ALGERIE : Dr Boualem Chachoua (président de la FABB) :
«J’ai trouvé la Fédération dans le désarroi !»
Le Dr Boualem Chachoua, ancien international de basket-ball, est revenu à la tête de la Fédération algérienne de basket-ball (FABB). Il a été élu lors de l’AG élective de la Fédération, tenue en janvier dernier. Le Dr Chachoua a déjà eu à présider aux destinées de la FABB entre 1998 et 2001, soit jusqu’à l’élection de M. Mustapha Berraf, qui avait aligné deux mandats consécutifs. Ce sport est un sujet qu’il faut aborder sérieusement et l’interview qui suit avec le Dr Chachoua illustre l’importance du sujet. Le point de vue développé sur l’avenir de cette discipline par ce docteur en ophtalmologie est simple : la formation.
Vous revenez aux affaires du basket-ball. Comment avez-vous trouvé la Fédération depuis votre élection en janvier dernier ?
Je suis docteur en ophtalmologie, je ne me suis pas avancé par effraction dans le basket-ball. J’ai été joueur international dans les années 1960. A l’âge de 15 ans, je jouais en seniors… Ensuite, j’ai été président de la Fédération de 1998 à 2001. A l’époque, on avait essayé de former des jeunes talents et on a mis en place une équipe de jeunes espoirs qui a été vice- championne d’Afrique. Nous avions alors franchi une étape et avancé d’un pas.
J’ai trouvé la Fédération un petit peu malmenée et au sein de laquelle il y avait un problème de communication. La structure fédérale souffre aussi du manque de cadres. D’une manière générale, je peux vous dire que j’ai trouvé la Fédération dans le désarroi.
Quelles sont les grandes lignes de votre programme pour les quatre ans à venir ?
Le bureau que je préside s’occupera uniquement de la formation. Formation de l’encadrement technique, des jeunes talents, etc. On va les prendre en charge, parce que les clubs qui forment n’existent plus. De même que nous avons constaté que des jeunes cadets ou juniors n’ont même pas les fondamentaux de la pratique du basket-ball, les associations n’ayant pas les moyens, les infrastructures, etc. S’agissant des entraîneurs des jeunes catégories, j’estime qu’il faut bien les choisir et qu’on doit les former sérieusement, en y mettant les moyens.
C’est un programme très vaste et dans lequel on doit commencer par la formation. C’est la base de tout notre travail et à partir d’un système qui doit être accepté par tout le monde
Les grandes difficultés qui se posent au basket-ball algérien ?
Du point de vue des infrastructures, il n’y a pas suffisamment de créneaux disponibles pour donner un volume horaire d’entraînement convenable à toutes les catégories d’âge. Financièrement, les associations souffrent énormément. Vous savez que le bénévolat n’existe plus et qu’il faut désormais payer ou indemniser les gens qui travaillent ! Donc, si l’Etat concède que le sport, comme la culture ou la santé, est un droit pour le citoyen, il doit mettre les moyens nécessaires pour aider ces jeunes à sortir de la rue. Je dis bien «sortir » de la rue !
L’EN n’arrive plus à se qualifier au Championnat du monde ou aux JO. A quoi attribuez-vous ce recul tant au niveau des clubs que de l’Equipe Nationale ?
C’est plus difficile de former un basketteur qu’un handballeur ou un volleyeur. Il faut au minimum 15 milliards à la Fédération pour former une bonne équipe, capable de jouer au niveau international. Je pense qu’il ne faut pas comparer le Championnat du monde de hand ou de volley avec celui du basket. Il n’y a qu’un seul représentant pour l’Afrique au Mondial de basket et idem pour les JO. L’Etat doit mettre les moyens à même de nous propulser vers la performance et l’excellence. Par moyens, je voudrais être clair : infrastructurels, organisationnels et, bien entendu, financiers.
Propos recueillis par
Shiraz Benomar
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