15 juin 2009

FIBA- AFRIQUE : Alphonse Bilé (SG Fiba-Afrique) : “Nous allons faciliter le voyage en Libye”

Seize pays dont la Côte d’Ivoire s’apprêtent à disputer la 25e coupe d’Afrique des Nations seniors en Libye.
Du 5 au 15 août prochain aura lieu la 25e Coupe d’Afrique des nations seniors masculin (Can ou Afrobasket 2009). Pensez-vous que la Libye saura répondre à l’attente?
Nous avons bon espoir. La grande cérémonie de lancement qui a enregistré la présence des journalistes venus de toute l’Afrique est un signal fort. La Libye veut réussir sa fête. Les choses avancent correctement. Mais il y a beaucoup à faire surtout au niveau de l’organisation. C’est pour cela que toutes les semaines pratiquement, Fiba Afrique viendra épauler la Fédération libyenne afin que nous n’ayons pas de surprises désagréables le 5 août, date du démarrage effectif de la compétition. Toutefois, nous avons confiance au comité d’organisation local. Il a beaucoup de bonne volonté, de l’expertise et du temps. Mais cela n’empêche pas que nous prenions toutes nos dispositions concernant les équipes. Nous allons tout mettre en œuvre pour que tous les 16 pays soient présents et vraiment dans de bonnes conditions.
A quoi faites- vous allusion?
En effet, le vrai problème, c’est quand les équipes arriveront en Libye. Je veux parler du transport, des accréditations et surtout des problèmes de visa qui ne sont pas faciles à obtenir dans ce pays. Nous avons des réunions avec les autorités pour faire en sorte que pour l’ensemble du mouvement sportif, ces choses soient facilitées.
Pourquoi avoir désigné la Libye alors que d’autres pays s’étaient portés candidats à l’organisation de cette coupe d’Afrique des nations?
Le choix de la Libye? C’est d’abord beaucoup de critères. Il y a eu, en effet, plusieurs candidatures. Mais beaucoup se sont retirés au vu de ce que nous avons proposé dans le cahier des charges.
Que faut-il pour organiser une Coupe d’Afrique des nations de basket-ball?
Ce n’est plus comme par le passé. Depuis que nous sommes à la tête de cette structure, nous nous sommes inscrits dans un projet de développement très important qui a besoin de beaucoup de moyens pour sa réalisation. Pour financer ce programme, nous avons décidé de commercialiser nos compétitions à l’instar de la Confédération africaine de football (Caf) ou de la Fédération mondiale de football (Fifa). Nous sommes donc dans cette nouvelle logique et c’est l’une des raisons fondamentales de ce choix. Mais en plus de cela, on trouve en Libye un certain nombre d’infrastructures déjà existantes. Pour cette Can, ce pays n’a construit qu’une seule salle de jeu qui est d’ailleurs en voie de finition. Contrairement à l’Angola, qui a été obligé de construire quatre salles pour la Can 2007.
Est-ce pour cela que l’organisation de la Can des dames a été retirée au Mali?
Bien sûr. Le Mali a, en effet, présenté sa candidature qui avait été acceptée pour l’organisation de la Can féminine. Il fallait que ce pays propose une nouvelle salle de jeux. La première pierre de cette salle a été posée et les travaux avancent. Cependant, nous estimons que cela ne tiendra pas dans les délais impartis. Pareil pour la Côte d’Ivoire qui a vu l’organisation de la Can lui échapper en 2005. Parce qu’incapable d’offrir une nouvelle salle de jeux. C’est désormais la règle. Nous voulons que chaque pays organisateur, au-delà de la compétition, puisse bénéficier de cadre adéquat pour la continuité du basket-ball. Ce n’est pas nouveau. Le football le fait déjà.
A cette allure, l’organisation de la Can de basket-ball ne va t-elle pas se limiter aux pays de l’Afrique du nord plus équipés en infrastructure?
Pas forcément. Le Nigeria s’est porté candidat à l’organisation pour la Can 2011. Mais déjà, il s’est engagé à bâtir une nouvelle salle de jeux à Lagos. Il n’y a pas que le Nigeria pour ce championnat. D’autres candidatures sont enregistrées.
Que gagne-t-on à organiser une telle compétition?
C’est comme si vous demandez, ce que l’Allemagne gagne en organisant la Coupe du monde 2006 ou l’Afrique du sud, le Mondial 2010? A priori, je ne pense pas que la Libye ait la prétention de remporter cette Can 2009. Enfin, je ne connais pas son équipe. Mais je crois qu’il y a, avant tout, un besoin de promotion énorme au niveau du pays. Que ce soit pour le basket-ball ou pour tous les autres sports, il y a un réel problème d’organisation…
Qu’en est-il pour les participants?
Il y a des ristournes qui sont reversées aux pays participants en fonction des contrats que Fiba-Afrique obtient. Actuellement, nous avons certaines difficultés avec la Libye et des sponsors.
Pour finaliser ce projet. Nous n’allons donc pas donner de montant maintenant. Nous sommes en Afrique et les questions d’argent sont si délicates…
Depuis quand Fiba-Afrique récompense-t-elle les pays qualifiés pour la Can seniors?
Cela fait partie de nos projets. Et depuis l’Afrobasket Angola 2007, tous les pays participants ont une ristourne. Mais Fiba Afrique permet des facilités aux pays qualifiés, notamment le coût du transport. Il ne faut surtout pas perdre de vue qu’au bout de cette compétition, se trouve des places qualificatives pour la coupe du monde pour les trois premiers. Et en Coupe du monde, quel que soit le rang que vous occupez à l’issue des épreuves, il y a une ristourne que l’on vous donne.
Quelles sont les innovations en 2009?
Il y en a tellement. Pratiquement tout est nouveau. Notamment la formule du championnat, l’implication forte de Fiba monde dans l’organisation, des droits télé, etc.
Il y a quelques années, le basket-ball au plan africain était moribond. Les compétitions se déroulaient à peine. Alors, comment êtes-vous parvenus à réhabiliter Fiba-Afrique?
Il n’y a pas de secret. C’est le fruit du travail et du sérieux de toute l’équipe dirigeante qui a attiré des partenaires et sponsors vers nous. Ce n’est pas encore la grande affluence. Mais aujourd’hui, Fiba Afrique respire. Nous avons désormais un tableau de bord et rien n’est fait au hasard. Nous avons des objectifs et en fonction desquels, nous essayons de nous donner les moyens de les concrétiser.
Fiba monde qui s’est rendue compte de notre sérieux nous a énormément aidés.
Comment êtes-vous arrivé à ce partenariat avec Afrisat?
Cette structure fait partie de celles qui croient en nous. Elle est venue nous voir. D’abord, nous avons hésité, parce que la Libye voulait s’approprier toute l’organisation. Cela allait beaucoup plus rapporter de l’argent à Fiba Afrique. Mais nous avons accepté de signer un vrai contrat avec cette structure pour la pérennité de nos actions.
Où vont les ressources de Fiba Afrique?
Nos ressources sont redistribuées aux Fédérations nationales dont la plupart n’existent que de nom. Ainsi, nous investissons en moyenne 25 mille dollars par an pour aider ces associations à mettre leurs structures en place. Tous les ans également, Fiba- Afrique distribue entre 20 et 30 mille ballons et du matériel électronique. Sans compter le nombre incalculable de formations que nous finançons pour les cadres techniques africains. En clair, nous reversons tout ce que nous gagnons aux Fédérations pour ne laisser qu’un cinquième dans la caisse.
Interview réalisée à Tripoli par
Paul Bagnini