REUNION : "C’est pas la guerre"
Suspendu
ce soir, Henri Lembé-N’Dongué assistera au match des tribunes, sans
exprimer de rancœur particulière d’une sanction pourtant discutable.
(Photo : Julien Azam)
Saint-Pierre
et la Tamponnaise se disputent une place de finaliste pour rejoindre le
BCD dans un environnement nauséabond. Épilogue ce soir, lors du match
d’appui, avec le discours apaisant d’Henri Lembé-N’Dongué, suspendu pour
ce match après l’application discutable du règlement.
Basket-ball : demi-finales
Ce qui est sûr, c’est que pendant 40 minutes, ce soir, Saint-Pierre
et la Tamponnaise vont jouer au basket. C’est déjà beaucoup. Ce sera
pour la troisième fois en deux semaines. Ce sera pour une place en
finale face au BCD. Enfin les bruits de basket remplaceront les bruits
de couloirs. Du moins on l’espèreOn récapitule. Il y a trois semaines, Saint-Pierre apprenait qu’il affronterait la Tamponnaise et non pas Saint-Paul, sans son ailier nigérian Solomon Alao, qui ne reviendra finalement pas. Des pénalités et un forfait au BCD étaient passés par là. Le sentiment de coup monté aussi, Philippe Lécuyer, président de la commission sportive, étant aussi dirigeant tamponnais. Colère du président saint-pierrois. Recours à la Ligue. Coup d’envoi de balles perdues. Match 1, victoire de la Tamponnaise (72-62). Bagarre. Match 2, victoire de Saint-Pierre (74-63). Atmosphère discutable. Mercredi, suspension d’Henri Lembé-N’Dongué, meneur et scoreur tamponnais pour cinq fautes techniques.
L’article 615 est brandi par la commission de discipline. Présidée par Jean Fribourg, dirigeant de Saint-Pierre. Quelques lignes dans un règlement qui permettent de suspendre un joueur sans convocation préalable au motif qu’il serait dangereux. On en doute. Moins de la collusion. C’est pas chouette. Mais ça fait un partout. Balle au centre. Et entre-deux pour lancer une demi-finale ou le terrain apparaît très loin.
Heureusement, Henri Lembé-N’Dongué le ramène à vue en "acceptant toutes (ses) fautes techniques et (sa) suspension." Pourtant, il "a fait cinq championnats" et "n’a jamais vu ça." Sa sanction, qu’il a appris "dans les journaux", c’est "pas la fin du monde. J’ai joué des finales du championnat suisse, je ne vais pas me battre pour un match de Régionale", appuie-t-il. Cette opposition, pour lui, "c’est pas la guerre." Et ça fait du bien de l’entendre. Alors, ce soir, il va "venir encourager (ses) coéquipiers" qui sont à un match de la finale. "C’est déjà magnifique pour nous, le contrat est rempli." Il manquera tout de même à son équipe, même si la Tamponnaise "est une équipe avec 14 éléments."
"une mauvaise pub"
Emmanuel Ah-Sen et Emmanuel Barret seront chargés de le remplacer et tous ses coéquipiers avec. "Si chacun apporte 6, 7, 8, 10 points en plus, on peut gagner", estime Cyril Hoarau. Un beau défi. Les Saint-Pierrois s’avancent quand même comme favoris. Évacuant les à-côtés avec difficulté. "On fait tout pour rester concentré sur le terrain", explique Daniel Doro, l’entraîneur saint-pierrois. C’est difficile. Mais c’est de là que viendra l’épilogue de cette demi-finale où les coups bas font "une mauvaise pub" au basket, comme le souligne Cyril Hoarau.
On pourrait espérer une autocritique, comme l’avance le Tamponnais. "Cette demi-finale permettra peut-être de crever l’abcès et de mettre fin à cette ambiguïté entre ceux qui dirigent les commissions et qui ont des intérêts dans des clubs." Si seulement. Pas sûr toutefois qu’on en sorte par le haut du panier. Reste que comme le dit Henri Lembé-N’Dongué, le basket, "c’est pas la guerre."
Hervé Brelay
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