01 octobre 2007

20e CHAMPIONNAT DE BASKET FEMININ : Pourquoi les 'Lionnes' ont perdu

Des éléments qui auront le plus marqué les hôtes de la 20e édition du Championnat d’Afrique de basket féminin (Can) qui s’est tenue au Sénégal du 20 au 30 septembre, on note le manque d’organisation et le pilotage à vue.

‘Aucun report n’est envisagé. Le championnat d’Afrique de basket féminin démarrera bel et bien à date échue. Même si on reconnaît que le budget mis à notre disposition est loin de prendre en compte toutes nos exigences, le tournoi va démarrer demain (jeudi 20 septembre dernier, Ndlr). L’Etat a fait le nécessaire en mettant un budget conséquent à notre disposition. Ce budget nous permettra d’évacuer le problème de la prise en charge de l’ensemble des délégations qui ont déjà commencé à arriver. Par conséquent, il n’y aura aucun report. On fera avec les moyens mis à notre disposition. Le tournoi démarrera bel et bien demain’. C’est le président du Comité d’organisation du championnat d’Afrique de basket (Cocan), Alioune Badara Diagne, qui se prononçait ainsi à la veille du démarrage officiel de la 20e édition du Championnat d’Afrique de basket (Can) féminin qu’a abrité le Sénégal du 20 au 30 septembre. Alioune Badara Diagne qui est, par ailleurs, le président de la Fédération sénégalaise de basket, ne s’était pas trompé toutefois de mot en disant qu’ils allaient ‘faire avec…’.

En effet, du début jusqu’à la fin du tournoi, qui a duré 10 jours, ils (les membres du Cocan) ont ‘fait avec’. Tout était sens dessus sens dessous au niveau du stadium Marius Ndiaye, où se déroulaient les différentes activités. Quand les maçons, les peintres, les plombiers ou autres travailleurs s’affairaient à mettre la dernière touche, les membres du Cocan s’activaient d’un coin à un autre soit pour confectionner des badges, soit pour installer des officiels de la Fiba-Afrique et les responsables des délégations étrangères ou encore pour poser un dernier point de coordination. Il n’y avait rien de clair et de pré-établi qui pouvait permettre aux uns et aux autres de vaquer tranquillement à leurs préoccupations sans être gêné. Au contraire, tout roulait au flou. Il n’y avait rien de clair dans la gestion du Cocan. Rien ne pouvait permettre, de visu, de faire savoir au premier venu qui était qui et qui faisait quoi. Cela partait dans tous les sens.

Chargé d’assurer la bonne coordination de l’organisation, le président du Cocan se distinguait par ses va-et-vient incessants qui ont fini par irriter les proposés à la loge officielle, dont la majorité était composée des membres de la Fiba-Afrique et des responsables des différentes délégations des équipes présentes à ce Can de Dakar. D’ailleurs, lors du dernier match de la poule A, ayant opposé mercredi dernier le Sénégal au Mali, le comportement du président de la Fédération sénégalaise de basket avait été décrié par son homologue malien qui, sans aucune gêne, lui a craché la vérité à la figure. Il a fallu l’intervention de bonnes volontés pour que l’incident diplomatique soit évité de justesse. Parce que les deux présidents de fédérations ont failli en venir aux mains.

Alioune Badara Diagne n’est toutefois pas le seul à s’illustrer par un comportement de bas étage. Proposé à la coordination de l’organisation au niveau de Marius Ndiaye, Serigne Saliou (Decasa) s’illustre par des empoignades avec les journalistes. Qui disait qu’au Sénégal, ‘le ridicule ne tue point’ ? De son côté, la commission communication s’est distinguée jusqu’à la fin du tournoi par son incapacité à mettre les journalistes dans de meilleures conditions de travail. Pour preuve, jusqu’à la finale d’hier ayant opposé le Sénégal au Mali, certains journalistes ou autres reporters photographes n’avaient pas eu leur badge. Ce sésame qui devait juste leur permettre de faire correctement leur boulot. Malheureusement, n’ayant pas leur passe-droit, ces derniers ont été souvent brutalisés par les policiers. La carte de presse qui pouvait leur servir de roue de secours, est foulée au pied par ces éléments de sécurité qui n’exigeaient que le badge du Cocan. Et rien d’autre. Il fallait alors user de toutes les astuces, en faisant notamment intervenir les confrères qui ont déjà leur sésame pour accéder à Marius Ndiaye.

Comme si tous ces manquements n’étaient pas de trop, l’animateur Aziz Samb qui a gagné le marché de prestation de ce Can, chiffré à 3 millions, a, à chaque mi-temps d’un match donné, présenté ses ‘cafards’ d’Oscar des vacances. Ce qui a soulevé l’ire de nombre de supporters et de spectateurs, venus à Marius Ndiaye pour suivre les matches de basket de cette 20e édition du Championnat d’Afrique de basket féminin.

M. N. SONKO