28 septembre 2007

20e CHAMPIONNAT DE BASKET FEMININ : NDEYE NDIAYE, pivot sénégalais : « On va se bonifier »

Depuis le début du tournoi, la petite sœur d'Astou Ndiaye n'arrive pas à retrouver ses marques. Celle qui est surnommée Ndèye Diola par les Diolas (elle est née en Casamance alors que son père Amadou Latyr Ndiaye était gouverneur de Ziguinchor) espère que ses coéquipières vont se bonifier pour gagner la coupe et « convaincre les sceptiques ».

Ndeye Ndiaye
Ndeye Ndiaye
Le basket, c'est une histoire de famille chez vous ?

Ma sœur jouait au lycée Seydou Nourou Tall. Il y avait pas mal de basketteuses au niveau de l'Uassu. Elles l'ont un peu influencée et Astou nous a donné le virus dans la famille.

La non sélection de ta grande sœur Astou t'a-t-elle affectée ?

Cela m'a fait un peu de peine de ne pas jouer avec elle. Mais c'est une sélection, et elle n'a pas été retenue. On s'est croisées en équipe nationale pendant toutes mes campagnes. A la coupe du monde en Chine en 2002, en 2003 au Mozambique et 2005 au Nigéria, pour les Championnats d'Afrique et lors de la dernière coupe du monde au Brésil.

En sélection, comment étaient vos relations ? Jouait-elle son rôle de grande sœur ?

Elle joue son rôle de grande sœur et très bien même. Elle me booste à chaque fois qu'elle a en l'occasion. C'est moi qui fais toutes les taches même si je ne suis pas une bleue. A chaque fois, c'est Diola par ici, par là. Je la comprends un peu quand même. Elle fait son rôle de sœur. Il y a une bonne entente. Elle n'est pas mal.

Comment s'est passée ta saison cette année ?

J'étais à Calais cette année. J'ai joué à Clermont pendant deux ans, de 2004 à 2006. L'année prochaine, je vais jouer à Ankara en Turquie, en Euroligue.

Qu'est ce que cela te fait de quitter la Pro A française ?

Rien en particulier. J'avais envie de voyager. J'ai décidé d'être professionnelle alors je veux découvrir de nouveaux horizons. Je pouvais rester à Calais cette année, j'avais un contrat de deux ans. J'en avais un peu marre de rester au même endroit pendant des années sans bouger. J'ai préféré émigrer vers d'autres horizons

Le fait de jouer l'Euroligue a-t-il influencé sur ton choix ?

Pas vraiment. A Clermont, on a joué une année en Euroligue Fiba Cup. J'avais juste envie de bouger, de voir d'autres choses

Que sais-tu de ta prochaine destination la Turquie ?

Rien du tout. Je ne sais même pas si je dois amener des habits d'été ou d'hiver (rires), je ne sais absolument rien. C'est cela qui me motive le plus parce que ça va être du nouveau.

Que comptes-tu apporter à ton nouveau club ?

J'espère être bonne comme je l'ai été en France et mériter mon salaire (rires)

Qu'est ce qui t'a le plus marquée pendant ton passage à l'Ascfo ?

C'était les meilleurs moments de ma carrière. Comme pendant les Championnats d'Afrique, l'ambiance on peut pas la trouver en Europe. Ce n'est pas pareil. Avoir des gens qui se mettent le drapeau, portent votre tee-shirt, votre famille est là. Ce n'est même pas pareil. C'est cette ambiance qui m'a fortement marquée dans ma jeunesse et peut-être ce qui nous a motivées toutes à vouloir mieux jouer et revenir au bercail pour ces moments là.

On t'a vue contre le Mozambique très déterminée. Tu en voulais vraiment. Tu voulais effacer ta prestation des deux premiers matchs ?

A chaque match, on essaie de se bonifier. Les deux premiers matches, j'ai été nulle. Je le savais et je n'avais pas besoin qu'on me le dise. Le coach nous a remontées le moral en nous renouvelant sa confiance. Il sait ce qu'on est capable de faire. Il nous a vues jouer dans nos clubs. Là-bas, on est les meilleures marqueuses et rebondeuses. Mais en équipe nationale, il n'y a plus cette notion de famille. Tu veux jouer avec tout le monde. Tu n'a plus les réflexes de « killing instinct ». Je veux dire par là que tu n'as plus les réflexes que c'est moi qui vais marquer les 20 points ou prendre les 15 rebonds par rapport au salaire qu'on te paye. Ici, c'est plus une famille et cela te porte préjudice parce que chacun perd ses réflexes.

Jusqu' à présent, l'équipe n'a pas convaincu. C'est du à quoi ?

Je pense que c'est dû aux journalistes (rires). C'est dur quoi. En plus, il y a un public qui connaît le basket. Et puis, on nous compare aux anciennes, les Mame Maty et autres. C'est dur parce qu'on n'a pas encore atteint ce niveau. On essaie mais j'espère qu'on va se bonifier avec le temps. Peut-être à la fin, quand on aura la coupe, on va vous convaincre ».


Jeudi 27 Septembre 2007
Amadou Lamine NDIAYE