REUNION : Tissier : “C’est du 50-50”

Dimanche, à Saint-Leu, Laurent Tissier mènera le jeu saint-pierrois. En cas de victoire face au BCD, ce Réunionnais d’adoption affrontera une équipe mahoraise pour la 4e fois de sa carrière. La première fois, c’était en 1997 en CCCOI, aux côtés d’un certain Georges Assassa, coach du BCD...
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Pourquoi êtes-vous revenu à la Réunion ? Laurent Tissier : “Tout simplement parce que j’avais envie de rentrer. J’aurais pu trouver un club de N2 ou de N3, mais j’ai préféré revenir près de ma famille et de mes amis. Ma vie a toujours été ici. Je suis arrivé à l’âge de 7 ans et j’y suis resté jusqu’à 23 ans. En 4 ans, j’ai un peu fait le tour de la métropole.”

Que vous ont apporté ces quatre années ? “J’ai vachement évolué là-bas. J’ai appris à souffrir. En N2, je m’entraînais deux fois par jour, c’était beaucoup de sacrifices. J’ai énormément progressé physiquement par rapport à la charge de travail. Et puis j’ai eu 4 coaches différents. D’un point de vue tactique, j’ai beaucoup appris.”

Avez-vous le sentiment d’être passé à côté d’une carrière professionnelle ? “Je ne sais pas... Les gens disent ça autour de moi, même en métropole. On dit que je suis talentueux. Mais pour devenir pro, il aurait fallu que je parte beaucoup plus tôt. Un mec comme Florent (Eleleara, à Boulazac en Pro B) est parti à 15 ans. Je n’ai pas eu cette chance.”

Vous le regrettez ? “Je n’ai rien à regretter. Sur le plan humain, ça m’a permis de grandir. Peut-être que j’aurais pu être pro, mais c’est aussi beaucoup de sacrifices. C’est fatigant.”

Quel regard portez-vous sur la trajectoire de votre ami Florent Eleleara ? “C’est mon meilleur ami, je lui dis chapeau. On se connaît depuis l’âge de 7 ans. On était voisins. On a commencé le basket en même temps et on a été champions en benjamins avec le Tampon. C’est quelqu’un d’exemplaire, ouvert et généreux. Quand j’étais espoir à Châlons, nous n’avons pas joué ensemble en Pro A. Il ne jouait déjà pas beaucoup, parce qu’à son poste, il y avait Mike James (à Houston, NBA), alors pour moi, c’était mission impossible ! “

Vous avez choisi Saint-Pierre plutôt que le Tampon. Pourquoi ? “Fred (Robert, entraîneur de Saint-Pierre) m’avait appelé 2 mois avant la fin de ma dernière saison à Briançon pour me dire que je l’intéressais. Je lui ai répondu qu’il fallait discuter, parce que je suis Tamponnais. Je voulais voir les deux clubs. Ça ne s’est pas fait avec le Tampon, parce que leur recrutement était déjà bouclé.”

Le Tampon était-il prioritaire ? “Non, c’était à la meilleure offre. Et Fred m’a entraîné en minimes, c’est un ami de la famille... Le Tampon est mon club de cœur, mais je ne pense pas qu’ils l’ont pris comme une trahison.”

Parlez-nous de votre association avec Alexandre Dubard... “J’ai souvent joué contre lui. C’est un mec que j’ai toujours respecté. Mon rôle, c’est de mettre du rythme et de faire jouer les coéquipiers. Avec lui, tout devient plus facile. Il sent le basket. Il aime le défi et il prend ses responsabilités. En métropole, j’ai joué avec des supers joueurs. Il en fait partie.”

On dit que vous êtes le meilleur meneur de l’île... “Il y en a un qui est bon, c’est Kadafi (Houmadi, meneur du Tampon). Il est super rapide, adroit, il a tout. Je ne m’inquiète pas pour lui. Dans 3 ans, il sera vraiment très fort. Moi, je suis un joueur de basket parmi tant d’autres. S’il y en a qui pensent ça, tant mieux pour moi, mais je n’ai jamais été quelqu’un d’arrogant.”

Comment expliquez-vous la baisse de régime actuelle de Saint-Pierre ? “En ce moment, on a un problème de manque d’assiduité aux entraînements pour diverses raisons. Ça se voit au niveau de nos résultats. On a failli passer à la trappe à Saint-Paul (64-70), ça remet les choses en place. Ça fait longtemps qu’on est avertis. Mais même si on fait les cons sur quelques actions, on a la chance de gagner. Ça veut dire qu’on est là dans le money-time.”

Que retenez-vous de votre victoire (75-69) sur le BCD samedi dernier ? “C’était très équilibré, la différence s’est faite en défense en fin de match. J’ai été agréablement surpris du niveau du BCD. Tant mieux, ça donne plus de suspense. Cette équipe joue sans complexe. Sa force, c’est qu’elle est assez soudée. Il ne faut pas la prendre à la légère. Mais comme le diront tous les Saint-Pierrois, on n’a peur de personne.”

À quel genre de match vous attendez-vous dimanche ? “Comme samedi, ce sera très défensif. Cette semaine, à l’entraînement, on s’est tous mobilisés. Si on s’investit comme on le fait là, ça devrait payer. Je connais un peu la culture BCD. Cette équipe peut s’enflammer si tu lui donnes espoir. On va leur mettre la pression en défense tout de suite. C’est une finale, du 50-50. Notre objectif est de conserver tous nos trophées. C’est le challenge qui s’offre à nous.”

Propos recueillis par François-Xavier Rougeot

- LAURENT TISSIER EN BREF Né le 4 septembre 1980 à Saint-Germain-en-Laye (78). Meneur de jeu. - 1,81 m ; 77 kg. Clubs successifs : La Tamponnaise BB (de poussins à seniors, 1990-99), Châlons-en-Champagne (espoirs Pro A, 1999-2000), La Tamponnaise BB (2000-03), Sablé (N2, 2003-05), Briançon (prénationale, 2005-07), Saint-Pierre BB (2007- ?).


- La finale à Saint-Leu Initialement prévue au gymnase des Marsouins de Saint-Benoît, la finale du Trophée Coupe de France se jouera finalement dimanche (15h30) au gymnase de Saint-Leu, les panneaux du gymnase bénédictin étant endommagés.

- Mayotte à la traîne La date de la finale de la zone océan Indien entre le vainqueur local et celui de la Coupe mahoraise devrait être arrêtée au samedi 8 décembre à 20h30 (lieu à définir). L’adversaire mahorais n’est pas encore connu car à ce jour, les quarts de finale n’ont pas été disputés. “La Ligue mahoraise a de gros problèmes financiers, son président a démissionné”, explique Yolaines Coste, la présidente de la Ligue, revenue hier d’un séjour en métropole destiné à remplir ses fonctions à la FFBB.

- Saint-André - Saint-Paul reporté Réunie hier matin dans les bureaux de la Ligue, la commission sportive a décidé de reporter (date à définir) le match Saint-André - Saint-Paul (7e j.). Les Saint-Paulois avaient été contraints de faire demi-tour samedi dernier à la suite d’embouteillages au niveau de la Possession, consécutifs à un éboulement sur la route du Littoral.