18 août 2009

25ème CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DES NATIONS HOMMES (LIBYE 5 - 15 AOUT) : Une constante, plusieurs variantes et une organisation à deux vitesses

L’Angola toujours « über alles » (« au-dessus de tous », comme l’on dirait d’Usain Bolt à Berlin où se disputent les Mondiaux d’athlétisme), la côte d’Ivoire et la Tunisie qui l’accompagnent sur le podium et aux prochains championnats du monde en Turquie, aux dépens du Cameroun, du Cap-Vert ou du Sénégal et de l’Egypte, anciens « grands d’Afrique » ! C’est ce qu’on peut retenir de l’Afrobasket Libya 2009 à l’organisation mi-figue mi-raisin.

Tripoli (Libye) : Tous les spécialistes avaient prévu un 25ème CAN de basket masculin très disputé, le plus relevé de tous. Qu’est-ce qu’ils ont eu raison ! Car, aucune rencontre n’était gagnée d’avance en Libye (5 - 15 août). Il a fallu souvent se battre jusqu’aux ultimes secondes pour décrocher la victoire. Et des renversements de situation de dernière minute, il y en eu parfois comme ce Tunisie - RCA (76 - 75) qui emporta le coach centrafricain, Rodrigue Mbaye. Des succès arrachés avec un panier d’avance aussi, beaucoup (Cameroun - Sénégal 65 - 67 ; Afrique du Sud - Mozambique 67 - 69 ; Libye - Egypte 75 - 73 ; Sénégal - Maroc 73 - 75 ; Cameroun - Tunisie 66 - 68). Des « éliminés de luxe », on en a décomptés une tonne et un quintal : le Cap-Vert, 3ème deux ans plus tôt en Angola et viré dès le premier tour ; le Cameroun, vice champion en titre qui se fait battre en demi-finales ; le Sénégal, aux ambitions claires de titre qui sombre en quart de finale ; l’Egypte incapable de sortir des quarts. De belles surprises également, à l’image du Rwanda qui se paie autant le Sénégal, le Cameroun que l’Egypte ; de la Côte d’Ivoire qui finit sur la deuxième marche du podium, de la Tunisie, 3ème et de la RCA requinquée par le remplacement de Rodrigue Mbaye par Eugène Péhoua-Pelema. Et puis, 4 formations sur 6, dans le Groupe F de Tripoli (Cameroun, RCA, Maroc et Rwanda), qui finissent la poule des huitièmes de finales avec le même nombre de points (9) - derrière le Sénégal et la Tunisie, chacun 10 points également - et ont dû être départagées au goal-difference ! Ce n’était toujours pas loin de la bouteille de l’encre...

Mais une seule équipe est restée égale à elle-même, l’Angola. Rarement accrochés, souvent souverains, déroulant toujours un basket de qualité, les Angolais ont régné autant sur Benghazi qu’à Tripoli. Avec à l’arrivée, un dixième titre depuis 1989 et leur premier sacre.

Au plan organisationnel, on peut bien dire qu’il n’y avait pas match entre Benghazi et Tripoli. Dans la première ville où étaient basées les Poules A (Libye, Nigeria, Côte d’Ivoire et Afrique du Sud) et B (Angola, Mozambique, Egypte et Mali) lors du premier tour, E lors des huitièmes de finale et où s’est joué le tour des quarts de finale (Egypte, Maroc, Libye et Rwanda), la salle du Suleiman Darat Hall a souvent affiché le plein. A l’inverse de celle de l’Africa Union Hall de Tripoli, fief des Groupes C (Cameroun, Sénégal, RCA et Congo) et D (Cap-Vert, Maroc, Rwanda et Tunisie) du premier tour, F des huitièmes de finale et où se sont déroulées les rencontres à élimination directe jusqu’à la finale, qui a toujours sonné creux. C’est que Benghazi passe pour être une ville de basket (mais aussi parce que l’équipe locale, la Libye, y a disputé tous ses matches) alors que Tripoli serait plus « footeuse ».

Cependant, l’Africa Union Hall a beau n’avoir pratiquement jamais accueilli plus de ... 100 spectateurs à la fois (malgré l’accès gratuit aux lieux), les mesures de sécurité ( ?) y étaient toujours draconiennes. Il fallait montrer patte blanche pour passer à certains endroits, certains supporters étaient priés de quitter les lieux dès que leur équipe nationale avait fini de jouer, les journalistes ont parfois été interdits de l’endroit qui leur servait de ... tribune de presse, etc. Heureusement que le spectacle était toujours là, avec des matches très disputés et des finish parfois hitchkockiens.

B. Khalifa Ndiaye