08 décembre 2008

TUNISIE : Abdessattar Elloumi quitte la JSK

Les raisons d’une séparation
Abdessattar Elloumi se dit incapable de travailler dans des conditions déplorables. Mais il y a une autre version du président du club. Divergences !

Le départ de Abdessattar Elloumi a été une surprise. C’est le moins que l’on puisse dire. Cet entraîneur est un personnage connu à Kairouan en tant que joueur et entraîneur pendant plusieurs saisons. Qu’est-ce qui s’est passé ? Les versions sont contradictoires entre Elloumi et le président du club. En tout cas, la JSK est déstabilisée pour la énième fois depuis quelques saisons. A-t-on négligé cette section qui a tant donné à la JSK ? Pourquoi attendre pour que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Les évènements se sont rapidement succédé et l’équipe est (re) confiée à Ahmed Kéfi, l’homme qui a géré les affaires techniques la saison dernière.
Ce n’est pas l’ambiance adéquate pour revenir sur le chemin des titres.

A. Elloumi : «Conditions
déplorables»

La version de l’entraîneur repose sur deux points : les responsables n’ont pas accordé l’intérêt suffisant pour l’équipe. En plus, l’effectif disponible, vu les nombreuses absences, ne permet pas de jouer les premiers rôles comme convenu.
«Les conditions de travail sont devenues déplorables. D’abord, on a écarté Samir Boudden, capitaine de l’équipe, en même temps que mon adjoint. Vu les contraintes, il m’est impossible d’être disponible chaque jour, et ça, les dirigeants le savent dès le début. Ensuite, les dirigeants n’ont rien fait pour récupérer Walid Dhouibi, un joueur qui a de l’expérience et qui a sa place dans l’équipe. Du coup, l’effectif s’est appauvri également par la blessure de Souheil Kéchrid et le départ de Kochat. Il n’y a pas non plus de rechange, surtout pour les joueurs extérieurs. La victoire contre l’ESS a leurré certains, mais la situation est lamentable», dit Abdessattar Elloumi.

M. Attallah : «Le bureau directeur souverain...»

La version est complètement différente du côté du président du club Mohamed Attallah qui trouve que Abdessattar Elloumi n’a pas à intervenir dans la politique du club et les défaites face à l’ESR et à l’USM prouvent que quelque chose ne tournait pas rond entre l’entraîneur et ses joueurs. «Les conditions de travail sont les meilleures possibles. Le recrutement d’un joueur étranger qui coûte 4.500 dinars par mois en est une preuve. Pour Samir Boudden, nous l’avons sanctionné après ses agissements lors du match ESR-JSK. De plus, nous ne voyons pas l’utilité d’un entraîneur adjoint. C’est une décision du club qui ne regarde pas l’entraîneur. Nous pensons également que les deux défaites consécutives face à l’ESR et à l’USM sont inacceptables. L’entraîneur sortant en assume la responsabilité. Nous avons remarqué aussi une certaine indiscipline de la part des joueurs, ce qui veut dire que quelque chose ne va pas. Mais la JSK sera toujours là pour jouer les premiers rôles».
La JSK est-elle en mesure de franchir ce cap difficile?
Au-delà du départ de A. Elloumi, la manière de gérer les affaires de la section doit être revue. On ne peut pas continuer à diriger avec la même vision des choses.

Rafik EL HERGUEM