TUNISIE : En marge des finales seniors garçons et filles

Promesses encourageantes

Les finales de coupe ont permis aux mordus de renouer avec le spectacle qui a fait défaut ces derniers temps

Les deux finales de coupe de Tunisie SN-JSK (garçons) et CSS-AH ont tenu en haleine les férus de basket qui se sont déplacés à la salle omnisports de Radès.
Elles étaient assez révélatrices. Nos basketteurs et basketteuses progressent assurément mais demeurent sur le plan de la variation technique assez limités. Le collectif, même s’il est irréprochable, est bridé par une technique individuelle qui a encore besoin de travail de fond, en dépit du rythme très convenable imposé.

Les quatre finalistes (SN, JSK, CSS et à un degré moindre Al Hilal) se valaient et ont remarquablement soutenu un coude-à-coude qui a tenu en haleine les spectateurs qui ont fait leur choix pour encourager les uns ou les autres.

La tête et les jambes

La finale SN-JSK fut un basket différent par rapport aux seniors filles : la tête était aussi présente que les jambes. Ce fut une somme de calculs et de dispositions préparées à l’avance en fonction des forces et des faiblesses de l’adversaire. Les joueurs rompus à ces manœuvres ont été des pions parfaits sur un échiquier dont les tracés et parcours sont régulièrement infiltrés par ceux d’en face. Un flux et reflux d’idées et de stratégies qui se dessinent sur le champ. Cela a été payant pour le Stade Nabeulien qui a flairé le fléchissement de son adversaire à un moment critique : juste celui où il aurait dû tenir bon, sinon consolider son acquis. Il est sans doute à reprocher aux Nabeuliens d’avoir eu l’impression que la victoire était consommée lors de la première mi-temps (35-30). Une démobilisation psychologique qui a complètement changé le cours du jeu, offrant à la JSK de repartir avec brio pendant le 3e quart-temps. Mais le SN avec ses Hedidane a assez d’atouts pour reprendre les choses en main, profitant d’une stratégie technico-tactique défaillante de la part de la JSK lors du 4e quart-temps pour enlever sa 11e coupe de Tunisie.

Il fallait le faire! Mais le basket-ball est un de ces sports où on ne peut même pas dormir d’un seul œil. Les yeux grands ouverts ne sont pas de trop pour éviter qu’on vous subtilise une avance, un match et une coupe. Il n’en demeure pas moins que l’on a vu ou constaté la frilosité psychologique d’un certain nombre de vedettes qui ont croulé sous la responsabilité, perdant par voie de conséquence une grande partie de leurs moyens.

Autre élément important, l’absence ou l’insuffisance de tirs à trois points qui, de nos jours et au sein du basket moderne, font la différence entre deux équipes d’égale valeur.

Le basket-ball tunisien a ainsi vécu une bonne fin de semaine avec ces finales qui ont réussi à mobiliser la grande foule, certes avec des équipes de renom, mais aussi pour un regain d’intérêt qu’il s’agit maintenant de savoir gérer pour aider à la véritable relance du basket sur le plan continental.

Karray BRADAÏ