SENEGAL : Tournoi de la zone 2 L’affiche Mali-Sénégal, ce vendredi - La bataille psychologique est bien lancée

Les ‘Lions’ ont eu droit à un comité d’accueil, hier, à leur arrivée à Bamako pour le tournoi de la Zone 2, qualificatif pour la Can. Leur première séance d’entraînement en terre malienne a été perturbée pendant une dizaine de minutes.

La séance d’entraînement de l’équipe nationale du Sénégal, qui se déroulait hier à huis-clos au stade Modibo Keïta, a été perturbée pendant une dizaine de minutes par l’intrusion dans la salle d’officiels et de responsables de la Fédération malienne de basket, a constaté l’envoyé spécial de l’Aps.

Les ‘Lions’ avaient déjà effectué une heure sur le terrain, lorsque des responsables maliens sont entrés par effraction pour interroger le directeur technique national sénégalais Ousseynou Ndiaga Diop sur la présence en ces lieux de l’équipe du Sénégal.

Au lieu des Sénégalais, ce sont plutôt les Maliens qui devaient occuper la salle à partir de 18 heures, ont-ils soutenu. Pourtant, il était prévu que les ‘Lions’ occupent la salle entre 17 h et 19 h.

Lorsque l’entraîneur sénégalais, Abdourahmane Ndiaye ‘Adidas’ leur a demandé de se retirer, les dirigeants maliens ont refusé de s’exécuter.

Il a fallu l’intervention du président de la Zone 2, le Capr-Verdien Henri Gomez, pour que les responsables maliens sortent de la salle et permettent aux ‘Lions’ de terminer leur séance.

‘Lions’ et ‘Aigles’ s’affrontent vendredi et dimanche pour le compte du tournoi de la Zone 2 qualificatif au championnat d’Afrique de basket-ball de 2009.

Au début de la séance, comme s’il avait vu le coup venir, ‘Adidas’ avait invité ses joueurs à se concentrer ‘sur l’essentiel, c’est-à-dire le terrain’. ‘Tout ce qui est important se passera ici’ leur a-t-il dit au cours d’un briefing, invitant les joueurs à faire fi de l’environnement pour se concentrer sur l’objectif. ‘Adidas’, dont c’est le premier séjour au Mali, a souligné que l’essentiel, c’est de ‘faire le jeu’ afin d’atteindre l’objectif de la qualification.

L’équipe du Sénégal est arrivée jeudi à Bamako (Mali) où elle doit affronter les ‘Aigles’ du Mali, ce vendredi et dimanche, dans le cadre du tournoi de la Zone 2, qualificatif au championnat d’Afrique prévu cette année en Libye. La Guinée et la Mauritanie, qui devaient prendre part à ce tournoi où, un seul ticket est en jeu, se sont désistées à la dernière minute.

(Aps)

Extraits

BABACAR CISSE, CAPITAINE DES ‘LIONS’ : ‘On va se faire insulter, ça va être chaud’

Il n’a rejoint la ‘Tanière’ que lundi dernier. A moins d’une semaine du démarrage du tournoi de la Zone 2, qui s’ouvre ce vendredi à Bamako au Mali. Mais, Babacar Cissé est déjà dans la peau du capitaine de la sélection nationale qu’il est redevenu. Entretien.

Wal Fadjri : Vous êtes le dernier à avoir regagné la ‘Tanière’ pour la préparation du tournoi de la Zone 2. Qu’est-ce qui vous avait retenu en France ?

Babacar Cissé : Mon club (Fos-sur-mer) joue le championnat (National 1). Les matches ne sont pas encore terminés et le club avait besoin de moi. Donc, je n’avais pas le choix.

Wal Fadjri : Quelles sont vos performances individuelles et celles de votre équipe ?

Babacar Cissé : Je tourne au tour de 13 points et 9 passes décisives. Je suis le meilleur passeur de la poule et je fais partie des dix meilleurs joueurs. L'année passée, j'étais Mvp (meilleur joueur). Mon équipe se porte bien. Nous sommes deuxièmes. Deux équipes montent en Pro B. Mais, cette année, la fédération veut faire monter trois clubs. Si cette décision est prise, l'année prochaine, on sera en Pro B et ça sera une nouvelle expérience pour moi.

Wal Fadjri : L’équipe a été fortement remaniée avec les nombreuses indisponibilités. Comment trouvez-vous le groupe ?

Babacar Cissé : Je ne connais pas tout le monde. Mais, je vois que les joueurs ont de la fougue, de la détermination et de l'engagement. Il leur manque de l'expérience, mais ils sont motivés et veulent mouiller le maillot. Donc, il faut les poussait et les encadrer pour qu'ils puissent s'améliorer.

Wal Fadjri : En tant que capitaine et vétéran du groupe, ce rôle-là vous incombe. Comment comptez-vous vous y prendre ?

Babacar Cissé : Je suis le représentant de l'entraîneur dans le terrain. Abdourahmane (Ndiaye ‘Adidas’) m'avait dit qu'il ne reviendrait pas en sélection sans moi. Ce que je compte faire, c'est essayer d'encadrer les jeunes sur le terrain, leur passer les consignes du coach, qui ne pourra pas intervenir tout le temps ou de demander chaque fois des temps morts. C'est mon rôle aussi d'essayer de calmer les jeunes dans le jeu. Parce qu’avec la fougue de jeunesse, l'envie de trop bien faire, on peut parfois faire des erreurs.

Wal Fadjri : Ne craignez-vous être à court de rythme avec votre arrivée tardive dans le groupe ?

Babacar Cissé : Je connais le coach et ses méthodes de travail. J'ai fait les systèmes avec le groupe et ça se passe bien. Et puis, je n’ai pas vingt ans (il est âgé de 34 ans, Ndlr), j'ai fait huit ans en Pro A (élite française). Je connais le basket de haut niveau, je m'adapte très vite.

Wal Fadjri : Vous n’avez jamais remporté un titre de champion d’Afrique. Ce trou dans votre palmarès en sélection vous motive-t-il davantage pour aller chercher le ticket pour Libye-2009, la prochaine Can, qui pourrait être votre dernière ?

‘Je peux encore apporter quelque chose à l'équipe. C'est pour cela que j'ai décidé de faire mon retour.’

Babacar Cissé : C'est une bonne chose d'avoir, une nouvelle fois, la chance de conquérir un titre. Mais, dans ma tête je suis encore jeune. Cette nouvelle chance et la confiance du coach sont très importantes pour moi. Le Sénégal court derrière ce titre depuis 97. Si on se qualifie, beaucoup de joueurs vont venir pour essayer de reconquérir le titre qu’on a perdu en 1999.

Wal Fadjri : Depuis 2003, le Sénégal n’a jamais disputé le tournoi de la Zone 2. Les ‘Lions’ obtenaient toujours leur qualification lors des phases précédentes. Comment expliquez-vous ce recul ?

Babacar Cissé : On avait terminé à la 9e place lors de la dernière Can en 2007 en Angola. Il y avait un problème de coach. On voyait que l'équipe n'était pas soudée comme celle de 2005 en Alger, qui avait perdu face à l'Angola en finale. Il n'y avait donc pas de stabilité. Un technicien américain (Sam Vincent, Ndlr) devait être à la tête de l'équipe nationale. Finalement, il n'était pas venu. Ensuite, on a eu un sélectionneur italien (Renato Pasquali, Ndlr), ce désordre qui était au sein du groupe nous a conduit dans cette situation.

Wal Fadjri : Comment avez-vous vécu votre absence à ce rendez-vous ?

Babacar Cissé : Pour cette Can, j'avais décidé de laisser la place aux jeunes. Après tout ce qui s'est passé, j'étais frustré de voir à la télévision que je pouvais apporter quelque chose à cette équipe, qui n'avait pas un meneur passeur. Il y avait d'autres problèmes liés à un manque d'expérience qui nous avait fait perdre face à la Côte d'Ivoire (premier tour, Ndlr), qui n'était pas une grosse équipe. Je peux encore apporter quelque chose à l'équipe. C'est pour cela que j'ai décidé de faire mon retour. Si je ne me sentais plus en mesure de donner quelque chose à l'équipe nationale, je serais le premier à dire non au sélectionneur. J’avais reçu des critiques de gens, qui disaient que je devais laisser la place aux jeunes. Ces gens-là ne connaissent pas bien le haut niveau.

Wal Fadjri : Pensez-vous être en mesure de décrocher la qualification en terre malienne ?

Babacar Cissé : Ça va être difficile parce que le Mali et le Sénégal ne sont pas des pays frères. On va se faire insulter, ça va être chaud. Ça sera une mission très difficile, mais les joueurs convoqués sont des guerriers. J'espère qu'on pourra sans sortir.

Propos recueillis par Ousmane DICKO http://www.walf.sn