AFROBASKET 2009 . SENEGAL - OUSSEYNOU NDIAGA DIOP, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : « Faire en sorte que la flamme rallumée ne s’éteigne pas »
Le Sénégal n’a donc pu finir que 7ème au 25ème CAN de basket qui s’est achevé samedi à Tripoli. Loin des attentes de départ, mais pour le DTN, Ousseynou Ndiaga Diop, le plus important désormais, c’est de s’employer afin que la remobilisation notée autour de la discipline ne se démente plus.
« M. le DTN, le Sénégal termine à la 7ème place de cet Afrobasket. C’est légèrement mieux qu’il y a 2 ans lorsque les « Lions » s’étaient classés 9ème. Mais on imagine bien que vous ne vous en satisfaites pas...
C’est vrai qu’on aurait été satisfait si l’on avait fini sur le podium ! Mais, vous savez, l’évolution de notre parcours ne nous a pas permis d’atteindre notre objectif. On a laissé entrevoir de belles choses lors du premier tour. Et sur un match, nous avons perdu toutes nos illusions.
En quarts, contre la Côte d’Ivoire, bien sûr...
Mais oui ! Malgré un cheminement difficile au second tour, nous avons réussi à finir premier de notre groupe. Et nous sommes tombés sur l’équipe supposée être la plus faible de l’autre groupe pour avoir terminé à la 4ème place. Aujourd’hui, on se rend compte que la réalité est tout autre. Car la Côte d’Ivoire a fini vice champion.
En ce qui vous concerne, c’est la déception ?
Bien sûr, mais on ne va pas trop s’y appesantir. On va plutôt retenir ce qu’il y a eu de positif. C’est-à-dire la flamme qui a été rallumée avec cette adhésion massive autant des joueurs eux-mêmes que de l’ensemble du peuple. Maintenant, il faut faire en sorte que cette flamme ne s’éteigne pas avec cette « désillusion ». Nous avons le potentiel et les ressources. Il faut simplement qu’on s’organise mieux pour retrouver le meilleur niveau africain et mondial.
Pourtant, d’un avis général, on a trouvé que cette fois, le Sénégal s’est bien préparé et était assez bien organisé. Alors où est-ce que cela a cloché ?
C’est que le temps n’a pas joué en notre faveur. Il faut tout planifier dans le temps. Or, certains paramètres n’ont pas été favorables : il y a eu toutes ces tergiversations à propos de la tenue des préliminaires de Bamako, il a fallu un mois pour se réorganiser. Tout ça n’a pas joué en notre faveur. Autre chose très importante dans la préparation : il faut qu’il y ait un vécu collectif. Et cette équipe ne l’a pas eu aux plans technique, social et psychologique. Or cela requiert une mobilisation constante et la participation à des tournois. L’encadrement doit disposer de son groupe pour lui donner un vécu en termes de compétitions et de compatibilité d’humeurs. Comme certains pays nord africains à l’exemple de la Tunisie. Ce n’est pas tout à fait la même chose pour des pays comme le Sénégal ou le Nigeria qui ont de bonnes individualités mais qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. Comme le Maroc, l’Angola n’en parlons pas ! Certaines équipes sont arrivées ici avec des sélections de leurs meilleurs joueurs (Sénégal, Nigeria, Mali) mais qui ne se sont pas retrouvées dans le carré final.
Sont-ce là des enseignements à tirer pour l’avenir ?
Oui, il faudra mettre un dispositif qui favorise l’existence d’une équipe nationale. Pas d’une sélection. Peut-être sur une base assez large. Il faut une somme de compétitions et de tournois pour avoir un vécu collectif.
Ne serait-ce pas assez compliqué avec des joueurs éparpillés à travers les continents ?
Il y a des créneaux toujours possibles. Comme les trêves des championnats ou la trêve estivale qui est d’ailleurs faite pour ça. On a la chance que le Sénégal soit souvent invité ; mais faute de moyens, on n’y participe pas toujours. Pour avoir une équipe nationale durable et compétitive, il faut des moyens et ne pas seulement attendre la veille des compétitions officielles. Toutes les opportunités doivent être saisies pour avoir nos joueurs, notre équipe dans le plus grand nombre de tournois.
Ce qui, manifestement, n’a pas été le cas cette fois-ci...
Mais tout à fait ! Depuis l’Afrobasket 2007, l’équipe ne s’est retrouvée qu’en 2009. Il n’y avait même pas d’embryon d’équipe. Depuis mai, on est en reconstruction en pleins championnats européens. Il a fallu regrouper nos joueurs en juillet. Le plus important désormais, c’est de pérenniser ce qui a été fait ici et de disputer chaque année une compétition. Ce qui suppose un stage préalable. On n’a plus le droit de nous absenter 2 ans sur la scène internationale.
Propos recueillis par B.K.N
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home