TUNISIE : L’équipe de Tunisie se qualifie au Mondial
Le basket tunisien retrouve ses lettres de noblesse
Elle était magnifique cette sélection. Ce fut un mois plein et réussi : un titre arabe et un podium africain ponctués par une qualification au Mondial
Le cinq national vient de réaliser le rêve tant attendu par tout un public de basket qui en a ras le bol de voir son sport fétiche échouer dans les grands évènements. Au-delà de cette héroïque qualification au Mondial et cette médaille de bronze, les basketteurs tunisiens ont réussi à lever un cliché (un complexe même !) qui a duré des années et des années en vertu duquel le basket est à des années-lumière par rapport au volley-ball et au handball. Aujourd’hui, les basketteurs tunisiens (seniors garçons) sont capables de gagner des titres et de jouer les premiers rôles en Afrique. C’est tout à leur honneur. Mais pour être honnête, il ne faut pas oublier qu’en 2001 (championnat d’Afrique au Maroc), Adel Tlatli et ses joueurs ont atteint les demi-finales, mais ont été privés de la finale et du Mondial par une complaisance malhonnête des deux arbitres du match. Cela pour rendre à César ce qui est César !
La forme petit
à petit
Revenons à ce championnat d’Afrique de Libye. Franchement, nous avions peur après la grande débauche d’énergie au championnat arabe des nations. D’ailleurs, les résultats du 2e tour avec trois victoires serrées et deux défaites, sur des écarts minimes, montrent bien que le cinq national a eu quelques moments de fatigue et de doute. H’didane et Dhifallah, par exemple, n’ont pas joué sur un même rythme. La qualité du jeu, la prestation défensive et l’endurance se sont améliorées au fil des matches. Le deuxième tour a été meilleur que le premier mais franchement ces deux derniers matches (demi-finale et classement) ont été très honorables. Pour déstabiliser un Angola hors pair, il faut le faire.
Adel Tlatli, un manager intelligent, a su gérer son effectif sur un tournoi long et pénible. Il a ménagé Dhifallah, H’didane, Kechrid et Braâ. A plusieurs reprises, il a lancé un très prometteur Salah Mejri quand il le fallait tout comme Anis H’didane, Marouène Lahmar et Mokhtar Ghayaza. Peut-être bien que Tlatli aurait dû miser plus sur Braâ dans le match clé du Cameroun, surtout quand le pivot camerounais a pris le dessus dès le 3e quart-temps, mais ce sont des constats d’après-match, inutiles quand la victoire est là!
Le cinq national ne compte plus sur 4 éléments de base. Il y a 9 joueurs au moins qui se valent et qui donnent le plus, si besoin est. D’autres solutions ? On parlera surtout de cette variante défensive avec la défense de zone qui a permis à la sélection de neutraliser ses adversaires.
On sait que les joueurs assimilient bien ce schéma. Les tirs à trois points, la motivation extrême sont aussi des atouts en or qui ont permis à la sélection de bien faire.
Et demain ?
Ces résultats brillants sont le fruit d’un travail sérieux et de conditions confortables pour la sélection. Ali Benzarti et son bureau fédéral ont mis le paquet sur cette sélection, et le résultat ne s’est pas fait attendre ! On a toujours parlé de la sélection, de ses réalisations et de ses faiblesses. Ceci était dans son intérêt. Ali Benzarti a bien vu en permettant à Adel Tlatli de travailler dans la stabilité et avec les moyens nécessaires. Maintenant, on doit avancer et pas revenir en arrière. Le championnat doit évoluer et doit se mettre à l’heure de la sélection. Ce «gap» n’est pas du tout bénéfique !
Pour le moment, savourons cet exploit du basket tunisien.
Rafik EL HERGUEM
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