01 juillet 2013

SENEGAL : Finale avortée de la Coupe du Sénégal Dames : Le Duc sent un parfum de complot…

Alors que le dossier est sur la table de la Fédération sénégalaise de basket, les dirigeants du Dakar université club (Duc) sont montés au créneau hier pour apporter des éclairages sur les violences qui ont terni la finale de Coupe du Sénégal Dames qui opposait leur équipe au Saint-Louis basket club. Leur argument principal : le statut du président de la Commission des arbitres, Pape Bana Ndiaye, président « exécutif » de l’équipe saint-louisienne.
Au cœur de la conférence de presse d’hier des dirigeants du Duc après les événements qui ont interrompu, samedi dernier, la finale de la Coupe du Sénégal Dames qui mettait aux prises leur formation au Saint-Louis basket club (Slbc), figurait la double casquette de président de Saint-Louis basket et de patron de la Commission des arbitres,  Pape Banna Ndiaye. Une « anomalie à rectifier le plus rapidement possible », selon les Universitaires. « Il a autorité sur les personnes choisies, il gère la carrière des arbitres, donc il ne peut pas être en même temps président de club. Ce sont deux fonctions incompatibles, la logique de la cohérence ne le recommande même pas. Outre cette question d’éthique et de morale, il y a également, dans la réglementation, l’interdit », fustige le président la section de basket de la formation universitaire, Me Babacar Ndiaye.  

  Pour les Etudiants, « ce n’est pas un problème de personne, mais de forme ». « Pape Banna est un grand dirigeant qui a beaucoup apporté au basket sénégalais, mais on ne peut pas être juge et partie », explique le président Me Babacar Ndiaye. Mais, la grande question qui se pose est de savoir pourquoi les dirigeants de la formation universitaire ont-ils attendu maintenant pour dénoncer un fait dont ils étaient au courant depuis longtemps ? A cette question, la réponse est sans équivoque : « C’est la première fois que l’occasion nous est donnée publiquement d’en parler. En matière d’administration, il y a des choses qu’on ne dit publiquement que quand l’occasion se présente, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’on n’en parlait pas dans d’autres instances », justifie Khalifa Ndiaye, vice-président du club. « C’est cette année que nous sommes venus à la tête du Duc, donc c’est uniquement cette année qu’on peut poser le débat lorsqu’on a été informé de cette situation », ajoute le président qui faisait face à la presse pour apporter la preuve que les Etudiants sont bien « victimes » d’une « grossière erreur » d’arbitrage.
  Images à l’appui, ils ont tenté de démontrer qu’ils avaient bien raison de contester le dernier panier des Saint-Louisiennes, à l’origine de la cacophonie. Et les images de la chaîne de télévision 2S Tv sont claires, le chrono était bel et bien bloqué au moment où Ndèye Sène marquait son panier. De fait, estime Me Ndiaye, « l’action devait être reprise comme cela se fait à chaque fois que le chronomètre est bloqué », ce qui n’a pas été le cas. D’où le courroux des dirigeants du Duc qui évoquent la thèse du complot. Mais, le vice-président Pathé Fall avertit : « Nous mettons plus de 70 millions par an pour gérer la saison de nos deux équipes, donc nous n’accepterons pas que les gens fassent une coalition pour nous faire perdre. Qu’on fixe les règles du jeu et qu’on les respecte ».    
… et va porter plainte contre X
  C’est sans nul doute l’acte qui a mis le feu aux poudres. Alors que le Saint-Louis basket club venait de marquer « le panier de la polémique », Abdoul Aziz Mbodj, un des patrons du Dakar université club, se faisait tabasser par les forces de l’ordre. Ce qui a suscité la colère des supporters du club universitaire qui ont opposé une vive résistance aux policiers. Les dirigeants du Duc préparent une riposte et annoncent une plainte contre X. « Il a un dossier médical et nous sommes en train de rassembler des éléments de preuves pour déposer une plainte contre X parce qu’on ne connaît pas l’identité des policiers qui l’ont agressé », annonce le président Me Babacar Ndiaye. En effet, pour le responsable du Duc, « il est temps qu’on mette un terme à certaines pratiques. Vous ne pouvez pas arrêter quelqu’un et l’humilier au vu et au su de tout le monde alors qu’il n’a opposé aucune résistance. Aziz voulait simplement avertir son banc, on l’appréhende et au lieu de le faire attendre sur le banc en attendant la fin du match, on le menotte, on le tabasse, on le ligote et lui fait subir des sévices », condamne fermement le président de la formation estudiantine.