01 septembre 2012

REUNION : Sifflets coupés


 
Les arbitres resteront dans l’ombre ce week-end pour la reprise du championnat faute d’avoir été désigné par le président de leur commission, dont le poste est pour l’instant vacant. (Photo Archives)
 
BASKET-BALL - Demain reprendra la saison de basket. Sans arbitres sur les terrains, suite à un imbroglio avec la commission d’arbitres, qui n’a plus de président, gelant les nominations jusqu’à nouvel ordre.
Demain, les parquets de l’île vont résonner au bruit des ballons qui rebondiront de nouveau, lançant la saison et la remise sur l’ouvrage les titres de la Tamponnaise chez les filles comme les garçons. Dans une formule avec 12 équipes en Régionale 1 qui s’affronteront chez les garçons en poule unique sur un match et 10 chez les féminines, une nouveauté, avant une deuxième phase similaire à la saison dernière. Un nouveau générique. Auquel il manquera un acteur. Principal : les arbitres. Car les hommes en noir resteront dans l’ombre ce week-end, comme ils l’ont fait le week-end dernier pour les quatre matches préliminaires du Trophée coupe de France. Tapis dans leur fronde emmenée par le président pendant dix ans de la commission des arbitres marqueurs chronométreurs (CRAMC), Antoine Donati.
Annoncé partant de vive voix comme noir sur blanc lors de l’assemblée générale de la ligue le 2 juin, ce dernier a refusé de rempiler à la tête de cette commission. Le rapport écrit de commission de la saison passée, signé par Antoine Donati concluant par "un bon vent à la nouvelle commission" y fait état de nombreux dysfonctionnements, pointant notamment du doigt le quota non-respecté d’un arbitre par club ou encore le peu d’engouement pour les formations des opérateurs 24 secondes. Un document qui fait état du peu de considération affiché envers les arbitres, souvent montré du doigt, rappelant leur "rôle ingrat" qui peut être interprété au choix comme la défense d’un bilan avant de passer la main ou une prise de position ferme pour asseoir son autorité.
"beaucoup attaqué"
Antoine Donati, joint hier, estime lui avoir été clair dans son dsicours, annonçant son départ "par choix personnel. Je l’ai dit lors de la réunion des présidents le matin et personne ne voulait prendre la suite". On pensait alors le discours était de circonstances avant qu’Antoine Donati ne se laisse convaincre par ceux, comme lui, qui siègent au comité directeur de la ligue, instance habilitée à nommer les responsables de commission. Antoine Donati avait même préparé et planifié les rassemblements et formations d’arbitres traditionnelles d’avant-saison, au Creps de la Plaine-des-Cafres, "dimanche dernier et celui encore avant pour les OTM (officier de table marque)", précise t-il pour que tout se mette en marche en temps et en heure. Ce qui tend à démontrer qu’il n’avait pas totalement renoncé à accepter encore une fois la charge qu’il assume depuis une décennie. "Beaucoup attaqué l’année dernière, on avait trouver une solution pour qu’il reparte", confirme René Marimoutou, président de la ligue réélu pour quatre ans en juin dernier.
Réunion aujourd’hui
C’était avant qu’une "goûtte d’eau ne fasse déborder le vase", confie Antoine Donati. Un "courrier déplacé", rédigé "par un président de club", poursuit-il, en ne souhaitant pas plus entrer dans les détails, qui "remettait en cause de manière incisive le rôle de la CRAMC", complète René Marimoutou. Une lettre rédigée mi-août par le président du BC Saint-Paul, Stéphane Angibaud. Egalement membre de la CRAMC et nouvel élu à la ligue en juin, il s’étonnait notamment dans cette missive, en tant qu’arbitre qu’il est également, de sa rétrogradation sans motivation au niveau départemental alors qu’il officiait la saison passée au plus haut niveau, en Régionale 1. Mais surtout, en tant que président de club, de la nature obligatoire d’une formation pour les chronométreurs, qui remplissent les feuilles de match à la table de marque, sous peine d’une amende de cinquante euros par match, s’interrogeant sur le vote en assemblée générale de cette règle et des éclaircissements. Une démarche ressentie comme une - nouvelle - attaque en règle par Antoine Donati rappelant que "les arbitres sont souvent montré du doigt, mais quand il n’y en pas, on râle aussi". Le poste de président de la CRAMC, seul habilité à procéder à la désignation des arbitres, étant vacant, il n’y en aura donc pas ce week-end. "La situation est là, concède Antoine Donati Tout le monde pensait que j’allais repartir et rien n’a été fait" Il se dit également lassé d’être "sans arrêt sujet à la critique". Les matches auront tout de même lieu demain (voir par ailleurs).
Pour débloquer la situation des arbitres, une réunion du comité directeur est prévue aujourd’hui, à Saint-Pierre. Où le président de la ligue René Marimoutou rencontrera Stéphane Angibaud, comme membre élu, "pour essayer de règler cette situation le plus rapidement possible", avance le président Marimoutou. Dimanche, une deuxième réunion se tiendra avec les arbitres avant de trouver et nommer un nouveau président de la CRAMC qui pourrait être... Antoine Donati. "Je n’exclus pas de continuer si la situation est clarifiée", confie t-il, fort du soutien des arbitres, qui font bloc derrière lui dans ce qui s’apparente à un mouvement de pression pour établir une place forte et indiscutable de l’arbitrage. Au détriment des clubs, qui "sont lésés", concède Antoine Donati. Comme l’image d’une ligue et au-delà d’un sport qui n’en est pas à sa première situation ubuesque
Hervé Brelay