des positions de shoot plus favorables alors que les Dionysiens baissaient sensiblement le pied. En attaque comme en défense. “En attaque, on a fait le même jeu qu’eux avec du monde en périphérie. Mais nous n’avons pas su contrôler la raquette pour se donner des deuxièmes chances”, estime Georges Assassa.

“Ils étaient cuits”
Labattoir revenaient ainsi à hauteur, au milieu du deuxième quart-temps (37-39, 16’). Et les deux équipes ne se quittaient plus au tableau d’affichage (61-60, 32’ puis 72-72, 39’), alternant périodes prolixes et trous d’air au shoot comme en défense. Biscou avait bien le ballon de la gagne dans les dernières secondes. Mais celui-ci était rejeté par l’arceau. Le BCD avait laissé passer sa chance (76-76, fin du temps réglementaire). Par “manque de lucidité et de rigueur en défense”, estime Souleymane Diallo, irréprochable hier. Vint alors cette prolongation, “une spécialité locale” selon Philippe Latarse, qui a déjà dû en passer par là face M’tsapéré, en finale régionale, pour se présenter face à Saint-Denis. “Je leur ai dit que ces cinq minutes étaient les seules qui restaient”. “Beaucoup de finales se jouent comme ça à Mayotte, développe “Toni” Hassani. On a vu qu’ils étaient cuits et on alors répondu présent”. Et retrouver leur adresse, à l’image de “Mazava” Godeau. Quasiment porté disparu depuis la mi-temps, le lutin enfilait un trois points magistral en début de prolongation. L’écart était fait. Il ne serait pas comblé par des Dionysiens à bout de souffle, déçus mais pas abattus au coup de sifflet final, à l’image de leur entraîneur : “Nous n’avons pas à rougir. C’est une belle équipe et je suis content de mon groupe”. Place maintenant au championnat, où les Dionysiens devront réagir pour ne pas décrocher et accumuler les regrets en fin de saison
Hervé Brelay

BCD - Vautour Club Labattoir 82-88
Hier, au gymnase de Champ-Fleuri. 700 spectateurs environ. Arbitres : MM. Hamzaoui et Hakim. Mi-temps : 41-46. Fin du temps réglementaire : 76-76. Quarts-temps : 27-21, 14-25, 19-14. Sortis pour cinq fautes : Toihir-Dini (40’+1) et Saïd Idryssoa (40’+4) côté Vautours. BCD : Bitor (11), Diallo (24), Biscou (7), Botterman (19), Clain (cap., 12) puis Boyer (3), Saibo (2), Bounin (4). Entraîneur : Georges Assassa. Vautour Labattoir : “Mara” Toihir-Dini (20), Saïd Idryssoa (15), “Toni” Hassani (25), Faïs Subra (cap., 8), “Baoudji” Midjidane (3) puis Iribarren, “Mazava” Godeau (14), Youssouf (2). Entraîneur : Philippe Latarse.