27 mars 2009

SENEGAL : Par la grande porte...

La famille du basket sénégalais dans ce qu’elle a de plus significatif, s’était offusquée du licenciement de celui qui avait conduit les « Lions » sur la deuxième marche du podium continental en Algérie en 2005. La presse nationale spécialisée, via la tribune du « Lion d’or », avait ajouté une couche en décernant le titre de Meilleur entraîneur de cette même année là, à Abdourahmane Ndiaye « Adidas ». Mais, le mal était déjà fait. Dans un des nombreux fronts qu’il avait ouverts, l’ancien ministre des Sports, Daouda Faye, à quelques semaines d’un championnat du monde, avait viré cet ancien basketteur de talent devenu technicien tout aussi performant, au motif d’un « abandon de poste » qui en avait fait rire plus d’un.

Sauf que le basket sénégalais continue encore à en payer les frais. En effet, plus que le contentieux juridico-financier qui avait découlé de ce licenciement abusif, c’est le fait que les « Lions » doivent de passer par les éliminatoires de la Zone 2, dans quelques semaines au Mali, avant de prétendre disputer le championnat d’Afrique de basket masculin, plus tard, cette année en Libye. Tout simplement parce qu’au CAN en Angola, qui avait suivi celui d’Algérie, les basketteurs sénégalais, en l’absence du coach fantôme américain Sam Vincent qui devait les conduire, avaient terminé à une ridicule neuvième place sur seize. Sans oublier la quinzième place sur seize au championnat du monde disputé au Japon et auquel ils s’étaient qualifiés grâce à leur seconde place continentale décrochée en Algérie, avec « Adidas ».

Ironie du s(p)ort, c’est donc pour ramener le Sénégal du basket masculin dans le cercle des nations qui comptent sur les parquets africains, que la nouvelle équipe fédérale est allée chercher Abdourahmane Ndiaye « Adidas ». Les négociations ont dû être âpres, puisque le technicien, après avoir conduit les féminines françaises de moins de 20 ans au titre de vice championnes d’Europe, l’année dernière, avait décidé de se reposer un peu. Pour se consacrer à son équipe de Villeneuve d’Ascq (ligue féminine de France). L’équipe du Sénégal, il ne voulait même pas en entendre parler après « les promesses non tenues et les décisions reportées », ainsi qu’il le disait dans une interview, il y a quelques semaines. Mais, puisque Ass Gaye, le président de la FSBB, n’a jamais voulu lâcher le morceau et avec l’appui constant de presque tous les techniciens de la DTN, « Adidas » a fini par accepter de relever le défi.

Un tort est donc rectifié. Celui qui n’aurait jamais dû quitter son poste de sélectionneur national (en tous cas dans ces conditions) revient par la grande porte et retrouve ses fonctions au sein d’une Tanière qui a grand besoin d’être rameutée. Cependant, la mission qui l’attend est des plus ardues : d’abord décrocher à Bamako même, le ticket en jeu dans la Zone au détriment des « Aigles » du Mali jamais faciles à déboulonner chez eux ; et ensuite, reconquérir le podium africain, dans quelques mois, en terre libyenne. « Adidas » sait pertinemment ce qui l’attend. Mais, ce ne sont pas les challenges qui lui font peur. De sa carrière de joueur à celle d’entraîneur, il a jalonné son parcours de hauts faits qui lui ont valu l’estime et surtout la reconnaissance de ses pairs. Au Sénégal, en Afrique et en France où par deux fois, il avait été désigné meilleur entraîneur.

Et pour cette nouvelle (double) mission, le technicien devrait pouvoir compter sur les services des basketteurs sénégalais de talent éparpillés à travers le monde dont certains avaient refusé de revenir sous la tunique nationale aussi longtemps qu’une vraie politique de développement n’aura pas été élaborée et mise en place. Il semble que tel est bien le cas, autrement « Adidas » n’aurait jamais accepté de revenir aux commandes.

B. Khalifa Ndiaye