MAROC : Qui va succéder au Raja ?

Le premier acte de la nouvelle édition du championnat du Maroc, est pour le 11 novembre. La succession des verts du Raja est plus que jamais ouverte, certes il peut s’offrir une fois encore le titre de favori, mais la concurrence s’annonce des plus ardues de la part des équipes qui n’ont pas chômé durant l’inter-saison, aussi bien au niveau du recrutement qu’au niveau de la préparation.

Une fois encore et quoi qu’on dise, il y a toujours un quatuor majeur qui se dégage du lot pour s’offrir le fauteuil de favori, on veut dire par là, le Raja, l’IRT, le MAS, le TSC, à qui on peut ajouter cette saison l’ASS, le FUS ou encore le WAC qui compte à son tour quitter d’entrée la zone de turbulence.

Mais sans faire de scrutin pour désigner le numéro un de l’édition 2006-2007, avantage à la formation de Salé pour sa motivation à franchir le haut de l’échelle, surtout qu’elle va évoluer sur ses propres terres, ajouter à cela sa bonne préparation d’avant saison, et ce n’est pas le club ivoirien de l’ABC d’Abidjan champion d’Afrique qui dira le contraire. Les outsiders ne vont pas manquer de pointer une fois encore le bout du nez, à commencer par l’IRT qui garde toujours à travers la gorge son échec sur le plateau final du championnat du Maroc face au Raja. Il ne faut pas perdre de vue les équipes de Berkane ou de Kénitra qui peuvent jouer comme d’habitude le trouble-fête.

Nos astrologues peuvent élire ce qu’ils veulent pour la première marche du podium, le basket, lui, échappe souvent à la réalité. Pour cela laissons les espoirs à tous le monde pour un championnat que les amateurs souhaitent qu’il soit loin à - peu-près des faux calculs. Le basket-ball à la lumière du centre construit à Rabat doit quitter son lit pour s’offrir une belle balade autour du cercle suspendu.

1- ASS : Association Sportive de Salé

Lieu des rencontres : Salle Fatah Allah Bouazzaoui

Couleurs : Rouge et blanc

Entraîneur : Saïd Bouzidi

Anciennes gloires de l’équipe : feu Bouazzaoui, Layachi, feu Zaâri, Seffar, Saidi, Yahya, Yacir Nejjar, Thami.

Palmarès : Vainqueur de la Coupe du Trône 2003-2004 2 participants à une Coupe Arabe des club champions.

La vitrine de la formation de la cité des corsaires comprend une seule grande distinction, la Coupe du Trône remportée durant la saison 2003-2004, depuis qu’ils ont goûté au délice de la gloire, les responsables slaouis ne connaissent plus de répit pour rester dans le rang des gros bras du championnat. Confiée aux manettes techniques à l’enfant de la source Said Bouzidi, et ce depuis plus de quatre saisons, la phalange de l’ASS ne cesse de progresser sur le plan de la cohésion défensive. Cette saison la commission technique sera étoffée par Driss Houari personnage de qualité, et ce, pour avoir conduit l’autre formation rivale le FUS plus d’une fois sur le podium. La formation s’est renforcée comme il se doit pour faire face au championnat et la Coupe du Trône.

Reste pour le staff technique de trouver la bonne formule pour rester éveillé le long du parcours qui s’annonce des plus laborieux.

2) ASE : Amal Sportif d’Essaouira

Lieu des rencontres : Salle municipale d’Essaouira

Couleurs : jaune et bleue

Entraîneur : Zaki Eddine

Palmarès : Néant

Anciennes gloires de l’équipe : Antri, Fiah, Abid, Hajjouj, Barzi, Toufalâaz. A Essaouira, il y a le festival Gnaouas, les délicieux plats de poissons, les œuvres d’arts en bois de thuya, mais le basket-ball reste la plus grande passion de la population de la ville d’Essaouira, et ce, depuis longtemps, c’est la seule ville au Maroc où la femme a pu franchir le seuil de la salle pour suivre les rencontres jadis aminées par les frères Toufalaz, Antri, Moussa, Barzi, Hajjouj, Mohamed, et pas plus loin avec les Abid, Fiah, pour ne citer que ceux-là. Le basket-ball souirie a atteint par deux fois le stade de la demi-finale en Coupe du Trône et en championnat, par le biais de l’ASE et la MES.

Aujourd’hui la balle au panier connaît une sorte d’essoufflement au niveau des résultats, les uns disent par manque de moyens, d’autres par l’absence d’une véritable équipe dirigeante. Durant les deux dernières saisons, l’ASE n’a eu son salut qu’après l’épreuve fatidique des barrages, à l’aube de la nouvelle saison, une fois encore, on se fait des soucis pour l’équipe, puisqu’on laisse entendre que les joueurs n’ont toujours pas repris de manière officielle le chemin des entraînements. Faut-il se faire de nouvelles illusions pour l’ASE ?

3/ FUS : Fath Union Sport

Lieu des rencontres : Salle Ibn Yacine de Rabat

Couleurs : Rouge et blanc

Entraîneur : Mallé Sénéga

Palmarès : 16 fois champion du Maroc, 8 fois vainqueur de la Coupe du Trône, 3 fois champions maghrébins, 3 participations à des coupes européennes.

Anciennes gloires de l’équipe : Feu Hadj Bouanane, feu Yamani, Khalil, Doukkali Med, Belagnaoui, Laghrissi, Dinia, El Oufir, Houari, Cherkaoui, Mallé, Benadada, El Hasnaoui, Gary Donnel, Mouhcine Abdelmoutalib, Seyad Mokhtar, Muller, Ben Jamaâ Abdelhafid.

Avec un palmarès des plus étoffés du Maroc, le club de la capitale administrative se présente par lui-même.

Du temps des Belagnaoui Abdeljabar, Laghrissi, Abderraouf, Cherradi Noureddine, feu Khalil Yamani, Garry Donnel, Houari Driss, les frères El Oufir, Seyad Mokhtar, Dinia, El Hassnaoui, Benadada, Mallé, Yatribi, Mohcine Abdelmoutalib, pour ne citer que cela, le FUS donnait bien des frissons à ses adversaires, désuadés le plus souvent à ne rien tenter en face. La génération des Mouatalibi, Mouaq, feu Taia Abderrazak, a tout de même essayé de maintenir la flamme du FUS vacillante, mais faute de relève à la hauteur, le club FUS connaît depuis deux bonnes saisons un coup d’arrêt au point de donner bien des soucis à son entourage. Cette saison, le FUS est réparti pour une nouvelle saison dans l’optique de faire mieux que la saison dernière, on comptera beaucoup pour ça sur son capitaine Mouaq, Moutalibi Merouane meilleur scoreur durant la saison 2002-2003, Mallé l’ex.gloire du club et dans l’espoir de redynamiser la machine fussiste. On essaye d’abord, on verra ensuite si ça va faire mouche. Une chose est sûre, le FUS n’a pas le droit de se mêler à ceux qui vont affronter le supplice de la descente au bas de l’échelle.

4) IRT : Ithihad Ryadi de Tanger

Lieu des rencontres : Salle municipale de Tanger

Couleurs : Bleue et blanc

Entraîneur : Khalil Rouas

Palmarès : Un titre de champion du Maroc et une Coupe du Trône. L’ancienne gloire de l’équipe : Salah Eddine Mezouar, Mezouari Amine, Sif Eddine Lakhdar, Badissi, Dfouf, Castillo, feu Fedoul, Hassan Ben Khaddouj. La saison dernière la formation du détroit aura été la plus grande attraction du championnat avec une équipe flambant neuve, puisque son entourage n’a pas lésiné devant les moyens pour s’offrir des joueurs de qualités technique et physique de premier plan, a ajouté à cela la venue de Ghissassi Driss à la direction technique, une préparation au top, donc rien ne pouvait s’opposer à ce que les azurs-blanco de Tanger ne s’offrent pas le doublé de la saison 2005-2006, mais contre toute attente la phalange tangéroise se fait crucifiée par une vaillante équipe du Raja. Ce jour là plusieurs facteurs ont fait que les Tangérois ratent leur passage sur le plateau final, pas besoin de faire un dessin. Cette saison avec le retour aux manettes techniques de l’équipe de Khalil Bouhlal, sans oublier le début tardif des entraînements, il faudrait du temps pour voir plus clair du côté de Tanger, mais gageons sur une seule chose, le basket à Tanger est une grande culture, et ne pourra plus jouer les seconds rôles.

5- MAS : Moghreb Athlétic sportive

Couleurs : Jaune et noir

Lieu des rencontres : Salle du 11 Janvier

Entraîneur : Nait Ali - Diop

Palmarès : 4 fois champion du Maroc, 5 fois vainqueur de la Coupe du Trône, champion d’Afrique des clubs champions, champion d’Afrique des vainqueurs de Coupe.

Les anciens gloires de l’équipe : Filali Najib, feu Nabil Souary, Ghissassi Driss, Nail Lamseyh, Bouhaba Abdelfattah, Jaed M’Tarfi, Gaâdoudi, Diop, Ouissaden, Hassan Ben Khaddouj.

Après l’éclipse de la section du football, celle du basket-ball est devenue par excellence le porte drapeau du sport à la capitale spirituelle, accumulant titre sur titre, au point de révolutionner le basket-ball national à plus d’un niveau. En 1999, la disparition de son meneur Nabil Souary a déstabilisé le système de la phalange fassie, ajouter à cela le départ massif de plusieurs de ses titulaires pour des raisons diverses. Mais le MAS est toujours là pour se mêler à la course au titre. Cette saison la principale force du MAS, c’est d’avoir conservé la même paire sénégalaise. La constance offensive de Matar, Bassim et Alfa, et la force montante de l’équipe à Alaoui, ont en partie maintenu la cadence et même permis à l’équipe d’atteindre le dernier carré (Coupe du Trône et championnat). Dans l’entourage du MAS, on compte une fois encore rester fidèle à la tradition, en clair jouer le titre qui échappe à la vitrine du club depuis 2002-2003, c’est bien loin. Pour cela, il faut garder le mental acquis en fin de saison. Ne pas se disperser. Ce qui semble toujours plus difficile à Fès qu’ailleurs.

6) KAC : Kawkab Athletic Club.

Couleurs : vert et blanc.

Lieux de rencontres : Salle d’Al Massira de Kénitra. Entraîneur : Thami.

Palmarès : Vainqueur de la Coupe du Trône en 1983-84.

Les anciennes gloires de l’équipe : Feu Zeroual Mustapha, feu Arazane, Chamama, Ouissaden, Hassan B. Khaddouj, Hammouch, Seyad Mokhtar, Ouiri.

Le club de la rive du Sebou a créé la sensation la saison dernière après avoir tiré le tapis sous les pieds de la formation de Tan-Tan alors super favorite. Avec un groupe d’amis qui semble s’amuser autour du panier plus que jouer, et ça marche à merveille, un budget des plus faibles, puisque lors de la saison 2005-2006, il a atteint les 160 mille dhs, une vraie misère. Pour son retour à la cour des grands, le comité du KAC n’a pas cassé sa tirelire pour s’offrir de nouveaux bras, mais une fois encore on va faire confiance au cru du club comme par le passé. Kénitra a toujours donné naissance à des joueurs de très bonne qualité technique, et rien qu’en citant les feu Zeroual, Arazane, Hassan Ben Khaddouj, Sayad, Chemma, Hamouch, Ouiassem, les frères Ouiri, feu Bouyafrioui, pas besoin de photo. Donc on suivra une fois encore avec curiosité le parcours des coéquipiers de Zouita.

7) RCA : Raja Club Athlétique.

Couleurs : vert et blanc.

Entraîneur : El Guerch Bouchaïb.

Lieux des rencontres : salle du complexe Mohammed V.

Palmarès : 2 fois champion du Maroc, 2 fois vainqueur de la Coupe du Trône, 3ème au championnat arabe des clubs champions.

Anciennes gloires de l’équipe : Feu Nabil Souary, Khalfi, Amr-Allah, Tazeroualt Mustapha, Abouzair, Arazam.

Au début de chaque saison, on se fait des soucis pour l’Aigle vert du Raja, des joueurs qui réclament leurs dus, un comité qui tarde à voir le jour, c’est le Raja il a toujours faim au début, mais à la fin il coiffe tout le monde au poteau, alors pourquoi changer ce qui marche on murmure du côté du quartier de Derb Soltane. Eh oui, un gagneur ne lâche jamais.

Une fois encore, l’Aigle vert sera candidat à sa propre succession. La principale force du Raja c’est de rester fidèle à un fond de jeu qui lui est propre, et dont il garde le secret. El Guerch ne va pas pour autant remanier son effectif, pour ne pas déroger à sa ligne de conduite cette saison avec une fois encore des deux chefs de file Lichatf Kamal et Fenjaoui Mourad.

Donc, la grande force du tenant du titre sera donc la stabilité et l’expérience.

8) RSB : Renaissance Sportif de Berkane.

Couleurs : Orange et noir.

Entraîneur : Nakhoh.

Palmarès : Une participation à la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe face aux Bulgares de Sofia.

Lieux des rencontres : Salle Massira de Berkane.

Anciennes gloires de l’équipe : Yousfi, Lamkhahli, Stitou, Atrouss, Azzaoui, Waheb, Ben Younès.

Depuis deux saisons, les responsables de la Renaissance de Berkane ont bravé la chronique en mettant la barre très haut en matière de recrutement, s’offrant au passage le meneur du team national Khalfi Mustapha, tout ça dans l’optique de donner un nouveau souffle au basket-ball dans la ville, se mêlant par la même occasion à la course aux premières loges. Mais rien ne fut, l’équipe toujours dans les eaux du milieu du tableau. Alors où se trouve le pépin qui bloque à chaque fois la machine ? La question se pose à l’aube de chaque édition.

Avant le premier entre - deux, et après le départ de président Madrane Mohamed, à qui s’ajoute ceux Khalfi, Amr-Allah, les deux joueurs étrangers, l’équipe vit des moments troubles sur le plan financier, certes, les bonnes volontés ne manquent pas à Berkane à commencer par le Dr Fathi, mais c’est sporadique, le représentant de l’oriental mérite amplement un soutien stable pour pouvoir travailler dans la sérénité.

9) TSC : Tihad Sportif Casablanca.

Couleurs : Jaune et noir.

Entraîneur : M’Jahed Youssef.

Lieux des rencontres : salle du complexe Sidi Mohamed à Casablanca. Palmarès : 3 fois champion du Maroc, 5 fois vainqueur de la Coupe du Trône, troisième au championnat arabe des clubs champions.

Les anciennes gloires de l’équipe : Youssef M’Jahed, Chafif, Haddani, Ben Cheick Abdelghani, Hannouni, Rassam, Bouzidi, Alami Hassan, Meknassi, feu Bouchaïb, Hassan Hachad.

Voilà une équipe qui s’inscrit dans le registre de la bonne cavalerie du championnat du Maroc, œuvrant de manière inlassable au progrès de la grosse balle orange, sans oublier que l’équipe du TSC n’a jamais essayé de mettre la main entre l’arbre et l’écorce, un vrai esprit professionnel en matière de gestion sportive, l’esprit de société, puisque l’équipe a toujours fait partie du social de la Régie des Tabacs. La saison dernière après la dissolution de l’équipe du football, on se faisait peur du côté de basket, mais rien ne fut, le TSC est toujours là, et c’est formidable pour le basket-ball national, dans le mesure qu’il reste l’un des plus grands animateurs du jeu et des joueurs, avec une situation stable et sereine, c’est la force peut-être du groupe à l’entraîneur M’Jahed. L’ensemble reste complémentaire avec un mental forçant l’admiration des observateurs de la balle au panier. Le TSC part pour mettre une fois encore le feu aux poudres.

10 WAC : Wydad Athlétic Casablanca.

Couleurs : Rouge et blanc.

Entraîneur : Hachad Hassan.

Lieux des rencontres : Salle du WAC à Casablanca.

Palmarès : 8 fois champion du Maroc, 4 fois vainqueur de la Coupe du Trône, 2 participations à la Coupe d’Europe des clubs champions (Villeurbanne et Benfica).

Anciennes gloires l’équipe : Feu Riad Moulay, Alami, Sebbar Abderrahmane, Ladjaj Bernard, Mouafi, Harras Bouchaïb, Alaoui Ain, Ben Jelloun Yacine, Alaoui, Azzeddine Hachad, Azzeddine Hilali, Trombati, Chefchaouini, Hassan Hachad.

Peut-on continuer à vivre sans titres, dans un premier temps, oui, mais vivre sans de bons résultats, non. C’est la nouvelle devise de l’équipe dirigeante de la formation de la métropole économique. Et ce n’est pas son président M. Mourad Sadki qui dira le contraire. Après donc trois saisons très discutées, le WAC part donc cette saison avec de la foi et de l’enthousiasme sous la conduite de son jeune entraîneur Hassan Hachad, au départ on peut avoir le beurre et l’argent du beurre, dans la mesure où l’équipe va fonctionner plus avec la « jeunesse du club » en attendant le recrutement d’un 5 capable de stabiliser le jeu intérieur de l’équipe. Pour la montée de la balle on fera confiance à Zengui qui semble avoir depuis acquit une certaine expérience. Aussi on attend avec curiosité le retour de l’enfant terrible du club Layadi Karim après un bref séjour chez le voisin du Raja. Le pari du jeune coach du Wydad : placer d’entrée ses rouges hors de la zone « rouge » manière d’acquérir un mental de fer. Le public wydadi s’attend au réveil de sa phalange pour ne pas vivre une nouvelle saison dans l’angoisse, aura-t-il la patience d’attendre à ce que l’équipe prend forme ?
Saïd BEN CHERKI