05 juin 2006

TUNISIE : La Dalia Sportive de Grombalia vainqueur de la coupe 2006

Zouheïr Mouelhi : «Le fruit de la discipline, de l’ambition et de la personnalité…»
Pour l’entraîneur de la DSG, cette victoire en finale confirme le brillant parcours d’une équipe unie et ambitieuse à souhait

La DSG l’a fait devant le SN, récent champion et l’équipe qui avait la cote. Sur le parquet, les rôles et les ambitions se sont inversés : c’est la DSG — bien que menée tout au long du match — qui a fait la différence en gérant le match suivant ses ressources. L’organisation défensive du nouveau vainqueur de la coupe bloquait, petit à petit, les manœuvres du SN qui a du mal à trouver la sérénité et la motivation de son adversaire. L’entraîneur de la Dalia, Zouheïr Mouelhi, dévoile sa stratégie : «Pour ce match, nous avons prévu d’être menés avec un écart qui ne devrait pas dépasser les huit ou dix points. Ce que je cherchais, c’est d’aborder la 2e mi-temps avec le moins possible de fautes individuelles.
Chose faite, car je n’avais que 7 joueurs sur lesquels je pouvais compter dans un match pareil. Sur le plan physique, l’équipe s’est bien comportée. Nous avons tout fait pour mettre le doute dans le camp nabeulien. Nos pointeurs à 3 points, bien que je n’aime pas trop abuser de cette arme, se sont chargés de faire revenir l’équipe dans la partie. Nous n’avons pas joué sur le rythme rapide et engagé du SN. C’était là aussi un autre élément clé de notre réussite. Je suis très heureux de ce succès, nous le méritons».

Joueurs assoiffés

La DSG a créé la sensation de la saison. C’est une équipe formée de joueurs que les observateurs de basket connaissent bien. Des joueurs qui ont l’expérience, mais qui n’ont pas réussi, à degrés différents, de belles carrières dans leurs clubs. «Peut-être qu’individuellement, les joueurs de la DSG ne se sont pas imposés dans leurs anciens clubs. Mais quand nous les avons mis ensemble, ils ont formé un seul groupe. Ils se sont sentis importants à la DSG. Ce qu’ils cherchaient, c’est de gagner un titre car nombre d’entre eux n’ont pas goûté à la consécration. Assoiffés de reconnaissance, ils ont sorti une saison impeccable».
Avec 100.000 dinars de budget, la Dalia s’est frayé un chemin parmi les grands du basket tunisien. L’ambition appuyée par le soutien inconditionnel du public n’aura pas suffi pour arriver. Il y a aussi le facteur organisation et discipline. Là, on connaît Zouheïr Mouelhi. Un technicien qui privilégie la discipline et il appartient à cette race d’entraîneurs qui y va avec un langage clair, parfois musclé. «L’intégration des nouvelles recrues a été un succès. Tout le monde en était convaincu. Mes méthodes? Elles sont dures, mais c’est ma manière. Je protège mes joueurs contre la facilité. J’ai fini par imposer un style de travail sérieux, car je savais que c’était l’unique moyen d’y arriver. Le résultat est là. La discipline du groupe, le mental et le sérieux ont été payants».

Des significations

Ce titre a des significations pour la DSG. C’est une équipe qui devra jouer les premiers rôles et sortir de son standing d’avant-finale. Les moyens financiers seront peu disponibles avec ce titre gagné, mais l’important est que l’équipe ne perde pas son équilibre. Quant à Zouheïr Mouelhi, c’est son premier titre gagné avec les garçons. Quelque chose a changé dans sa carrière d’entraîneur? L’intéressé estime qu’il aura le même respect vis-à-vis de son travail. Quand vous gagnez un titre, ceux qui vous connaissent de près ne changeront pas leur vision. Ils savent vos compétences mais ceux qui sont loin et qui entendent parler de vous seront plus convaincus par vos qualités. Un titre gagné, c’est important dans le CV d’un entraîneur. Et l’avenir? Trop tôt pour en parler, Grombalia savoure encore cette première coupe. Bravo!
Rafik EL HERGUEM