09 février 2011

REUNION : Un non-contrôle qui fait jaser


Le 25 septembre, un joueur de la Tamponnaise ne s’est pas présenté à un contrôle antidopage lors d’un match de championnat à Saint-Joseph. Un acte qui trouve toutes ses justifications, selon le club sudiste. Cette histoire de contrôle antidopage manqué circule dans les couloirs du basket réunionnais depuis septembre 2010. Depuis, en fait, ce soir du 25 septembre 2010, lors d’un Saint-Joseph - Tampon promis aux champions en titre tamponnais, dont le résultat a d’ailleurs confirmé les pronostics (39-84). Plusieurs témoins ont fait le même récit de la soirée. Ce samedi-là, les équipes de R1 jouent la quatrième journée de la première phase. Un médecin de la Direction régionale de la jeunesse et des sports (DDJS, injoignable hier) se présente, au gymnase Ganofsky, pendant que les joueurs sont dans leur deuxième quart-temps. Il effectue, à partir de la feuille de match, un tirage au sort de six noms, répartis équitablement entre les deux équipes. Ce soir-là, Laetitia Marguin (membre du SJBC) était la responsable d’organisation de la rencontre, c’était à elle de fournir au médecin une salle pour la récolte des échantillons urinaires, à elle de constater la régularité du tirage au sort. Un dirigeant du Tampon est aussi présent à ce moment-là. À la mi-temps, les deux équipes sont donc prévenues de la liste des heureux élus. Las, au moment de faire pipi dans le gobelet, après le match et sans être repassés par le vestiaire, seuls cinq joueurs se présentent. Un joueur tamponnais concerné par le contrôle a en effet quitté la salle. S’est-il soustrait au contrôle ? "Non, rétorque sans hésiter Didier Marie-Louise, président de la TBB. La situation est plus simple. Miguel (Ramirez, l’entraîneur du Tampon) avait Guillaume Rivière qui ne pouvait pas venir ce soir-là. Il a donc demandé au joueur en question de venir dépanner. Or, celui-ci avait l’anniversaire de sa maman prévu ce même soir. C’est donc en partant la rejoindre, à la mi-temps, qu’on lui a signifié qu’il devait être contrôlé. Mais il avait déjà prévenu qu’il ne pouvait pas."

Pour le Tampon, c’est "circulez, y a rien à voir"

Pour appuyer son propos, Didier Marie-Louise argue des vices de procédure : "Des contrôles, nous en avons déjà eus, et la procédure est la suivante : le médecin contrôleur doit être là avant le match, dès que la feuille de match est rédigée. Il doit faire le tirage au sort en présence des deux capitaines. Cela s’est toujours passé de cette façon, mais pas ce soir-là." Pour lui l’affaire, en plus de dater, est close : "Nous avons envoyé à la Fédération une lettre comprenant tous les justificatifs nécessaires : une copie de la carte d’identité de la maman, et même la liste des courses pour ce soir-là ! Il me semble que nous avons reçu un retour qui nous disait que l’affaire était classée. Je ne comprends pas vraiment pourquoi nous parlons encore de cette histoire-là." Pourquoi ? Parce que quelques dirigeants du basket local, au courant de l’histoire, s’inquiètent de ne pas voir arriver de sanctions, persuadés qu’ils sont de l’erreur commise par le club tamponnais. La Ligue, aussi. Elle n’a pourtant rien à voir avec cela, les éventuelles punitions étant prises au niveau fédéral. Mais, joints hier, René Marimoutou, le président de la LRBB, ou encore Antoine Donati, président de la Commission régionale des arbitres et marqueurs, avouaient attendre eux aussi la décision de la Fédération. Le Tampon a dû oublier de leur signifier le "classement" de l’affaire.

Loïc Chaux