21 février 2013

SENEGAL : US Gorée : Les Insulaires veulent oublier leur saison passée


Contrainte de jouer les Play-downs la saison passée, l’Us Gorée est bien revenue cette année et vient de se qualifier pour les Play-offs. Les Insulaires espèrent ainsi faire oublier leur dernier exercice et revenir pour de bon dans le haut du tableau du basket masculin.
C’est le calme d’après cours. Le terrain d’entraînement de l’Us Gorée respire la quiétude. Dans les locaux des cours privés Asselar, quelque part à Ouagou Niayes, seuls les bruits de balle et les consignes du coach Cheikh Diouf se font entendre. Sur le parquet, l’effectif goréen presque au complet s’adonne à des ateliers d’attaque-défense. L’équipe insulaire est aujourd’hui d’attaque pour « aborder sereinement » les Play-offs, selon les mots de l’entraîneur Cheikh Diouf. Qualifiés avant la fin de la phase de poule, les Goréens ont fait mieux que la saison passée où ils avaient dû se contenter d’une place peu enviable aux Play-downs. Une vraie saison noire pour cette équipe-phare du basket masculin habituée à jouer dans le haut du tableau. Une situation qui a intrigué plus d’un dans le National 1 masculin. On n’était bien loin de cette équipe goréenne qui a joué les grands rôles dans le championnat national masculin.
Aujourd’hui, cet épisode des Play-downs semble être oublié et les yeux des Insulaires sont braqués sur le reste de la saison. « Mon objectif, c’était de se qualifier pour les Play-offs. Voilà qui est atteint », se réjouit coach Cheikh Diouf. Logée dans la poule B, avec le Duc, l’As Douane, Rail ou encore Louga, l’équipe goréenne a réussi à se classer deuxième avec seulement 3 défaites en phase de poule. Une vraie remontée pour « réparer la déroute de la saison passée », soutient l’un des cadres de l’équipe, Sory Traoré. L’entraîneur Cheikh Diouf n’a pas été surpris par la contreperformance de la saison passée. L’exode qui mine presque toutes les équipes n’a pas épargné la sienne. L’Us Gorée a ainsi perdu « une bonne partie de ses meilleurs joueurs », en pleine saison. Le meneur Sory Traoré et l’ailier Malamine Bodian avaient pris la route de la Guinée équatoriale à l’appel de leur ancien coach, l’ex-international sénégalais, Aly Ngoné Niang. L’intérieur Pape Sow, lui, était parti au Maroc. De grosses pertes qui ont affecté l’équipe goréenne. « C’est presque le 5 majeur de l’équipe qui était parti. Si cela vous arrive en pleine saison, forcément, il y a des conséquences », justifie Cheikh Diouf. En plus, « nous avons perdu des matches que nous aurions dû gagner. Et dans ces cas-là, il faut compter sur des faux pas des autres équipes et des calculs d’épicier. Cela nous a porté préjudice », poursuit Sory.
Esprit de revanche
Très en verve lors de cette séance d’entraînement, Sory multiplie les remontées de balles et les bretelles sur ses coéquipiers. Le meneur goréen qui a marqué le championnat ces dernières années est l’un des cadres les plus en vue de l’effectif. Ce qui lui a valu une expérience avec l’équipe nationale lors du tournoi de la Zone disputée en 2010 à Dakar. Aujourd’hui, Sory et ses coéquipiers espèrent se racheter et ainsi jouer dans le haut du tableau et « pourquoi pas gagner des coupes ». L’équipe semble tendre vers ces objectifs et ainsi faire oublier la tache noire de la saison passée. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas disputé de finales », renchérit-il. La dernière finale de coupe jouée par Gorée remonte à la saison 2010-2011. Une finale de Coupe Saint-Michel perdue contre Mermoz. Depuis lors, c’est la traversée du désert et les Goréens espèrent profiter de leur actuelle bonne dynamique. « Il y a une grande solidarité au sein de l’effectif et nous misons beaucoup sur le travail collectif. En plus cela, nous avons enregistré beaucoup de renforts, des revenants mais aussi de nouvelles recrues qui se sont bien adaptés. Aujourd’hui, l’équipe développe un bon esprit de groupe », dixit Diouf. Ainsi, en plus du retour de Sory et de Malamine, Gorée enregistré de nouveaux joueurs en provenance d’autres clubs locaux et de l’étranger. C’est le cas de l’ailier Papa Diaw, récemment rentré des Etats-Unis.
Ce demi-frère du basketteur français Boris Diaw qui était dans une université américaine espère apporter « la rigueur et le physique du jeu américain » et ainsi remporter des trophées. Mais tous ces renforts ne peuvent pas jouer ensemble avec la réglementation de la fédération qui interdit de faire jouer plus de 3 nouvelles recrues. « On est obligé de faire des rotations avec les nouveaux », se désole le coach. Ce qui va certainement constituer un handicap pour Gorée lors de la deuxième phase du championnat et aussi lors des coupes nationales et régionales…

Malamine Bodian et Sory Traoré charmés par l’expérience équato-guinéenne
Leur duo représente une grande force dans le jeu goréen. Le meneur Sory Traoré et l’ailier Malamine Bodian, partis en Guinée équatoriale, la saison passée, sont revenus dans l’effectif goréen cette année. Un retour qui a coïncidé avec la bonne dynamique de l’équipe insulaire en championnat. Après un séjour de quelques mois, les deux joueurs ont été marqués par cette expérience équato-guinéenne. « C’était ma première expérience en tant que joueur expatrié. C’est une personne avec qui je travaillais qui m’a parlé de ce pays. Il y avait un contrat comme entraîneur et quand il m’a parlé de la destination, je me suis dit pourquoi pas », témoigne Sory Traoré. Pour cette sortie, ils ont choisi la destination Guinée équatoriale qui n’était pas très prisée et connue des sportifs sénégalais. Ce n’est que ces dernières années que des footballeurs sénégalais sont allés monnayer leur talent dans ce petit pays pétrolier de l’Afrique centrale. « Ils sont en train de construire leur basket et ils y mettent les moyens ». Recruté par le club Rhéma de Malabo, Sory affirme avoir vécu une bonne expérience là-bas. « Pour une première sortie hors du Sénégal, j’ai beaucoup appris. Cela m’a permis de me confronter avec d’autres joueurs venant d’ailleurs et d’être au contact de leur basket. Cela a été vraiment enrichissant », poursuit-il. Comme Sory, Malamine Bodian a trouvé l’expérience équato-guinéenne très enrichissante. « Ils ont de bonnes infrastructures et investissent dans le basket ». Revenu au Sénégal à cause de problèmes administratifs, Malamine se dit prêt à retourner dans ce pays si l’occasion se présente à nouveau.
Oumar NDIAYE