30 septembre 2007

TUNISIE : En marge de la participation des féminines au championnat d’Afrique

Méthodes à revoir, rigueur à retrouver…
Le dossier équipes nationales devra être ouvert. Il est temps d’opter pour une gestion rationnelle et rigoureuse qui devra rompre avec l’improvisation et l’émotivité

Sans entrer dans les détails de la participation de la sélection féminine dans le dernier championnat d’Afrique au Sénégal, on dira que les Tunisiennes ont déçu. Les résultats obtenus et la prestation dans la plupart des matches, sans oublier les «cartons» essuyés, font que l’on ne peut être heureux de ce championnat d’Afrique. Circonstances atténuantes? On peut parler de manque d’expérience continentale et même d’héritage accumulé, de lacunes techniques et athlétiques. On peut aussi invoquer les perturbations qui ont lieu au niveau du staff technique.
A Dakar, le cinq féminin a été confié à trois entraîneurs nationaux, et ce, sous le regard attentif de Moussa Touré, nouveau sélectionneur désigné!
Tout cela après le limogeage, très controversé et même peu galant de Ryadh Ben Abdallah, après les Jeux africains un mois avant le championnat d’Afrique. Est-ce avec ce flou et ces décisions précipitées qui obéissent plutôt à l’émotion et aux préjugés personnels que l’on bâtit une formation solide? Quand on se sépare (et d’une manière brutale comme c’est le cas avec Walid El Gharbi et Monem Oune) du sélectionneur national qui connaît tout sur ses joueuses à quelques semaines d’un événement continental, on ne peut s’attendre à des retombées positives. Les joueuses ont-elles été secouées et métamorphosées après le départ de Ryadh Ben Abdallah? Leurs limites que tout le monde connaît ont-elles été soignées illico? Des questions auxquelles les décideurs de la FTBB devront répondre.

Une génération
à rehausser

Le basket-ball féminin tunisien ne va pas bien depuis des années. Le constat, si laconique et si sec, est le résultat d’un processus de dévalorisation du travail au niveau de la sélection et des clubs.
Où sont passés donc les grands bastions du basket féminin comme le ST, la Zitouna, Al Hilal et les autres? Allez suivre un match du championnat féminin et vous allez comprendre pourquoi le niveau des joueurs et de la sélection est arrivé là.
Les clubs souffrent, le nombre de joueuses performantes qui arrivent en sénior diminue d’une façon inquiétante. Nous sommes donc confrontés à un problème de fond. Quatre ans après avoir reporté le championnat d’Afrique des moins de 18 ans à Nabeul, on n’a pas su entretenir cette génération talentueuse composée de Soltani, Ksouri, Chelli... Il faudra reprendre le travail avec sérieux et en profondeur en sélection. Espérons que Moussa Touré, qui promet déjà de moderniser tout en sélection, saura rehausser la génération actuelle de joueuses. Certains parlent de défauts techniques innés ou mal gérés par les entraîneurs de clubs ou de la sélection qui ont géré ces internationales.
Ce revers subi en championnat d’Afrique est significatif. Les sonnettes d’alarmes devront être tirées en urgence. Les responsables de la Ftbb devront réussir leur manière de décider. Ils ont de la volonté et ils ont des moyens financiers intéressants, mais on aimerait bien que la DTN et le bureau fédéral soient rigoureux et rationnels. La Ftbb ne peut pas assumer toute la responsabilité. Ce qui se passe dans les clubs finirait par faire disparaître des joueuses de talent et même des écoles de formation. Le basket féminin ne peut poursuivre dans ce chemin. Arrêtons une fois pour toute de gérer l’avenir de la sélection féminine et des autres sélections, suivant l’humeur et les préjugés personnels! Le basket féminin vit un moment délicat. Ses solutions ne sont pas réelles!
Rafik EL HERGUEM