28 septembre 2007

20e CHAMPIONNAT DE BASKET FEMININ : Sous le panier avec les Lionnes : Les intérieures livrent leurs secrets

Les images de leur superbe match contre le Mali continuaient de défiler dans leur esprit quand nous sommes allés les surprendre hier à l’Hôtel Savana. Jeanne Senghor, Anta Sy, Bineta Diouf et Ndèye Diola savouraient leur «monstrueux» match face aux Aigles. Occasion pour elles de livrer le secret sous le panier, le secret de leur complicité.

On ne parle que d’elles. Jusque-là discrètes, elles ont fini par sortir le grand jeu au meilleur moment. Durant la période où l’on avait besoin d’elles ; lors de la «petite finale» de la poule A contre les Aigles du Mali. Il s’agit des intérieures de l’équipe nationale du Sénégal : Anta Sy, Jeanne Senghor, Bineta Diouf et Ndèye Diola Ndiaye. Une bande de copines qui est sur le point de faire rêver tout un pays. Toute la famille de la balle orange. A quelques heures des quarts de finale contre la Rd Congo, ce soir à 20 h 30 au stadium Marius Ndiaye, les pivots sénégalaises livrent les clefs de leur complicité qui ont eu raison des Maliennes, de leur bonne défense exhibée mercredi face aux Aigles.

«On se connaît toutes. C’est peut-être cela notre force. On se complète mutuellement sur le terrain. Binette (Diouf) sait où elle doit m’aider. Jeanne (Senghor) sait où elle doit compléter Anta (Sy). Au-delà, la préparation a été un peu longue. On a joué durant une bonne période entre nous. Cela nous a permis de bien nous connaître», confie Ndèye Diola Ndiaye.

«ON NOUS REDOUTE A CAUSE DE NOTRE DEFENSE»

Une vie commune qu’elles partagent toutes ensemble depuis les derniers Jeux africains d’Alger à nos jours où elles sont rentrées avec la médaille d’Or au cou. «Trois mois ferme ensemble, ça change», renchérit la joueuse de Calais (France).

A mi-chemin, la Lionne peut laisser éclater sa joie, après un boulot presque parfait face aux scoreuses maliennes. «C’est une fierté de savoir qu’on fait du bon boulot. Beaucoup d’équipes mettent l’accent sur l’attaque. Aujourd’hui, beaucoup d’équipes nous redoutent à cause de notre défense», constate Ndèye Diola. Un travail régi par, également, un engagement personnel. «On ne peut pas contrôler le jeu offensif. Par contre, pour la défense, c’est juste de la volonté. Même si tu ne peux pas marquer un seul point, si tu empêches l’autre de marquer, tu prends logiquement le dessus», décortique-t-elle.

A cette volonté de défendre la «maison», s’y ajoute le soutien infaillible du 12e «Gaïndé». «Avec le public qu’on a, on ne peut pas faire moins. Il te motive tellement que cela peut te faire pousser des ailes», jure Diola.

TRAVAILLER LE SECTEUR OFFENSIF

Dans la même veine, Jeanne Senghor estime qu’avec une bonne défense, il sera possible de corriger les erreurs en attaque. «Si on défend bien, cela veut dire qu’en attaque, on ne devrait pas connaître beaucoup de problèmes. L’essentiel doit se faire dans le secteur défensif. Il faut être soudé. On parle après chaque match. On regarde ce qui n’a pas marché pour ne pas commettre les mêmes erreurs», souffle l’internationale sénégalaise de Charlevilles-Mézières.

Par contre, pour ceux qui redoutent que le bloc défensif ne se disloque, la Goréenne rassure : «Non ! On n’arrivera pas à cela. Le bloc est compact.» Au lendemain de son anniversaire (Ndlr : elle a eu 25 ans ce 26 septembre) sanctionné par une belle victoire devant une grande équipe malienne, la Lionne avoue n’avoir pas eu le temps de le fêter.

A quelques heures d’affronter les Congolaises en quarts, Jeanne Senghor espère et croit dur comme fer que l’occasion sera plus belle au soir du 30 septembre.

Seule fausse note, le secteur offensif. Sur ce chapitre, Bineta Diouf regrette seulement que le même résultat ne sanctionne pas le secteur offensif, malgré les efforts fournis depuis le début de la Can. Sur les raisons, la «française» fait état d’un manque d’adresse.

«LE BASKET, C’EST AVANT TOUT LA DEFENSE»

A l’image de ses autres copines, elle loue le travail accompli par les pivots et se livre à quelques cours de ce secteur de jeu. «Le basket, c’est avant tout la défense. Entre nous les intérieures, on se parle beaucoup. Avant, pendant et après le match. Surtout lorsqu’on est à table», souligne la sociétaire de Basket Land (Nf2 France). Sans oublier le respect obligatoire des consignes de l’encadrement technique.

Capitaine et parmi les doyennes de l’équipe, Anta Sy prime le collectif et veut qu’il reste la seule arme de l’équipe sénégalaise. L’ancienne reine du Sénégal souhaite associer le travail des intérieures à celui de l’ensemble de l’équipe. A l’image des ailières et des meneuses qui, selon la «Duchesse», abattent également un boulot remarquable. Toutefois, Anta reconnaît le dialogue permanent qui existe entre les intérieures de l’équipe du Sénégal. «On se parle beaucoup», affirme-t-elle. Une véritable arme sur laquelle les Lionnes comptent bâtir leur force afin de reconquérir le titre continental, sept ans après. Elles sont sur la voie royale qui passe, aujourd’hui, par la Rdc.

Woury DIALLO