SENEGAL : Le Mali recrute au Sénégal - Le train Dakar-Bamako, en première classe
Dans la sélection du Sénégal en route pour les Jeux de la Francophonie (27 septembre au 6 octobre à Beyrouth) et l'Afrobasket (9 au 18 octobre à Madagascar), Khady Mbaye, Ndèye Dior Mbengue et Pape Adama Coulibaly ont un lien commun. Ils font partie du contingent sénégalais officiant dans le basket malien. Les deux premières nommées sont pensionnaires du Djoliba de Bamako tandis que le dernier, en tant que technicien, est responsable au ‘Yohann Sangaré basket-ball school’, un centre de formation sports-études ayant ouvert ses portes en octobre dernier.
Khady Mbaye, meneuse de son état, et Ndèye Dior Mbengue, ailière, font les beaux jours du Djoliba de Bamako, dans le championnat d’élite malien. La seconde a joué les entremetteuses pour que la première la rejoigne, l’année dernière. Le duo de Sénégalaises a permis au club bamakois d’être champion et de remporter trois coupes cette saison. Appelées en sélection dans le cadre de la préparation des Jeux de la Francophonie (Beyrouth, du 27 septembre au 6 octobre), les deux anciennes boppoises s'apprêtent à honorer leur premier rendez-vous continental sous le maillot national. Souvent pré-convoquées, jamais retenues autrefois, elles sont quasi-assurées de figurer sur la liste des ‘Lionnes’ pour le rendez-vous libanais. Après avoir longtemps roulé à sens unique, Bamako-Dakar, le train des relations entre le Sénégal et le Mali en matière de transferts de basketteuses commence à prendre le chemin inverse. La saison écoulée, le Duc, principal terre d'accueil de Maliennes (Amchétou Maïga et Sadio Sangaré...), a eu son lot habituel avec les arrivées de Fatoumata Bagayoko et Nassira Traoré. Khady Mbaye et Ndèye Dior Mbengue ont tenté d'équilibrer la donne en signant au Djoliba. Les ‘Bamakoises’ de la ‘Tanière’ ne sont pas en sélection par hasard. Cette consécration, elles la doivent à leur bonne saison au Mali, selon le sélectionneur national adjoint, également expatrié au Mali. ‘Elles (Khady Mbaye et Ndèye Dior Mbengue) sont parmi les meilleures joueuses du championnat malien. Elles n'ont pas passé beaucoup de temps au Mali, mais elles se sont déjà imposées, indique Pape Adama Coulibaly. En sélection, elles sont sur la bonne voie. Je pense que si elles s'adaptent définitivement, elles pourront jouer un rôle important en équipe nationale.’
Responsable au ‘Yohann Sangaré basket-ball school’ de Bamako, un centre de formation sports-études ouvert au mois d'octobre dernier, Coulibaly est un fan du basket malien. S'il consent qu'‘entre le Sénégal et le Mali, chaque pays a besoin de l'expérience et du savoir-faire de l'autre’, le technicien estime que le travail est beaucoup plus pointu chez le voisin de l'est. ‘Au Mali, les gens aiment beaucoup le basket. Ils y investissent beaucoup d'argent, raconte-t-il avec enthousiasme. Là-bas, on travaille en permanence. Les sélections sont fréquemment en stage. En plus, il y a un bon encadrement au niveau des petites catégories. Contrairement au Sénégal où les gens attendent chaque fois la dernière minute pour mettre le paquet.’ Ne dites jamais à l'ancien entraîneur du Jaraaf que le niveau du championnat malien est au-dessous de celui du Sénégal. Le sélectionneur national adjoint s'emporte presque sur le coup en botte en touche. ‘Il ne faut jamais dire que le niveau du championnat malien est bas par rapport à celui du Sénégal. Ce n'est pas le cas à ce que je sache, martèle Pape Adama Coulibaly, qui vit à Bamako depuis l'année dernière. Ceux qui affirment cela doivent revoir leur copie. La seule différence se situe dans le volume de travail que les gens abattent dans les deux pays. Et à ce niveau, le Mali a une avance et nous devons consentir les mêmes efforts.’
Khady Mbaye et Ndèye Dior Mbengue ne sont pas de cet avis. Contrairement à leur entraîneur, elles affirment d'une même voix que le National 1 féminin sénégalais est un cran au-dessus du championnat malien de première division (voir entretien ci-dessous). En tant qu'actrices directes, elles ont peut-être raison sur ce chapitre. Mais avec plus de recul et en tant que technicien chevronné, Coulibaly sait sans doute de quoi il parle, lui aussi. De toute façon, c'est sous le maillot du Djoliba et non de Bopp que Khady Mbaye et Ndèye Dior Mbengue s'apprêtent à disputer une première compétition majeure en sélection. Et si le Mali était jusqu'à un passé récent à la traîne par rapport au Sénégal, il a progressé à pas de géant. Ce n'est pas un hasard si le basket malien a presque survolé les compétitions de petites catégories ces deux dernières années et, cerise sur le gâteau, battu le Sénégal chez lui en finale de l'Afrobasket-2007. Ce qu'aucun autre pays n'avait réussi à faire avant.
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