SENEGAL : CAN BASKET - Etat des travaux de réhabilitation de Marius Ndiaye et Lat Dior : Mi-figue mi-raisin !
Le championnat d’Afrique de basket féminin, prévu au Sénégal du 15 au 30 septembre prochain, s’approche à grands pas. Si les techniciens sont déjà à pied d’œuvre, par contre, au niveau des infrastructures, les travaux de réhabilitation avancent à pas de tortue. Pour l’heure, Marius Ndiaye se languit dans les bras des ouvriers au moment où Lat Dior de Thiès attend… la réouverture du chantier.
La vingtième édition de la Can féminine de basket se joue dans moins de quatre mois en terre sénégalaise. L’équipe des Lionnes du Sénégal, hôte de la compétition, mise sur son avantage à domicile pour rafler le premier ticket gagnant pour Beijing 2008. Du coup, tout le monde s’active à l’image des techniciens, Magatte Diop et Moustapha Gaye, présentement en France pour un voyage de prospection et de prise de contact. Cependant, les travaux de réhabilitation des sites devant accueillir les participants s’enlisent toujours dans le ciment. Les terrains sont encore en chantier. Et si Marius Ndiaye vit au rythme de l’agrandissement et de l’embellissement, le stadium Lat Dior de Thiès, fermé au public, est sous le coup de l’arrêt depuis l’affaire dite des «chantiers de Thiès». En attendant la réouverture de l’infrastructure sportive thiessoise et l’entame de la seconde tranche du stadium de Dakar, zoom sur l’existant infrastructurel et technique.
Marius Ndiaye se pare de ciment : Les alentours du stadium sont bien en plein dans les travaux. La zone est délimitée par une clôture avec quelques issues de passage pour l’accès à la Fédération sénégalaise de basket (Fsbb) et une autre entrée où passent les camions qui ramènent ou apportent du sable et les matériaux de construction. En cette matinée de lundi, les ouvriers s’affairent autour de l’enceinte de la balle orange. Les travaux bougent de partout. Du sol au toit. De la tribune officielle aux vestiaires. Du salon d’honneur aux toilettes (Wc), les ouvriers ne chôment pas. Et la méthode fait dans la simultanéité. Tous les secteurs sont attaqués. Quand les maçons vivent au rythme des différentes étapes de la construction d’un bâtiment, d’autres sont sur le toit et travaillent le bois qui doit supporter le toit. Tandis qu’un jeune homme s’acharne à enlever le carrelage passé de mode.
D’entrée, dans la zone de délimitation, le sable accueille le visiteur-surprise. Yeux rougis par cette attaque sablonneuse, des ouvriers, une pelle à la main, remplissent de sable un camion stationné dans le périmètre en ouvrage. Et en face de l’entrée centrale du siège de la Fédération sénégalaise de basket, un jeune homme, visage poussiéreux, se livre au rituel du gâchage composé de ciment, d’eau, de sable et du produit argileux avec minutie. Ce bonhomme alimente son camarade qui s’attèle au renforcement d’une des poutres qui soutient le bâtiment en face du secrétariat de la Fsbb. Non loin de là, au niveau de l’entrée du stadium, l’agrandissement du salon d’honneur laisse place à deux tons sur le mur. Un pan couvert de peinture et un autre qui attend sa première couche de peinture. Cette construction nouvelle est le fruit de l’agrandissement du salon d’honneur. A l’intérieur, les maçons s’affairent dans les toilettes réservées aux autorités. La réception aussi se fait une nouvelle jeunesse. Le temps de monter les quelques marches qui mènent à la tribune officielle des kan, kan, kan, perturbent la concentration des chargés à la réfection du toit. Quelqu’un s’en prend au carrelage avec son engin lourd. Normal que des gravats s’entassent sur le sol. Sur sa tête, d’autres s’affairent sur le bois qui attend la nouvelle toiture au moment où celle qui a fait les beaux jours de l’antre du basket, victime de rouille, repose derrière la salle de réchauffement en attendant d’être livrée aux services de Véolia.
Le soleil est au zénith mais, Marius Ndiaye et la mascotte de «Sénégal 97» surveillent continuellement les travaux de réfection de la salle de basket de Demba Diop. Un tour dans les vestiaires où la plomberie a cédé la place à un terrain nu, les salles ont gagné des centimètres. Toutefois, les officiels et les joueurs ne sont pas les seuls à bénéficier du confort, le public aussi a ses nouvelles Wc. Leur nombre a considérablement augmenté, d’ailleurs ces lieux sont en train de recevoir leur dernier coup de ciment en attendant le nivellement. D’où l’éclair de satisfaction qui illumine le visage du guide. Et dans son regard, on peut lire cette phrase qui refuse de sortir de sa bouche : «Nous sommes dans les délais.» Mais, en attendant ce jour heureux, au sous-sol de Marius Ndiaye, le président de la Fédération de basket, Alioune Badara Diagne reste vigilant sur l’état d’avancement des travaux. «Si on s’en tient au plan du chef de chantier, on a moins d’inquiétude à se faire», souffle le patron de la balle orange. Avant d’émettre des réserves pour ne pas trop dormir sur ses lauriers : «Nous restons cependant vigilants et nous veillerons au respect des délais.»
Pour rappel, une délégation de Fiba-Afrique séjournera au Sénégal du 7 au 9 juin afin d’effectuer le tirage au sort de la 20e Can féminine de basket-ball. Par ailleurs, cette délégation devrait visiter les sites de compétition de Dakar et de Thiès pour s’assurer du respect des normes de la haute compétition. Seulement à l’heure actuelle, c’est le stadium Lat Dior qui mène la cadence malgré l’état stationnaire des travaux. Ce qui vaut un détour à Thiès.
Lat Dior plombé par les chantiers de Thiès : L’endroit est désertique. Aucune présence humaine, seule l’herbe sauvage pousse sur le site. Les portes sont fermées, n’empêche la rouille s’invite sur le fer. Depuis l’Affaire dite des «chantiers de Thiès», les ouvriers se tournent les pouces et le complexe Lat Dior attend impatiemment que l’on lui appose son téraflex. Mais les finitions attendent encore la mise à exécution des belles promesses ministérielles. D’ailleurs, il est prévu des discussions entre le Projet de construction et de réhabilitation du patrimoine bâti de l’Etat (Pcrpe) et le ministère des Sports pour la relance du chantier.
Thiès, la rebelle est finalement entrée dans les bonnes grâces des autorités étatiques. Longtemps en doute sur le choix du deuxième site devant abriter la Can féminine de basket, Lat Dior s’est finalement vu rassurer par le ministre des Sports au sortir d’une réunion ministère-fédération de basket en marge de l’inauguration de la salle rénovée de Seed, le 16 avril dernier, à Thiès. Ouf... Quel soulagement pour la cité du Rail. La ville qui abrite l’équipe des cheminots, double championne du Sénégal, attend donc sa récompense : un championnat d’Afrique dans la cité du Rail. N’empêche, il y a encore de l’ouvrage. Les zones d’ombres planent encore sur la deuxième ville de la compétition. Malgré l’avancée considérable prise par Marius Ndiaye, Lat Dior a encore du chemin à faire avant d’atteindre le top «basketballistique». Outre, la pose du téraflex, la construction de deux autres vestiaires et l’augmentation du nombre de places plombent les ailes de Lat Dior. Le statu quo inquiète les férus de la balle orange. Mais l’optimisme demeure chez les Thièssois. Galvanisé par le peu de travaux à faire sur le site délaissé, Gora Mbaye, coordonnateur du comité régional de la Cocan 2007 affiche la confiance, suite à la déclaration du président Me Abdoulaye Wade de libérer les infrastructures sportives. «En un mois, si les fonds sont disponibles, on peut finir les travaux», souffle le président de la ligue de Thiès. Bel espoir. Certes, le téraflex est sur place, mais il reste les finitions. Des dernières retouches estimées à environ «250 millions de francs Cfa» de l’avis de Gora Mbaye. Et loin de se démonter, le coordonnateur régional «dunk» le dernier obstacle relatif au nombre de place. «Nous militons pour des tribunes amovibles, on peut aller jusqu’à 6 000 places. D’ailleurs, Gallo est sur cela», s’enthousiasme-t-il. De plus, Thiès est en train d’exhiber ses charmes pour la réception de la 20e Can féminine : une proximité avec Saly (20 minutes de Thiès) et ses chaînes d’hôtels en plus de la nouvelle salle du Cneps qui n’a rien à envier aux salles américaines. De quoi revigorer M. MBaye qui recommande toutefois, «il y a la volonté mais, il faut passer à l’action» pour parer à la précipitation de dernières minutes. Une pratique bien sénégalaise. Sur un autre registre, le comité local attend toujours son installation.
Boly BAH -
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