Afrique - Clubs Tout sur les épaules des Présidents
La Coupe d’Afrique 2008 des Clubs Champions féminins s’est achevée à Nairobi avec la deuxième victoire consécutive des Mozambicaines du Desportivo. Une victoire de prestige car dans la coupe aucune coupure d’argent n’y figurait. Et si un club comme le Desportivo peut juste se contenter du trophée offert par Fiba-Afrique, ce n’est pas le cas de plusieurs autres équipes dont les dépenses journalières reposent sur les frêles épaules des seuls présidents de clubs délaissés et par leurs fédérations locales et par l’Etat duquel ils sont issus.
A Nairobi, Trois équipes portaient bien les vêtements de professionnels. Le Desportivo du Mozambique, le Primero de Agosto de l’Angola et First Bank du Nigeria. Ce trident qui formait le trio de tête des meilleures équipes féminines du continent n’a rien de surprenant dans le fond. Car à notre ère, seuls le poids des moyens tant matériels que financiers déterminent les grandes équipes. Et ce, dans toutes disciplines.
Les moyens, les 10 autres équipes accompagnatrices ne semblaient pas en disposer pour donner une taille africaine à leur équipe. Presque toutes les délégations sont arrivées par la témérité de leurs présidents. C’est le cas de M. Sylvain N’Djali, Président du Radi BC de la RD Congo. Au Congo, comme dans plusieurs autres pays, «le Président se bat seul pour permettre à son équipe de survivre dans un championnat qui entraîne beaucoup trop de dépenses», a déclaré quelque peu abattu l’agent douanier. Et si le seul championnat national congolais coûte les yeux de la tête, il en est encore plus pour le championnat d’Afrique. «Il a été très difficile d’arriver jusqu’ici (ndrl : à Nairobi), affirme le chef de délégation du Radi). Nous avons été obligés de faire venir les filles par vague par faute de moyens». Et malgré une équipe athlétique et pleine d’espoir, le Radi BC n’a dû se contenter que d’une 9e place sur 12 pays. La sonnerie à la même tonalité pour le Victoria-Club du même pays classé 11e.
Les équipes ivoiriennes ne sont pas les mieux nanties. Malgré leur 4e et 5e place, l’ABC et le CSA ne sont pas moins dans les difficultés que les représentants congolais. Après une campagne togolaise qui a fait mal aux finances surtout à celles du CSA, le Président Mahama Coulibaly était obligé de faire de la gymnastique pour assurer le voyage de Nairobi à ses filles. «Le Ministère ivoirien des sports devait nous rembourser les dépenses des éliminatoires de Lomé mais rien n’a été fait jusqu’à ce que nous prenions l’avion pour Nairobi, a déclaré le Président du CSA». Et jusque là, le remboursement du préfinancement des compétitions encouragé par l’Etat de Côte d’Ivoire n’a pas encore été fait par le ministère ivoirien des sports dont la tête et quelques membres sont à Monaco pour mission.
Des soucis financiers que plusieurs clubs de divers horizons traînent encore comme des boulés qui les empêchent de prendre leur envol dans un basket continental où peu de place est faite à l’amateurisme.
Par Patrick GUITEY
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