CÔTE DE IVOIRE : Championnat de Côte d’Ivoire : Les compétitions se déroulent sur des terrains de fortune
Boulevard de Marseille, Boulevard VGE, Borro et Central. Des termes bien connus des automobilistes qui arpentent les grandes artères de la ville d’Abidjan mais sûrement pas pour les amoureux du basket qui ont quitté le pays il y a quelques temps. Le Palais n’existe plus. Et s’il existe, ce n’est que de nom. Car fermé pour des travaux qui, aux dernières nouvelles, vont à pas d’Eléphants. Alors, pour l’instant ou pour le temps que dureront les travaux de réhabilitation du temple des sports de main, le basket ivoirien vit sur les play-grounds du Parc des Sports.
Le 24 février 2006, s’ouvrait la saison régulière du basket ivoirien. Difficile de se résoudre à pratiquer son sport favori sur du bitume lorsqu’on a tâté les parquets boisés d’Algérie et de Bratislava en Slovaquie pour les internationaux qui évoluent encore au plan local. Pourtant il faut faire avec. Déjà 6 journées se sont écoulées et si les jeunes athlètes semblent s’y accoutumer au fil des rencontres, l’observateur lui reste écoeuré de constater les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles ils évoluent.
On tutoie la canicule
Pour permettre aux 17 clubs masculins et aux 8 du basket féminin de pouvoir respecter le calendrier journalier, la Fédération Ivoirienne de Basket Ball (FIBB) fait débuter les matchs à 14h30 sous un soleil de plomb. Temps pesant, canicule éprouvante pour de jeunes athlètes qui suffoquent avant même le second quart temps. Les résultats s’en ressentent. Et si ceci n’entame guère l’enthousiasme des athlètes, leur santé, silencieusement, se détériore pour un sport dont le suivi médical est minime. Car dans la trousse du médecin de la fédération, l’on ne retrouve que du sparadrap, de l’alcool 90° et des élastoplastes. Pas de quoi secourir un blessé grave où un choc cardiaque qui pourrait subvenir après un effort intense sous une température élevée.
Défaut d’éclairage
On arrive pourtant à le regretter lorsqu’il se noie derrière les nuages obscurs qui annoncent la tombée de la nuit. Car si le soleil est effroyable, il apporte toutefois un éclairage conséquent qui n’existe plus lorsqu’il a disparu. Sur quatre play-ground du Parc des Sports, deux bénéficient d’un éclairage minimum. Les deux autres n’en disposent pas. Et si votre équipe y est programmée après 17h00, soyez sur que la rencontre sera arrêtée, puis ajournée. L’ASEC, le CSA, Le Phénix et plusieurs autres clubs en ont fait l’amère expérience se voyant obliger de sacrifier quelques jours ouvrables pour se mettre à jour au calendrier, chargé, de la FIBB. «Le Président de la fédération (Ndlr : Koré Moïse) avait dit qu’il allait s’occuper de l’éclairage», déclarait Patricia Lourougnon, chargée de l’organisation à la fédération. Mais jusque là, rien n’est en train d’être fait et pour l’éclairage et pour les play-grounds dégradés à certains endroits. Une altération qui oblige les basketteurs à jouer avec de la retenue pour ne pas piquer une glissade aux conséquences graves.
Vestiaires à ciel ouvert
Les athlètes, surtout les filles, après une débauche d’énergie doivent affronter les regards des spectateurs ou les fuir pour pouvoir se changer. Car au Basket, les vestiaires sont à ciel ouvert. Déshonorant ou plutôt désagréable d’être confronter à ce spectacle. Alors l’on est tenté de réclamer la salle réservée uniquement au basket qu’a promis Koré Moïse lors de son élection à la tête de la fédération ivoirienne de basket. Au lieu de toujours vouloir engager un bras de fer avec le ministère des Sports qui reste sourd à ses doléances, le patron de la balle au panier de Côte d’Ivoire devrait s’atteler à offrir un cadre adéquat aux athlètes. Pour l’instant rendez-vous est encore donné pour ce samedi, au Parc des Sports où le même spectacle attend d’être servi.
Patrick GUITEY
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